12 avril 2014

Combien gagne un député battu aux élections ?


Au cours d’une conversation récente, une relation m’affirmait que, battus, les députés conservaient leur indemnité pendant cinq années. Ce qui n’est pas conforme à la réalité. Cette discussion est née autour de l’interview d’un maire socialiste battu lors du dernier renouvellement municipal. Celui-ci, ancien directeur d’un établissement accueillant des handicapés, expliquait combien il lui serait difficile de retrouver un emploi et assurait avoir dû s’inscrire chez pôle-emploi comme demandeur…
Il annonça au passage qu’il percevrait pendant six mois, une indemnité de fin de mandat un peu supérieure à 2000 euros, une forme d’indemnité de « licenciement », mais par les électeurs pour ce qui le concerne.
J’ai fait une recherche sur Internet et je suis en mesure de vous préciser qu’un député battu bénéficiera de certaines facilités décrites ci-dessous. Il appartient à chacun de se faire son idée et de déterminer s’il s’agit d’un privilège ou d’un statut acceptable compte tenu de l’engagement et de la disponibilité exigée de cette forme sacerdotale au service de l’intérêt général.

« Après une défaite électorale, alors que certains députés, déjà bien âgés, peuvent fait valoir leur droit à la retraite, d'autres issus de la fonction publique peuvent reprendre le chemin de leur administration d'origine. Les autres, venus du privé, peuvent donc bénéficier de cette allocation d'aide au retour à l'emploi (AARE) versée par l'Assemblée nationale. Une forme d'entraide créée en 1995 à l'initiative de Philippe Séguin, alors président de l'Assemblée.
L'AARE, une sorte d'allocation chômage spécifique aux députés, est versée pendant trois ans maximum aux anciens élus à la recherche d'un travail. Elle cesse d'être versée dès lors que l'intéressé retrouve un emploi. Elle est dégressive dans le temps : durant les six premiers mois, son montant s'élève à 5.427 euros bruts, soit le montant de l'indemnité parlementaire de base. Elle passe ensuite à 70% de cette indemnité pendant six mois pour s'établir à 1.085 euros les six derniers mois*.

Cotisation de 0,5% de leur indemnité contre 2,4% pour un salarié du privé

Elle est également différentielle, comme d'ailleurs les allocations chômage classiques. Il faut donc comprendre que les autres revenus de l'ancien député, comme les indemnités d'élu local ou les revenus du patrimoine par exemple sont déduits du montant de l'AARE.
Pour financer cette allocation, l'Assemblée a donc mis en place un fonds spécial alimenté uniquement par les cotisations obligatoires des députés en exercice. Le montant de celles-ci est de 0,5% de leur indemnité, soit 27 euros par mois. En comparaison, les salariés du privé, eux, doivent verser une cotisation chômage de 2,4% (plus 4% pour leur employeur). Au soir du 17 juin 2012, ce fonds disposait de réserves de près de cinq millions d'euros qui serviront, dans les tous prochains jours, aux députés battus.
Le réel privilège de nos députés, actuels ou battus, les attendra en fait à leur retraite. Et c'est d'ailleurs le point qui fait éternellement grincer des dents les travailleurs du privé. Ainsi, au bout d’un mandat, un député sera encore assuré de toucher une pension de près de 1.200 euros par mois. Soit une retraite obtenue en cinq ans quasi équivalente au montant de la pension médiane touchée par les Français (1.334 euros) après une carrière complète (près de 40 ans de cotisation).
Et si le député fait un second mandat, il touchera alors le double (2.400 euros). Pour faire taire les critiques, l’institution a toujours mis en avant le fait que le mandat moyen d’un député est de 7,5 ans, donc extrêmement fragile. Une explication qui aura toujours du mal à convaincre la majorité des travailleurs du privé comme du public…
Rappelons que la réforme du régime spécial de retraite des députés adoptée fin 2010 a été approuvée par l’ensemble des partis représentés au bureau de l’Assemblée, à l’exception de quelques députés isolés. »

*La dégressivité complète de l'AARE : montant maximum égal à 100% de l’indemnité parlementaire le 1er semestre (5514,68 €), puis 70 % (3860,25 €) le 2e semestre, 50% (2757,34 €) le 3e semestre, 40% (2205,87 €) le 4e semestre, 30% (1654,40 €) le 5e semestre et 20% (1102,94 €) le 6e semestre, soit un montant proche du SMIC.


