20 juin 2014

Val-de-Reuil retenu dans la nouvelle carte de la « géographie prioritaire »


C'était hier...ou avant-hier. (photo JCH)
« La Ministre des droits des femmes, de la politique de la Ville, de la jeunesse et des sports, Najat Vallaud Belkacem, a annoncé quels étaient les quartiers et les villes retenus dans la nouvelle carte de la "géographie prioritaire" qui permet d'être bénéficiaire de la politique de la Ville du gouvernement. Dans cette interview au Moniteur, elle trace les grands principes de cette politique. Je vous invite en prendre connaissance. Ils seront mis en oeuvre ces prochains mois et ces prochaines années à Val-de-Reuil. 

Notre Ville, en effet, a été retenue et choisie pour faire partie de cette nouvelle étape. C'est pour elle une grande et bonne nouvelle. Ses efforts sont récompensés. Elle sera une nouvelle fois aidée. 


Parmi nos espoirs de plus en plus proches : le Nouveau Programme national de renouvellement urbain (NPNRU). Je rencontre dans les prochains jours le cabinet de la Ministre pour présenter nos projets, pour le Mail, pour les interstices de l'ANRU sur la dalle, pour les zones pavillonnaires qui se sont créées autour et qui sont un des enjeux que j'aimerais donner au plan qui pourrait concerner Val-de-Reuil. 

Le Moniteur m'avait sollicité pour connaître les perspectives de la suite de l'ANRU dans notre Ville. C'est précisément la réponse que j'avais faite. Elle est jointe ici et le hasard - ce qui est bon pour nous - a fait qu'elle s'est retrouvée sur la page voisine de l'entretien de la Ministre qui, décidément, nous connaît bien.  


C'est une nouvelle aventure qui commence. Avançons ensemble avec toujours la même passion pour la plus jeune commune de France et son avenir. » 


Marc-Antoine JAMET
Maire de Val-de-Reuil
Vice-président du Conseil régional de Haute-Normandie

Faut-il s’acharner à faire « survivre » Vincent Lambert


Bernard Stirn, président de la section contentieux du Conseil d'Etat. (photo JCH)
Faut-il s’acharner à faire « survivre » Vincent Lambert (1) comme le demandent ses parents et son frère ou cesser de lui prodiguer des soins mécaniques comme le permet la loi Léonetti du nom du député UMP qui fit voter une loi humaine et respectueuse des personnes. Après maintes péripéties juridiques et médicales, il appartiendra au Conseil d’Etat de trancher et de préciser le sort de ce malheureux, lourdement handicapé depuis près de huit années.
Son épouse demande qu’on mette fin à son calvaire. Les médecins de l’établissement dans lequel il a été soigné sont sur la même ligne. Selon les connaissances actuelles, il n’est pas possible, selon eux, d’améliorer l’état de Vincent Lambert et de lui rendre une conscience qui fait la différence entre un homme et…autre chose.
L’importance du sujet est évidente. C’est si vrai que le Conseil d’Etat a réuni sa section contentieux en assemblée élargie de manière à peser sa décision et à apporter, enfin, une réponse aux douloureuses situations de fin de vie. Le rapporteur du Conseil d’Etat a proposé, ce matin, de cesser le maintien en vie de Vincent Lambert. Cette initiative, étayée juridiquement et moralement, ne préjuge pas de la décision finale des magistrats du Conseil d’Etat mais donne, cependant, une indication précieuse sur leur éventuelle orientation. Il serait donc possible de dire STOP sur des bases solides et non contestables.
La loi Léonetti peut-elle être améliorée ? Oui, sans doute. Mais elle a l’immense mérite d’exister et de proposer des solutions acceptables à la fois pour les patients, les familles et les médecins. Utilisons-la sans mauvaise conscience et sans remords.
(1) Vincent Lambert a été victime d’un accident de la route.

Il faudra s'opposer à François-Xavier Priollaud au bon moment et pour de bonnes raisons


