15 août 2014

Mahiedine Mekhissi Benabbab a-t-il été condescendant à l'égard de ses adversaires du 3000 mètres steeple ?

L’équipe de France d’athlétisme obtient de très bons résultats en Suisse à Zurich à l’occasion des championnats d’Europe. Coureurs, lanceurs, sauteurs composent une équipe homogène et les médailles obtenues récompensent le travail des sportifs, d’abord, et des équipes appelées à les encadrer et à la préparer.
La machine tournait bien jusqu’à hier. Deux malheureux événements sont venus gâcher le plaisir du club France dont l’un aurait pu être évité. Qu’un coureur de 110 mètres haies pose le pied dans un couloir voisin appartient aux aléas de cette course ingrate, technique, qui allie vélocité et rythme. Dans la mesure où les règlements interdisent de sortir du couloir qui est le vôtre, la sanction des juges à l’égard d’un coureur français est légitime.
Le cas de Mahiedine Mekhissi Benabbab est différent. Le vainqueur de la finale du 3000 steeple n’a pas d’adversaires de sa pointure en Europe. Il domine sa spécialité de la tête et des épaules. Surtout des épaules d'ailleurs. Seuls certains Africains peuvent mettre en danger sa suprématie. Le steepleur français a donc eu une course facile, à son niveau, et lors du dernier tour, s’est cru obligé à quelques dizaines de mètres de la ligne d’arrivée, d’enlever son maillot portant son numéro de dossard et son nom.
Stéphane Diagana, champion français et commentateur à la télévision, a d’emblée reniflé le danger exprimant à la fois son étonnement et son inquiétude. Il avait raison. Car le carton jaune donné à Mekhissi Benabbab n’a pas été la seule sanction de la soirée. Les juges internationaux ont en effet décidé de le disqualifier pour comportement antisportif.
Bernard Amsalem, président de la FFA, déplore l’attitude imprévisible de son athlète. Il rappelle, dans un commentaire, que Mahiedine Mekissi Benabbab a eu, dans le passé, des attitudes « border line ». Alors que ce dernier possède un palmarès exceptionnel, quelques points de détail entachent sa carrière d’athlète de haut niveau. Mekhissi Benabbab, dans un texte paru sur son compte facebook assure qu’en enlevant son maillot, il n’a pas souhaité se montrer condescendant à l’égard de ses adversaires mais qu’il a voulu associer le public à son succès. Peut-on, doit-on, le croire ?
Il reste que son camarade français devenu médaille d’or considère que cette victoire est usurpée et il s’interroge sur le fait de monter, ou non, sur le podium. Cette attitude l’honore. Mais imaginons un instant que Mahiedine Mekhissi Benabbab n’ait pas été sanctionné. Les pistes d’athlétisme doivent-elles devenir le pendant des terrains de football où les joueurs auteurs de buts, prennent un malin plaisir à ôter leur maillot en signe de puissance ! Il existe des règles que chaque athlète doit connaître et appliquer. Et comme disait le sapeur Camembert : quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites !
Le nouveau champion d'Europe du Triple saut Benjamin Campaoré, compagnon de Christine Aron, l'avait accompagnée lors de la remise de la Légion d'honneur par François Hollande. (photo Jean-Charles Houel)

14 août 2014

Le terrain des gens du voyage situé près de Pinterville empoisonnera-t-il le mandat de François-Xavier Priollaud ?