11 avril 2014

Les juges de l'arbitrage Tapie approchent de la vérité

 Pierre Mazeau et Jean-Denis Bredin, placés sous le statut de témoin assisté dans l’affaire de l’arbitrage Tapie, voilà qui menace la sentence finale et les 405 millions d’euros attribués à l’ancien homme d’affaires. Les deux arbitres ont accumulé des indices graves ou concordants mais pas suffisamment graves ni concordants pour qu’ils soient mis en examen comme leur collègue Pierre Estoup, l’auteur concret semble-t-il, de la manip.
On a connu Pierre Mazeau. C’est un juriste redoutable et un très fin connaisseur des méthodes et moyens de la vie parlementaire. Longtemps respecté, cet ancien gaulliste chiraquien, ancien président du Conseil constitutionnel, a-t-il cédé à la facilité et à des amitiés et à l’attrait de l’argent facile, cela ne lui ressemble pas ? Idem pour Jean Denis Bredin. Avocat de renom, ancien membre des radicaux de gauche, on le voit mal dans une affaire miteuse, surtout au bénéfice de Bernard Tapie dont on connaît les excès et les limites.
Les juges d’instruction qui enquêtent sur cet arbitrage, peut-être arrangé, s’interrogent sur le rôle réel ou supposé de ce trio, désigné d’un commun accord entre na-nard et le consortium de réalisation chargé de la liquidation du Congrès Lyonnais de l’époque. Le rôle de Christine Lagarde, ancienne ministre de l’économie, semble plus flou, plus difficile à cerner. En fait, le vrai responsable de l’arbitrage se trouve ailleurs. Son nom figure sur les agenda d’un certain président de la République du nom de Nicolas Sarkozy. Là est la source. Là est la clé.

9 avril 2014

Harlem Désir…éconduit de la direction du Parti socialiste mais il sort par le haut


Jean-Christophe Cambadélis (2e à droite) était venu soutenir François Loncle à Pont-de-l'Arche.
Si vous voulez vous débarrasser d’un secrétaire du Parti socialiste insuffisant, vous le nommez secrétaire d’Etat aux affaires européennes. C’est l’aventure qui arrive à Harlem Désir. Elle va lui permettre de disposer d’une voiture avec chauffeur ou de prendre le Thalys pour aller à Bruxelles. Manuel Valls a dû avaler la couleuvre et nommer Harlem Désir dans son gouvernement pour faire place nette rue de Solférino. J’ignore si Jean-Christophe Cambadélis va lui succéder à la tête du PS mais ce choix, s’il n’est pas le meilleur, serait tout de même très acceptable eu égard au rendement de celui qui, pourtant, fut choisi par le Président de la République et quelques supporteurs manquant de lucidité. Cambadélis a du répondant, de la verve, de l’énergie et se tient prêt à affronter la prochaine campagne des Européennes dont tous les sondages indiquent que le PS ne va pas briller. Sait-on jamais…
Pendant la campagne des municipales, le premier secrétaire du Parti socialiste était ou aux abonnés absents ou invisible, ce qui vous l’avouerez, revient au même. On n’a jamais vu le principal responsable du principal parti de la majorité être aussi silencieux que pendant cette campagne. De poing et la rose, nenni ! Faire le gros dos, laisser passer l’orage annoncé, attendre le retour du soleil après la pluie, voilà qui ne suffit pas à faire gagner ses troupes. Les résultats sont là : 159 villes ont basculé de gauche à droite. Harlem Désir n’est, certes, pas le seul responsable mais il doit prendre sa part de l’échec ou plutôt de la déroute.
La plupart des socialistes ont attendu la fin de l’épisode électoral pour faire savoir que la conduite des affaires du parti ne convenait pas. Econduire Harlem Désir et le nommer au gouvernement, voilà une manière, comme on dit, de sortir par le haut. 

Quand Pierre Mendès France écrivait à Pierre Bérégovoye et évoquait un Dr Martin « loyal et sincère »


Henri Bonnel, ancien maire du Neubourg.
En septembre 1966, les hommes et les femmes de gauche préparaient les élections législatives de 1967. La circonscription de Louviers avait élu Rémy Montagne en 1958 et l’avait réélu en 1962. Le Gaullisme était alors triomphant. Les législatives de 1967 permirent aux Gaullistes et aux Républicains indépendants de faire élire 244 députés. Le Parti communiste eut 73 élus et la FGDS (fédération de la gauche démocrate et socialiste) compta 116 députés.
A Louviers, Rémy Montagne fut réélu. Mais Les Mendésistes avaient pensé pouvoir regagner cette circonscription symbolique. Henri Bonnel, ancien maire du Neubourg, ami de Pierre Mendès France, fut au cœur du dispositif préparant les candidatures non communistes. Henri Bonnel et son fils Daniel ont d’ailleurs édité un recueil d’anecdotes, de souvenirs, de lettres écrites par PMF à ses amis.
Dans ce recueil (1) on trouve une lettre datée de septembre 1966 adressée à Pierre Bérégovoy, alors à la recherche d’une circonscription. J’ai ainsi découvert que Le Dr Martin, élu maire de Louviers en mars 1965, n’avait pas exclu d’être candidat aux législatives dans une circonscription qui intéressait également le futur maire de Nevers et futur Premier ministre de François Mitterrand. Pierre Mendès France écrit :