Marie-Pierre Dumont et Christian Renoncourt, élus PS à Louviers.
La photo dit tout. Tout est dans la photo. Une photo de Franck Martin, dans « La Dépêche » de jeudi, pour illustrer l’entretien qu’il a accordé à une journaliste de notre hebdo préféré exprime, en effet, plus que de longs discours, les sentiments qui l’animent et la manière qu’il compte utiliser pour s’opposer au maire élu : la fausse distance et la rage intérieure.
« Je me suis bien amusé » déclare-t-il pour illustrer les attaques personnelles portées contre François-Xavier Priollaud. Tant mieux pour lui si ça le fait rire. Il est quand même triste qu’il en soit parvenu à ce point de cynisme et de présomption. Et loin de moi l’idée de me faire l’avocat du nouveau maire que je combattrai si ses actes le justifient. Dans La Dépêche, ce dernier est assez grand pour se défendre lui-même en reprenant parfois des arguments développés sur ce blog. Il y fait, comme Franck Martin d’ailleurs, référence sans le nommer, ce qui est de bonne guerre, et démontre tout l’intérêt accordé à mes propos. Puisque l’occasion m’est offerte, je remercie les quelques personnes dont les commentaires sympathiques me sont allés droit au cœur après l’article consacré à la préemption de l’opposition de gauche par le maire sorti.
Prenons un exemple de la mauvaise foi de celui qui part à la « reconquête » de l’hôtel de ville lovérien. Il reproche à Anne Terlez, dont je n’ignore pas certains engagements contestables de mon point de vue, de percevoir une indemnité d’adjointe plus importante que l’indemnité ordinaire. La belle affaire ! Le maire, FXP, nous apprend qu’il a accepté de diminuer la sienne pour en faire bénéficier son adjointe contrainte de cesser son activité professionnelle. Rien que de très normal. Et Franck Martin de protester, de crier au scandale !
S’il est bien quelqu’un qui doit la jouer modeste dans le domaine des indemnités, c’est lui. La France entière, grâce au Canard enchaîné (et au couple Balkany) et quelques autres palmipèdes, connaît de Louviers l’affaire de l’écrêtement ! L’ancien maire n’a pas hésité une seule seconde — et a déclaré publiquement son attitude comme légitime — à verser à sa compagne alors adjointe au maire et vice-présidence de l’agglomération le trop plein perçu (1432 euros si ma mémoire est bonne) hors des limites maximum fixées par la loi (près de 8250 euros). Et il voudrait faire la leçon à ses successeurs qui, jusqu’à maintenant et selon ce qu’on en sait, n’ont pas utilisé l’argent public à des fins personnelles, même légales. J’ai souvenir du trouble causé par ce vote sur l’écrêtement même au sein de l’ancienne majorité. La gauche non radicale avait protesté jugeant cette conduite incompatible avec une certaine moralité. Je sais bien que la situation d’opposant autorise tous les excès mais tout de même…il y a des limites.
Second exemple pour la route. François-Xavier Priollaud a proposé un poste de conseiller délégué à l’opposition. Je crois savoir qu’une élue PS était d’accord pour occuper ce poste d’ouverture et que l’ensemble des élus de gauche s’était rallié à sa candidature. Mais en séance de conseil municipal, emporté par un élan vengeur mais peu réfléchi, Franck Martin a décrété que ce poste ne serait pas occupé. Décision unilatérale contraire aux engagements collectifs ! Qui c’est le chef !
Je lis heureusement dans Paris-Normandie d’aujourd’hui que Marie-Pierre Dumont, élue lovérienne socialiste, propose de « préparer des jeunes pour 2020. Nous voulons faire une opposition constructive, et ne pas être tout le temps contre les projets de la municipalité. » Rien n’empêchera de l’être, au bon moment et pour de bonnes raisons.

18 juin 2014

Les fausses factures de Bygmalion et de l'UMP : des comptes à dormir debout


Coucou, c'est moi !
Encore Mediapart. Toujours Mediapart. Mais sans Mediapart que saurions-nous du scandale du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy ? Que saurions-nous du financement légal et surtout illégal d’une campagne de folie durant laquelle rien ni personne n’a pu stopper la folie des grandeurs du candidat sortant. Le site Mediapart a publié hier le tableau récapitulatif des vraies et fausses factures de la filiale de la société Bygmalion et la surprise (décidément on va de surprise en surprise dans cette affaire) est que ce n’est pas la somme de 11 millions d’euros qui ont concerné le financement par l’UMP de la campagne présidentielle Sarkozyste mais 17 millions d’euros !
Vous me direz, cela change quoi ? Ce n’est jamais qu’une question de volume. Quand on est à 11 millions d’euros de dépassement et que les animateurs de la campagne signent les chèques UMP les yeux fermés (ou presque) on n’est plus à 6 millions d’euros près. Sauf que les militants-cotisants de l’UMP doivent l’avoir saumâtre. Non seulement des milliers d’entre eux ont cotisé au Sarkoton en toute bonne foi (affirmant même que le Conseil constitutionnel s’acharnait contre Sarko !) mais en plus leurs cotisations ordinaires ont abondé des comptes sur lesquels Juppé-Raffarin-Fillon vont demander des explications et peut-être intenter une action judiciaire.
Il s’agit là d’un des plus grands scandales de financement de campagne électorale et de parti politique. Jean-François Copé, le pauvre, n’a rien su jusqu’à la parution de l’article de Libération le 16 mai dernier. « Je vous donne ma parole » a-t-il osé affirmer lors de son meeting d’adieu à Aulnay-sous-bois. Le président de l’UMP ne savait rien des manipulations et des manigances de ses subordonnés. Au mieux, c’est un gros mensonge, au pire, c’est une grosse faute de la part d’un homme qui aspirait aux plus hautes fonctions de l’Etat.
Quant à Sarkozy, qui peut imaginer qu’il s’échine à retrouver du crédit ? Seuls 9 % des Français considèrent qu’il est honnête. Peut-on élire à nouveau comme président de la République un homme dont à peine 10 % des Français pensent qu’il est armé moralement pour remplir cette haute fonction alors que 90 % des citoyens suggèrent que cet homme est prêt à tout pour parvenir à ses fins ? Eric Ciotti (UMP et Filloniste) a évoqué une mafia au sein de l’UMP. Si le terme est approprié, les juges vont devoir tromper l’omerta des principaux protagonistes de l’affaire. M. Alvès, de Bygmalion et Jérôme Lavrilleux, de l’UMP, ont semble-t-il la langue bien pendue. Il suffit peut-être de mieux les écouter.