L'aire d'accueil des gens du voyage sera-t-elle démolie ? C'est la demande des élus de Pinterville. (photo JCH)
Le terrain des gens du voyage a empoisonné le dernier mandat de Franck Martin, en ira-t-il de même avec celui de François-Xavier Priollaud, son successeur à la mairie de Louviers ? Un fait demeure têtu : les élus de la commune de Pinterville, à l’unanimité, sont disposés à aller jusqu’au bout de leurs démarches judiciaires pour obtenir gain de cause.
Rappelons en deux ou trois mots l’objet du litige. L’ancienne majorité municipale lovérienne (municipalité Martin) a modifié son plan d’occupation des sols afin de permettre l’implantation d’un terrain dit « des gens du voyage » situé en frontière de Louviers avec la commune de Pinterville. Ce terrain avait servi de décharge pour diverses industries lovériennes et le tribunal administratif de Rouen ainsi que la Cour d’appel administrative de Douai, ont considéré que ce terrain n’était pas approprié à l’objectif assigné par la Communauté d’agglomération, maître d’œuvre des équipements d’accueil. Le fait que Franck Martin, maire et Franck Martin, président de la CASE, n’ait été qu’un seul et même homme a certes, facilité les démarches soutenues, in fine, par le préfet de l’Eure, représentant l’Etat et participant au financement de l’opération.
La Cour administrative de Douai avait, le 13 août 2012, donné deux années à la commune de Pinterville pour solliciter auprès du tribunal de grand instance de Rouen, la démolition des éléments bâtis sur le terrain situé non loin de l’autoroute A154. Et comme le conseil municipal de Pinterville n’a rien vu évoluer du côté de la CASE-ville de Louviers, les élus de cette commune se sont réunis fin juillet en leur mairie pour voter la délibération demandant la démolition !
Entre-temps, le préfet de l’Eure a proposé l’adoption d’une convention à signer par la CASE, la ville de Louviers et les gens du voyage fréquentant l’accueil de manière à « couvrir » administrativement les uns et les autres. Lors d’une récente réunion de l’agglomération Seine-Eure, Bernard Leroy, son nouveau président, a fait adopter cette convention malgré l’abstention d’une quinzaine d’élus communautaires et l’opposition de la commune de Pinterville. François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, hérite donc d’un dossier épineux sur lequel il va devoir se motiver et motiver sa majorité voire son conseil municipal en entier.
M. Priollaud était d’ailleurs présent lors du vote des élus Pintervillais. Il a pu mesurer l’opposition unanime des élus locaux et Didier Dagomet, maire de Pinterville, a eu l’occasion de rappeler à son collègue qu’il était l’héritier « de l’actif et du passif » de son prédécesseur, un passif dont il se…passerait bien.
En réalité, M. Priollaud ne connaît pas encore toutes les subtilités d’un dossier qui a fait couler beaucoup d’encre dans la région de Louviers et a sans doute coûté son siège de conseiller général à Franck Martin sévèrement défait à Pinterville. M. Priollaud, d’après Didier Dagomet, s’est montré ouvert à la discussion mais n’a pas pris d’engagement ferme ni avancé de proposition précise.
Il va de soi que les élus Pintervillais ont également sollicité le tribunal administratif de Rouen pour obtenir l’annulation de la convention proposée par le préfet. On verra bien si M. Priollaud la propose au vote des élus lovériens ?

13 août 2014

La fièvre Ebola peut être vaincue par un candidat vaccin…


Il ne fait pas de doute que l’utilisation sur des malades à des fins thérapeutiques d’un « candidat » vaccin contre la fièvre Ebola jamais testé auparavant sur l’homme est une grande première. Face à l’urgence et surtout face au risque d’une épidémie difficilement maîtrisable, les responsables de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ont donné leur feu vert à un vaccin canadien produit en très petites quantités mais, semble-t-il, très efficace sur des primates infectés par Ebola. Il va de soi que les experts de l’OMS ont imposé un certain nombre de règles pour autoriser l’emploi de ce vaccin. Des règles conformes à l’éthique incluant le respect du malade, la défense de sa dignité et la nécessité de partager les résultats constatés avec la communauté scientifique.
Deux médecins américains qui ont reçu l’injection de ce produit se porteraient mieux depuis ce qui n’est pas le cas d’un missionnaire espagnol sans doute fragilisé par son âge et son état de santé général et décédé ces derniers jours. Mais rien ne dit que le produit canadien résistera aux multiples éventuels effets secondaires puisqu'il n’a pas encore été testé sur l’homme. La directrice générale adjointe de l’OMS assure que différents produits allaient d'ailleurs être testés sur l’homme d’ici à quelques semaines et qu’il aurait donc été criminel de laisser mourir des personnes pour lesquelles plus aucun traitement n’agissait.
La fièvre Ebola dont parla avec tant de tact le sieur Le Pen (il comptait sur cette fièvre pour limiter l’immigration clandestine !) est connue depuis 40 ans. Mais comme les malades sont des pauvres habitant des pays pauvres, les laboratoires occidentaux n’ont pas consacré de budgets importants ni de recherches intensives à la lutte contre le virus.
Les échanges mondiaux, les voyages nombreux entre pays du sud et pays du nord changent évidemment les perspectives. Personne au monde n’est à l’abri. Ni d’une grippe, ni d’une fièvre, ni d’une piqûre de moustique, et encore moins d’une contagion.
C’est bien pourquoi l’OMS insiste avec force sur la nécessité de poursuivre la mise en place de mesures d’hygiène et de protection personnelle afin d’éviter que le virus ne se transmette des morts aux vivants ou des malades aux bien portants. Si La Sierra Léone, La Guinée, le Libéria et dans une moindre mesure le Nigéria sont atteints c’est aussi parce que ces pays souffrent d’un manque de locaux protecteurs isolants et de bonnes pratiques d’hygiène collective.