« Mon cher ami, Je dicte rapidement avant mon départ pour Moscou, ce mot pour deux choses :
   Après notre conversation à Louviers, j’ai longuement bavardé avec le Dr. Martin. J’ai tiré de là l’impression qu’il n’excluait pas absolument d’être candidat à Louviers. Mais il est visible qu’il est hésitant. Il avait peut-être pensé à cela dans un moment où il espérait que se réaliserait une candidature unique de toute la gauche. Il est très mécontent que les communistes aient, d’ores et déjà, fait connaître qu’ils auraient un candidat en tout cas et qu’ils l’ont désigné. Cela change, évidemment, les perspectives du Dr Martin, non seulement du point de vue politique (car il est sincèrement attaché au principe d’une union totale de la gauche) mais, aussi, en ce qui concerne les chances éventuelles car il risque, peut-être, de se trouver en fin de compétition, devancé par le candidat communiste au premier tour de scrutin. Si vos propres idées murissaient, vous pourriez, à mon avis, aller le voir. Une conversation directe et franche avec lui ne pourrait avoir que des avantages. C’est un homme loyal, mal préparé à l’activité politique, très sincère. Si vous deviez vous orienter vers l’acceptation de la candidature à Louviers, une conversation directe entre vous serait, de toute manière très souhaitable.
   Gallimard envisage une nouvelle édition de la République moderne, car la période électorale sera favorable à la vente. La deuxième édition n’a été tirée qu’à 30 000 exemplaires et sera épuisée d’ici là. Cela m’a conduit à penser à quelques modifications et mises à jour. Il y a, notamment, le développement sur les comités d’entreprises qui figure aux pages 244 et suivantes de la deuxième édition. J’aimerais bien avoir vos suggestions à ce sujet. Vous m’aviez d’ailleurs dit que vous pensiez à la question des comités d’entreprises et que vous désiriez me renseigner plus complètement sur ce point. J’aimerais, en tout état de cause, que vous me suggériez une rédaction plus précise et plus adaptée aux derniers développements du problème pour les pages visées ci-dessus.

Bien amicalement à vous.
Pierre Mendès France

« Un homme loyal, très sincère ». Pierre Mendès France avait rapidement perçu certaines des qualités d’Ernest Martin. Il avait également remarqué que l’ancien animateur de l’association de la Croix d’or était mal préparé à l’activité politique. C’est le moins que l’on puisse dire et finalement, Ernest Martin ne se fit jamais aux règles imposées par les partis. Trop attaché sans doute à sa liberté individuelle et à celle des autres.
(1) Henri Bonnel, Pierre Mendès France « ses premiers pas dans la carrière politique » Au carrefour de la Normandie (Le Neubourg-Louviers). 

8 avril 2014

François Loncle, député de l'Eure, accuse Paul Kagamé, le président Rwandais, de mentir !


« Les attaques du président rwandais contre la France sont révoltantes et ignominieuses. En accusant notre pays d’avoir pris part à « la préparation et à l’exécution du génocide », Paul Kagamé ne cherche qu’à exploiter cette horrible tragédie à des fins de vile politique intérieure et à se disculper de ses propres fautes. C’est odieux et obscène. Se recueillir devant les 800 000 victimes de ce drame n’autorise pas le président du Rwanda à relancer bassement la polémique.
Comme les Etats-Unis, la Belgique, la Grande-Bretagne et surtout l’ONU, la France n’a pas réussi à empêcher le génocide. C’est évidemment déplorable. Mais les responsables français de l’époque, de gauche comme de droite, n’ont cessé d’entreprendre des efforts pour prévenir la spirale d’une guerre ethnique. Cette stratégie s’est malheureusement révélée inopérante.
La mission d’information parlementaire de 1998, présidée par Paul Quilès et à laquelle je participais, relevait déjà certaines erreurs d’appréciation et des dysfonctionnements dans la politique française. Hubert Védrine, secrétaire général de l’Elysée à l’époque, et Alain Juppé, alors ministre des affaires étrangères, reconnaissaient eux-mêmes ces manquements. Pour autant, la France n’est pas coupable de ce génocide. Elle a au contraire tout fait pour l’éviter. De 1990 à 1994, notre diplomatie a constamment privilégié une solution négociée à la crise rwandaise. Le président François Mitterrand a exercé une pression continue sur son homologue rwandais pour qu’il favorise la réconciliation nationale, engage une négociation avec le FPR de Paul Kagamé et établisse un Etat de droit.
Sans soutenir en aucune façon le régime de Juvénal Habyarimana, la France a obtenu, en 1993, à Arusha, un accord de partage du pouvoir politique entre Hutus et Tutsis. Elle avait pour objectif de créer les conditions d’une paix durable entre Kigali et le FPR. La médiation française visait à stabiliser le Rwanda, à se désengager militairement de ce pays dont la sécurité était censée être assurer par une force d’interposition de l’ONU. C’est pourquoi les 700 soldats français avaient quitté le Rwanda en décembre 1993. Or, le dispositif international mis en place s’est avéré totalement impuissant, notamment en raison des réticences manifestées par les Américains, traumatisés par le récent désastre somalien, et par le mandat restrictif de l’opération onusienne.
Après l’attentat contre l’avion présidentiel rwandais, la priorité française a consisté à faire cesser les combats et les tueries, d’autant que la force onusienne avait entre-temps été réduite. Non seulement la France a imposé dès le 8 avril 1994 un embargo au Rwanda, mais c’est Alain Juppé qui fut le premier, le 15 mai, à qualifier de « génocide » les massacres de masse perpétrés contre les Tutsis et les Hutus modérés. Quant à l’opération Turquoise, lancée par la France le 22 juin, elle a répondu à une demande urgente de l’ONU qui, devant l’obstruction américaine, avait été incapable de dépêcher sur place 5 000 casques bleus. L’opération Turquoise, qui avait pour but de protéger les populations menacées mais pas d’arrêter les génocidaires, est parvenue à sauver des milliers de vie.
Le génocide rwandais nous interpelle tous. Il a mis en évidence les graves défaillances du système international, certaines illusions françaises, l’aveuglement américain, mais aussi l’extrémisme du pouvoir hutu, l’intransigeance du FPR, l’activisme dangereux de l’Ouganda.
Plutôt que de stigmatiser la France, le président Kagamé devrait donner la priorité absolue à une réconciliation nationale et à une plus grande ouverture internationale en faveur du développement. »
 François Loncle
Député de l’Eure