17 juin 2014

Les douze salopards de la France du Ku Klux Klan et des ratonnades


L’enlèvement. La séquestration dans une cave. Les violences administrées. Et la demande de rançon auprès de la mère d’un jeune Rom de 16 ans. Voilà le bilan global d’une douzaine de fanatiques résolus à se faire justice eux-mêmes. Douze salopards, n’ayons pas peur des mots, agissant au mépris de la loi, des droits de l’homme, de tout sentiment de justice. Douze « victimes » de cambriolages ou de menus larcins sans qu’il soit une seconde question de nier leur réalité. L’auteur présumé des actes de délinquance était connu des services de police. Il est aujourd’hui mieux connu des services d’urgence et de réanimation où il lutte contre la mort après la raclée infligée par des cinglés sadiques.
Ce n’est pas cette société-là que nous voulons. Et qu’on ne vienne pas me faire le procès du Français moyen privilégié qui ne connaît rien à la violence de la rue ou des difficultés de vivre dans les cités, les bidonvilles, les camps de Roms. J’ai été cambriolé. J’ai été vandalisé. Les auteurs, pour certains des faits, ont été identifiés, interpellés par la police, condamnés par la justice. J’ai été (en partie) indemnisé par mon assureur. C’est le bon sens et la raison et c’est comme cela qu’on vit en société. Dans un état de droit où chacun doit être à sa place et ne pas outrepasser son rôle.
Sinon ? C’est la loi du plus fort. La loi de la jungle. Œil pour œil, dent pour dent. Sinon ? C’est la loi de la rue et des milices, la loi des Dupont-la-Joie et des ratonneurs. Qu’un jeune étranger de 16 ans (même délinquant) se retrouve pieds et bras ballants dans un caddie de supermarché abandonné sur un parking montre bien à quel point le passage à l’acte est devenu dans le pays des droits de l'homme une…première nature. Le cerveau reptilien au sens archaïque du terme serait donc de retour. Finie la vie civilisée. Finie l’éducation. Finie le « vivre ensemble » expression devenue vide de sens.
Le lynchage du jeune Rom nous rappelle qu’en France, en 2014, des adultes sont capables du pire. Que le Ku Klux Klan n’est pas seulement américain. Que donner la mort semble toujours plus facile et plus simple que d’agir en citoyen responsable. Citoyen et responsable.

15 juin 2014

En direct de la coupe du monde de football : JF Le Campion livre le témoignage du Brésilien au quotidien


(photo JF Le Campion)
Alors que la coupe du monde de football bat son plein (enfin presque) il ne faudrait pas oublier la réalité de la situation du Brésil, pays émergent, doté de nombreux atouts dont sa superficie, ses milieux naturels, sa démographie, sa société métissée, mais marquée par des injustices sociétales nombreuses et des scandales de corruption très importants, même dans le cercle restreint de l’actuel pouvoir. 
Jean-François Le Campion, originaire de Louviers, vit depuis plusieurs décennies dans une grand ville du nord-est du Brésil où il s’est établi et a fondé une famille. Il se trouve que notre amitié, datant des années de lycée, n’a jamais cessé et c’est avec plaisir que je lui ai demandé quelques éléments permettant aux lecteurs de ce blog de se faire une idée plus proche des réalités de la population brésilienne.