12 août 2014

Les méthodes de contraception dites « naturelles » sont vouées à l'échec


Une IVG n'est pas un acte anodin. (photo JCH)
Un homme est-il le mieux placé pour parler de la contraception des femmes ? Cette question est aussi ancienne que l’autorisation de mise sur le marché de la pilule que le député Lucien Neuwirth parvint à imposer en France. Et pourtant, l’amour se fait à deux (voire plus) et on ne peut dissocier l’un(e) de l’autre dans le choix des méthodes visant à éviter une grossesse non désirée.
Quand je lis que les méthodes dites naturelles reprennent, si je peux me permettre, du poil de la bête, je suis inquiet. Méthode Ogino, méthode des températures, abstinence programmée, retrait…tout cela est bel et beau mais gâche sensiblement le paysage de l’amour physique…même s’il est sans issue comme l’affirmait Serge Gainsbourg.
Je vois dans le retour de ces pratiques d’un autre âge, le poids des conservatismes et des sublimations de la nature. La nature n’est pas, en principe, bonne en tous points. La propagation du virus Ebola, le SIDA, les maladies chroniques graves, démontrent que l’homme est mortel mais qu’il sait parfois (souvent) trouver des parades à la morbidité.
En France, plus de 200 000 femmes avortent chaque année. A moins de penser — je n’en suis pas — que l’avortement est une méthode contraceptive, c’est cher payer, physiquement et mentalement, un rapport non protégé. Même si la notion de détresse a disparu (grâce au gouvernement de gauche) pour obtenir le droit à l’interruption de grossesse, il est de notoriété publique qu’il ne s’agit pas d’un acte anodin ou banal contrairement à ce que voudraient faire croire certains intégristes religieux ou des politiciens mal informés. On n’avorte pas comme on va chez le dentiste.
Ernest Martin, notre regretté créateur du centre de planning familial de Louviers, avait coutume de dire qu’en dehors de la pilule — et jusqu’à plus ample informé — il n’existe pas de moyen contraceptif digne de ce nom. Une femme ou une jeune fille adepte de la pilule et respectueuse du mode d’emploi (sans oubli conscient ou non) ne tombera pas enceinte si elle ne le désire pas. Les autres pratiques connaissent des taux d’échecs plus ou moins élevés et je m’étonne que la presse reprenne en chœur des notions aussi vides de sens que ces méthodes naturelles qui n’ont de naturelles que la frustration dans l’échange, toujours, et l’échec dans l’objectif, souvent.
Je ne nie pas la lassitude que peuvent ressentir les femmes après des années de prise de pilule…mais ce moyen demeure encore le seul qui leur offre le choix réel de disposer de leur corps comme elles l’entendent et quand elles le veulent. Si on n’appelle pas cela un progrès !

10 août 2014

La saison de foot commence « bien » à Bastia : 44 policiers et gendarmes blessés


Au temps où le FCR (Rouen football club) jouait en première division, mon père m’emmenait voir des matchs au stade des Bruyères. C’était l’époque bénie où l’argent roi ne dominait pas encore le football professionnel et où les pères (et les mères) pouvaient être accompagnés de leurs enfants au stade en toute sécurité. Dans les tribunes, on trouvait de vrais passionnés et de chauds partisans de leur équipe sans que jamais, ô grand jamais, les supporters en viennent aux mains. On notait la présence de quelques policiers, hors du stade, et uniquement pour canaliser le flot de voitures important avant et après le match.
C’était l’époque, également, où les joueurs noirs ou d’origine maghrébine, ne se faisaient pas insulter de manière raciste mais se voyaient affubler de surnoms plutôt sympathiques même si cette façon de faire revenait, en fin de compte, à stigmatiser ces joueurs d’origine non européenne.
Aujourd’hui, aller au stade avec ses enfants relève de l’irresponsabilité de la part des parents. Une simple confrontation opposant l’équipe de Marseille à Celle de Bastia, hier soir, commence et se termine sous le signe de la violence. 44 policiers et gendarmes blessés ou agressés ! Le tout après que les forces de l’ordre, comme l’écrit le ministre de l’Intérieur, ont agi avec « responsabilité et retenue. »
Je sais bien que la Corse n’est pas seulement l’endroit où des vacanciers heureux passent une partie de leur été. Je sais bien que les règlements de comptes y sont nombreux et les crimes souvent impunis. Je sais bien que le culte de la violence y est pratiqué comme une religion et que les responsables des clubs de foot professionnels ont leurs noms ailleurs qu’à la rubrique sportive des journaux.
Tout de même, pour une ouverture de saison, les heurts d’hier soir, sont le symbole d’une société malade. Reste à se mettre d’accord sur le diagnostic.