Manuel Valls s'attaque enfin au millefeuille institutionnel


Jean-Pierre bel, Martine Aubry et Lionel Jospin devraient soutenir les réformes.
Dans le discours de politique générale qu’il a prononcé cet après-midi devant les députés, Manuel Valls a annoncé la couleur. S’agissant de la réforme qui nous concerne au premier chef, celle des collectivités territoriales, le nouveau premier ministre ne s’est pas embarrassé de formules alambiquées : fin de la clause de compétence générale, diminution par deux du nombre des régions, éventuelle mais quasi certaine suppression des départements en 2021, révision de la carte de l’intercommunalité.
Ne nous le cachons pas : la tâche va être très lourde, les résistances solides, les conservatismes obsédants. J’ai déjà suggéré, à mon modeste niveau, la suppression des départements. Les diverses propositions d’évolutions institutionnelles, qu’elles émanent de Lionel Jospin ou d’Edouard Balladur ouvraient la voie à une réforme du fameux millefeuille que tout le monde mange mais dont personne ne veut réduire l’épaisseur. Aujourd’hui, les départements s’occupent surtout de social et des routes. Ils versent aussi des subventions aux communes pour tel ou tel projet d’école maternelle, de cantine scolaire ou de gymnase sportif. Avec la disparition annoncée de la clause de compétence générale, les collectivités seront cantonnées aux compétences définies par les textes à venir. Il en sera terminé des multiples intervenants contraignant les maîtres d’ouvrages à réaliser des centaines de pages de dossiers multiples et à obtenir des financements croisés qui faisaient qu’on ne savait plus qui faisait quoi. Les communes, les agglomérations, les départements, les régions, l’état…le mouvement sportif, qui encore, finançaient le même projet après des mois et des mois d’études et de délibérations. Dénoncer la clause de compétence générale, c’est gagner du temps, faire des économies, limiter le nombre d’interlocuteurs.
L’engagement de Manuel Valls de diviser le nombre de régions par deux pour surprenant qu’il soit, était tout de même espéré. 22 régions dont certaines à deux départements et d’autres à huit, c’est dépassé. L’Europe nécessite des masses critiques importantes, des moyens financiers élevés. Si les collectivités ne prennent pas d’initiatives ou font de la résistance, l’Etat prendra ses responsabilités. Acceptons-en l’augure.
Quant à la carte de l’intercommunalité, elle sera révisée, oui mais dans quel sens ? Par la fusion de certaines agglomérations ? Par la création de métropoles plus nombreuses ? Et avec quels pouvoirs et quelles compétences ? Celui de lever un impôt, des taxes ? Qui va prendre la responsabilité du social (dépendance, jeunesse en difficulté, handicap, etc.) si les départements disparaissent ? Autant de questions à débattre avant l’acte 3 de la décentralisation sur lequel travaille Marylise Lebranchu.
En politique le volontarisme est indispensable. Il ne suffit pas, certes, mais il nous change de l’Ayraultitude, une forme de paralysie particulièrement invalidante.

François-Xavier Priollaud, candidat à la présidence de Seine-Eure, remettrait-il en cause les accords passés avec la CREA de Rouen ?