(photo JF Le Campion)
« En 2014 le taux de croissance sera de 1,4 % soit nettement moins que durant les années Lula. L’inflation est de 7 % par an, idem pour le taux de chômage mais là où le bat blesse c’est quand on apprend que la productivité y est faible.
Le climat actuel, précise Jean-François, est très différent du climat qui régnait lors de l’attribution de la coupe du monde de football. A l’époque la FIFA et l’effet Lula surfaient sur une vague du genre « vous allez voir ce que vous allez voir. » Rien n’était trop beau. Les exigences de la FIFA n’étaient que des formalités mais des formalités se chiffrant en milliards de reals.
Pour les Brésiliens la fête a été terminée avant de commencer. Le peuple manque cruellement de l’absence d’investissements primordiaux dans l’éducation, la santé, les infrastructures de toutes sortes (transports, logements etc.) et de nombreux milliards sont mangés par la corruption ou dans de fantomatiques investissements comme les aéroports ou la mobilité urbaine. Les chantiers commencent mais ne sont jamais terminés.
Le Brésil ne souffre pas d’une crise économique mais d’une crise morale. Dès juin 2013 des mouvements spontanés ont vu le jour à côté des syndicats ou des partis politiques. « O gigante acordou » (le géant se réveille) scandait la foule. Les politiques, comme tous les politiques répondaient « nous avons entendu votre colère, nous allons entreprendre les réformes qui s’imposent. » Puis plus rien. Le géant s’est rendormi. 

(photo JF Le Campion)
Depuis le début du mois le soulèvement est reparti, plus structuré avec des demandes récurrentes : les besoins au quotidien manquent cruellement.
Pour en revenir à la coupe du monde de football on peut dire que ce sport est dans l'ADN des Brésiliens. Avec le coup d'envoi, le Brésilien est comme hypnotisé.
Le porte parole du ¨ Mouvement des travailleurs sans toits ¨( MTST) a déclaré qu'ils ne manifesteraient pas pendant la coupe.
Mais en octobre 2014 vont avoir lieu les élections générales pour le président ou la présidente, les gouverneurs d’états et les sénateurs. Dilma Roussef se présente avec une coalition identique à celle de 2010. Cela ressemble à du Sarkozy faisant élire Mélenchon pour tirer les ficelles en coulisse. »

Avec François Hollande, c'est Toubon…et tout mauvais


Si j’ai publié le texte de la pétition appelant à protester contre le choix de François Hollande visant à faire de Jacques Toubon le nouveau Défenseur des droits, c’est parce que des hommes et des femmes de gauche, des écologistes, des sans cartes attachées aux valeurs fondamentales de notre république, ne comprennent pas du tout le choix du président de ladite République. Ce choix n’est pas définitif. Si les parlementaires des commissions compétentes refusent cette nomination (dans une proportion élevée il est vrai) il pourra être remis en cause. Quand on entend Sandrine Mazetier, députée PS, se dire « effondrée » par la proposition de François Hollande, on peut se poser la question du pourquoi d’une telle proposition. Et espérer que des députés et sénateurs de gauche agissent pour empêcher cette mauvaise action. 
Je connais Jacques Toubon, l’homme politique engagé au RPR, le ministre de Jacques Chirac, celui qui a tout fait pour empêcher certains dossiers judiciaires d’aller au bout. Je le connais de manière plus anecdotique puisque garé dans une rue de Paris à bord de mon automobile je fus percuté à l’arrière (sans dommages réels) par un homme pressé qui n’eut ni mot d’excuse ni regard pour le va nu pied de service que j’étais. Cet homme c’était Jacques Toubon et ce n’est visiblement pas un homme poli. Ces petits détails du quotidien disent bien le sentiment de toute puissance de ces hommes habitués à la fréquentation des cabinets ministériels et du pouvoir d’état.
Le Défenseur des droits est devenu quelqu’un d’important depuis que Nicolas Sarkozy a souhaité concentrer en une seule main les attributs de divers intervenants veillant au respect des droits des citoyens : « le Défenseur des droits est chargé de défendre les droits des citoyens face aux administrations (ombudsman) et dispose de prérogatives particulières en matière de promotion des droits de l'enfant, de lutte contre les discriminations, du respect de la déontologie des activités de sécurité. (1) » En lisant ces quelques lignes on voit bien que le profil de Jacques Toubon ne correspond pas à la définition et aux exigences d’impartialité de la fonction.
Pourquoi François Hollande a-t-il pris le risque de déplaire à une frange importante de la gauche, des associations de défense des droits de l’homme et du citoyen et à tous ceux qui souhaitent des nominations impartiales ? S’agit-il du mystère Hollande ? Le président souhaite-t-il se lancer dans l’aventure de l’ouverture avec les résultats constatés sous Sarkozy ? Espère-t-il s’allier une frange des Français plutôt de droite et du centre ? J’ai l’impression que dans cette affaire, François Hollande prendra plus de coups qu’il ne recevra de félicitations.
Je maintiens qu’il existe en France des hommes et des femmes de qualité, connu(e)s et reconnu(e)s pour leurs mérites, leur histoire, leurs actes civiques aptes à remplir la fonction de Défenseur des droits. Et ils (et elles) ne s’appellent pas Jacques Toubon.
(1) source wikipédia