Franck Martin ceint François-Xavier Priollaud de l'écharpe de maire. (photo JCH)
J’ai longtemps été réticent à l’adhésion à un parti politique. Après 1968, les comités, les groupes d’action, les groupuscules même ont fleuri après le printemps. A Louviers, le comité d’action de gauche a servi de support à la reconquête de la mairie, en 1976 d’abord et en 1977 ensuite. Henri Fromentin, devenu maire, était avant tout un homme de gauche authentique avant d’être un homme de parti…c’est si vrai que jamais il ne prit de carte, son engagement et sa personnalité compensant aisément l’absence de cadre national. Il en allait de même avec Ernest Martin, un parti à lui tout seul. Maire de 1965 à 1969, il eut le temps d’ouvrir les pistes et les esprits à une politique locale autonome alors que jamais l’Etat n’avait été aussi centralisé. Hélène Hatzfeld, membre du CNRS, dira mieux que moi quel fut l’apport de la gestion Martin-Fromentin ou Fromentin-Martin, comme on veut, à la crédibilité d’une gauche innovante, moderne, active et concrète. Le verbe était utile, évidemment, mais les enfants, les familles, les Lovériens attendaient des décisions et des outils. Ce qu’ils virent et vécurent.
Aujourd’hui, ne subsistent que les théories. La décentralisation, la création des espaces intercommunaux, la complexité administrative et technique ne permettent plus une gestion auto-centrée sur des frontières ou des espaces seulement communaux. Il a fallu apprendre le consensus, le dépassement des horizons purement politiciens pour travailler à l’unité et au développement d’un bassin de vie. L’une des réussites de Franck Martin a été de mettre à l’ouvrage (et ensemble) des hommes et des femmes issus de courants de pensées différents.
L’élection du prochain président (ou de la prochaine présidente) de la communauté d’agglomération Seine-Eure va se jouer sur différents critères. Patrice Yung, président sortant, a reproché aux candidats de ne pas suffisamment évoquer les compétences et les réussites de cette agglomération. Il avait raison. Avec l’application de la nouvelle loi, les communes de Louviers, Val-de-Reuil et Pont-de-l’Arche auront une mixité de représentants. Certains appartenant à la majorité, d’autres à l’opposition. La représentation des petites communes sera réduite à la portion congrue. Bien malin qui peut dire aujourd’hui quelles seront les nouvelles forces majoritaires au sein de la CASE ?
Cette question a-t-elle un sens si le nouveau responsable de l’exécutif joue le jeu du consensus et de la répartition des responsabilités ? On sait que François-Xavier Priollaud, nouveau maire de Louviers (UMP-UDI-MODEM) sera candidat à la présidence. Il sera ouvertement le candidat de la droite. Qui à gauche pour contester sa vocation ? Franck Martin a avancé publiquement le nom de Patrice Yung dans une interview à un journal local. Le président sortant peut se prévaloir d’une action équilibrée et attentive à tous les besoins des communes, sans renier les projets d’intérêt collectif. Mais Patrice Yung ( ?) n’est pas encore conseiller communautaire et pour le devenir, il faudrait que plusieurs élus de Louviers démissionnent. Qui d’autre à gauche ? Je pense à quelques noms mais il me semble prématuré de les évoquer dans la mesure où les citer pourrait gêner les contacts en cours.
Il est évident que quel que soit le futur président (la future présidente) il lui faudra du doigté, de l’entregent, un carnet d’adresses, des compétences et une vision du territoire sans ostracisme à l’égard de « la Fabiusie » (1) (comme l’a écrit M. Priollaud) et de véritables convictions éloignées d’une affirmation comme celle-ci à l’égard de Franck Martin : « Il ne faudra pas brader Louviers à ses nouveaux amis socialistes pour en faire une cité dortoir de la banlieue de Rouen. » Propos de campagne, direz-vous mais propos écrits et signés par FX Priollaud. S’il était élu, serait-ce la fin du pôle métropolitain avec la CREA de Rouen ? La fin de la plateforme multimodale interdépartementale ? La fin du développement économique de la vallée de l’Andelle ? La fin des synergies touristiques entre les Seino-marins et les Eurois ? Attention, danger.
(1) La Fabiusie est un terme utilisé par les adversaires de l'ancien premier ministre pour évoquer sa « mainmise » réelle ou supposée sur Rouen et son agglomération. Bernard Leroy est de ceux-là. François-Xavier Priollaud aussi. Qu'ont-ils à craindre sinon une personnalité digne d'un homme d'Etat ?

A Hénin-Beaumont le rouleau compresseur du FN est en marche

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Steve Briois, le nouveau maire de Hénin-Beaumont, est membre du Front national. Il devait bien se douter que les observateurs scruteraient à la loupe la moindre de ses décisions depuis son élection. On attend, en effet, an tournant les 12 nouveaux maires du FN dans des villes d’inégale importance, pour savoir s’ils vont mettre en application les mesures qu’ils préconisent : priorité nationale, suppression de certaines subventions aux associations par exemple. Car il y a souvent loin du programme électoral à l’action concrète.
Les premières décisions des maires nouvellement élus relèvent souvent de la symbolique. Le FN n’y échappe pas. Quand Marine Le Pen affirme que dorénavant, les cantines scolaires des villes FN offriront des menus à base de porc et quand elle voit l’onde de choc causée par sa déclaration, elle se rétracte aussi rapidement pour rappeler que les cantines offriront deux menus…dont l’un avec du porc. Les populations visées par cette initiative gastronomique sont clairement les musulmans.
Steve Briois, lui, n’aime pas la section d’Hénin-Beaumont de la Ligue des droits de l’homme. La LDH n’aime pas le front national et ses propositions xénophobes ou racistes même si pendant la campagne électorale des municipales, les candidats FN avaient ordre de la jouer moderato. Steve Briois a décidé de supprimer l’octroi d’une salle de réunion aux membres de la LDH prétextant que celle-ci est opposée aux idées du Front national et qu’elle l’a combattu. Je connais de nombreux maires, PS, PC, UMP, UDI, PRG qui accordent des salles de réunion à leurs adversaires politiques et à leur opposition. C’est le propre même d’une vie démocratique.
Les associations sont le sel de la vie collective. Sans elles, bien des actions d’intérêt général ne seraient pas accomplies. Sans elles, bien des initiatives oublieraient d’être prises par les édiles en place. La Ligue des droits de l’Homme défend les droits de ceux qui n’en ont pas ou ne peuvent les exprimer. Elle soutient la cause des opprimés quelles que soient leur origine, leur couleur de peau, leur religion, leur nationalité. Elle est représentative de notre nation et fait plus que s’inspirer de la déclaration des droits de la Révolution française. Elle est évidemment antiraciste et c’est peut-être ce qui gêne le plus le Front national.
Que Steve Briois se rassure. La LDH d’Hénin-Beaumont ne va pas stopper son action parce qu’on lui supprime la salle de réunion octroyée par les anciennes municipalités socialistes. Mais la décision du nouveau maire est une indication précieuse sur le sens de l’action des élus FN. Briois va-t-il passer la vitesse supérieure et supprimer certains journaux des espaces culturels locaux ? Certains livres des rayons des bibliothèques ? Comme au bon vieux temps de Mégret à Vitrolles ou de Lechevallier à Toulon ? (à suivre)


La fédération du Nord de la Ligue des droits de l’Homme communique :
« Nous venons d’apprendre, sans réelle surprise, la décision du nouveau maire Front national d’Hénin-Beaumont d’expulser la LDH du local qu’elle occupait depuis plusieurs années.
Derrière une apparence de rassembleur et de modéré qui ne dupe personne, Steeve Briois prend une première décision lourde de sens. Le vrai visage du Front national s’affiche sans fard, la nouvelle donne est lancée : « Pas d’opposant chez nous ! ». Le fait d'avoir fait installer le buste de Jean Jaurès dans son bureau car il était « trop discret dans le hall de l’Hôtel de Ville » sonne même comme une provocation.
Les valeurs de notre République sont en danger, il appartiendra à tous les Hommes de bonne volonté d’être d’une vigilance absolue dans toutes les villes ou villages dans lesquels l’extrême droite ou la droite extrême est arrivée en tête. Il nous faudra dénoncer chaque dérive qui remettra en question la Liberté, l’Egalité et la Fraternité ! »

7 avril 2014

Jean-Louis Borloo se retire de la vie politique : on ne tire pas sur un homme malade


Jean-Louis Borloo à Val-de-Reuil en 2004 en compagnie de Marc-Antoine Jamet et Jean-Louis Destans. (photo JCH)
Dans le monde civilisé qui est le nôtre, on respecte la mort et la maladie. En politique aussi, heureusement. De gauche ou de droite, les hommes et les femmes politiques savent marquer une pause, prendre le temps de l’hommage et de la réflexion quand survient l’inattendu. Qui aurait pu penser que Jean-Louis Borloo, l’un des principaux animateurs de la scène politique française allait passer la main en abandonnant tous ses mandats et des responsabilités au sein de l’UDI ? Il a fallu une vilaine pneumonie aigüe frontale et une méchante septicémie pour le conduire à opérer un nouveau choix de vie, loin des tumultes de la vie politique harassante et des prises de paroles épuisantes. On n’a pas l’habitude de ces prises de décisions dans la galaxie des partis dominants. On n’imagine pas ce qu’il faut de détermination, d’énergie, de vitalité pour remplir des fonctions publiques souvent ingrates, toujours frustrantes, jamais abouties.
Jean-Louis Borloo s’honore en faisant passer l’intérêt de ses idées et de son action avant celui de son avenir personnel. Car reconnaître sa vulnérabilité, c’est aussi faire preuve d’un certain humanisme, celui qu’il défend depuis le début de sa carrière. A l’aube de la campagne des européennes — toujours privilégiée par les centristes — Borloo a considéré que le chef devait être à la tête de ses troupes et comme cette nécessité lui devenait impossible, il a préféré la raison en sortant du jeu et de la campagne. Même si en politique, le mot «jamais» ne veut rien dire, il semble délicat d’imaginer un futur de premier plan pour l’homme du Grenelle de l’environnement et de la rénovation urbaine. 
Nous avions rencontré et interviewé Jean-Louis Borloo en 2004 à Val-de-Reuil où le maire, Marc-Antoine Jamet, lui avait présenté la maquette des opérations prévues dans sa ville dans le cadre de l’ORU (opération de rénovation urbaine). Les millions d’euros investis par l’Etat (1) ne l’ont pas été vainement. Le visage de l’ex-ville nouvelle a changé (en bien) les Rolivalois ne sont plus montrés du doigt et les immeubles fissurés ou vieillis trop tôt ont été démolis. Il est vrai que le maire entretient des relations solides avec les représentants de l’Agence nationale de Rénovation Urbaine et qu’il a su se montrer un avocat efficace et compétent. Jean-Louis Borloo, faisant fi des étiquettes politiques, a impulsé une vraie action de fond tant dans les domaines de l’urbanisme que de l’architecture et, surtout, il a eu les moyens de son action. C’est ce qu’il faudra retenir de sa carrière politique tout de même obscurcie par ses rapports privilégiés avec Bernard Tapie, homme d'affaires dont il fut l'avocat pendant quelques temps.
(1) Les collectivités territoriales aussi ont mis la main à la poche : Région, Département, CASE, ville de Louviers.

6 avril 2014

François-Xavier Priollaud, nouveau maire de Louviers, offre un poste de conseiller délégué à l'opposition de gauche


La nouvelle municipalité de Louviers présidée par François-Xavier Priollaud. On reconnaît de gauche à droite, Pierre Lécuyer, Sylvie Langeart, Jacky Bidault, Marie-Dominique Perchet, François-Xavier Priollaud, Anne Terlez, Jean-Jacques Le Roux, Caroline Rouzée, Christian Wuilque, Hafidha Ouhadah. (photo JCH)
Passé le coup de tonnerre de dimanche dernier, le 3e tour des élections municipales aurait dû se dérouler selon les règles et la tradition républicaine. Les règles ? Il appartient au maire sortant de procéder à l’installation du nouveau conseil municipal. La tradition républicaine ? Le dimanche qui suit l’élection est la fête des vainqueurs pas l’occasion de refaire le match. Patrice Yung, doyen d’âge aurait pu, aurait dû dire ce qu’il avait à dire de l’action passée. Au lieu de cela, Franck Martin s’est présenté comme la victime de Hollande et de la vague bleue (ce qui n’est pas totalement faux) mais à aucun moment, il ne s’est interrogé sur ses erreurs et ses fautes voire sur son positionnement politique à géométrie variable. S’il a perdu l’élection et sa liste avec lui, ce n’est en rien sa culpabilité ! Lui, il a fait tout bien : une situation financière excellente et saine, des équipements nombreux, de l’animation en veux-tu en voilà, une démocratie irréprochable…ce qui a suscité quelques murmures dans la salle du conseil pleine à craquer. Franck Martin aurait dû accepter — même si c’est difficile — de comprendre que ce n’était pas son jour. Et attendre les semaines à venir pour rappeler les conditions de l’élection de la liste « sans étiquette » dont on verra à l’usage qu’il ne s’agit que d’un leurre.
Il y avait la foule des grands jours ce matin dans la salle Pierre Mendès France. (photo JCH
Il faut croire que l’événement dépassait les frontières locales puisque les trois sénateurs (Poniatowski, Bourdin et Maurey UMP-UDI) étaient présents ainsi que Bernard Leroy, maire du Vaudreuil, venu respirer le nouvel air lovérien plus agréable à ses bronches. Mme Duranton, responsable de l’UMP dans l’Eure, était présente pour soutenir celui qu’elle voit comme le nouvel homme fort de la…circonscription de Louviers. Car de cette municipale va éclore un nouveau papillon du nom de François-Xavier Priollaud, bien plus consensuel dans ses paroles que son prédécesseur, vu comme celui qui, à droite, peut vaincre le signe indien : les défaites successives aux législatives depuis 1997, année de la célèbre dissolution. Sur le marché, hier, accompagné d’Anne Terlez, le pas encore maire serrait poignée de main sur poignée de main, saluait monsieur, souriait à madame, voilà un homme qui a tout compris de la manière de s’implanter. Ceux qui le sous-estimaient  s’apercevront de leur erreur.
Les sénateurs de droite étaient présents. (JCH)
Le nouveau maire signe le PV d'installation. (photo JCH)
Une fois élu, le maire prononça un discours convenu dont je retiens tout de même un élément important : il offrira une place de conseiller délégué à sa principale opposition, celle de gauche. S’il n’a pas précisé la nature de cette délégation, il s’agit d’un geste fort que l’opposition aurait bien tort de ne pas saisir si telle est son idée, ce que j’ignore. La pire des politiques est celle de la chaise vide. Sans compromission, un élu de gauche digne de ce nom doit pouvoir, non seulement être informé des projets de la majorité mais dire aussi si ces projets conviennent à notre ville et à ses habitants. 

Le fait que dès mardi, M. Priollaud ait l’intention de prendre à bas le corps le lamentable fonctionnement actuel de la patinoire et de dresser l’état (délabré) de plusieurs locaux communaux pour y remédier indique une volonté de coller au plus près du terrain.
La présence de tous ces responsables de droite soulève tout de même une question : la gestion de M. Priollaud et de sa majorité s’inscrira-t-elle dans le corpus idéologique d’un Copé, celui d’un Fillon, celui d’un Bruno Le Maire qui a eu le toupet de parler de grand chelem  dans l’Eure, obtenu grâce à lui et sa volonté de renouvellement ! Il lui faudra à l'avenir être plus modeste. Quand l’électorat socialiste et celui de gauche décideront, si besoin, de fréquenter à nouveau les bureaux de vote, un certain équilibre sera rétabli. Didier Juhel, nouvel élu sur la liste Priollaud, sait bien qu’après le flux, le reflux guette. C’est la loi démocratique de l’alternance même si celle-ci bénéficie cette fois à…« Louviers alternative. »


Et si on commençait par supprimer le sénat ?


François Loncle au sénat pour recevoir sa Marianne d'or. (photo JCH)
Après la déferlante de la droite aux municipales qui a dévasté le paysage en privant la gauche de centaines d’élus locaux, les affaires se présentent au mieux pour la droite au sénat. Cet automne, la chambre haute du parlement français va élire ou réélire 178 sénateurs et sénatrices. Les règles à calcul d’aujourd’hui laissent penser que la droite va redevenir majoritaire dans la deuxième chambre parlementaire française et Gérard Larcher, ancien président UMP de ladite chambre (même si Jean-Pierre Raffarin lorgne le grand fauteuil) pourrait bien occuper le siège de Jean-Pierre Bel lequel avait avant le vote récent, décidé de se retirer dans ses terres du sud de la France. Cela veut dire que la droite, éventuellement majoritaire, va mener la vie dure au gouvernement et à la majorité de gauche de l’Assemblée nationale.
Est-ce nouveau ? Certainement pas. La gauche, avant le dernier renouvellement, n’avait jamais été majoritaire au sénat. Jamais, cela veut dire jamais si bien que l’alternance était considérée comme un gros mot au Palais du Luxembourg. Il a fallu un concours de circonstances extraordinaires pour que la gauche prenne la présidence. Mais qu’en a-t-elle fait ? Pas grand chose dans la mesure où le Front de gauche (PCF et parti de Gauche) a souvent voté contre les textes proposés mêlant ses voix à celles de la droite. Autrement dit, le sénat n’a été majoritaire à gauche que le temps d’une élection pour élire son président et répartir les fromages. Car au fond, c’est bien ce que souhaitaient obtenir les alliés d’un jour : des fromages ou des parts de gâteau, comme on voudra, c’est-à-dire des groupes, des présidences de commissions,  des voitures avec chauffeurs. Soutenir les propositions du gouvernement Ayrault, alors cela c’était une autre paire de manches.
Je reste persuadé que Lionel Jospin avait raison quand il avait déclaré que le Sénat est une anomalie. Cette seconde chambre du Parlement, jamais décisive, jamais décidée, est paraît-il un garde-fou raisonnable et sensé. Je crois surtout que ce sénat demeure une chambre conservatrice, arc-boutée sur une tradition de résistance au pouvoir de gauche. Le prochain renouvellement conduira à se poser, une nouvelle fois, l’intérêt de conserver le sénat dans son expression actuelle. A partir de l’automne, les projets de loi de la gauche souffriront des navettes, des seconds examens, des réunions de commission paritaire, de l’obstruction de la droite. Certes, l’Assemblée nationale aura le dernier mot mais les manœuvres de retardement empêcheront le gouvernement Valls d’accélérer le rythme. Ce n’est pas par hasard que l’expression « aller à un train de sénateur » a fait florès. On parle de supprimer des strates du millefeuille des collectivités locales pour faire des économies. Et si on commençait par supprimer le sénat ?