20 avril 2015

L'Union européenne a l'occasion de prouver que la solidarité des 28 peut sauver des vies


700, hier, 300 aujourd’hui, 500 il y a quelques jours, la Méditerranée n’en finit pas de devenir la tombe de ces migrants Somaliens, Libyens, Syriens, etc. en quête d’un meilleur avenir. Depuis que la Libye de Mohamar Kadhafi est devenu un canard sans tête, un état anarchique dans le mauvais sens du mot, que des factions tribales et rebelles se disputent le pouvoir à coups de canons et de kalachnikovs, le sud de l’Europe est devenu la terre promise pour des milliers de migrants fuyant la répression, les guerres de religions, la misère.

Pour échapper à ce qu’ils comparent au pire, ils vivent le pire du pire : la mort. Entassés sur des rafiots pourris, victimes de passeurs grassement payés, ils tentent tant bien que mal de gagner l’île de Lampedusa, la Sardaigne, le sud de l’Italie. Quand ils échappent au naufrage, ils ont la chance de tomber sur des gardes-côtes italiens et des élus remplis de compassion et d’attention. Dans ce sud de la botte qui souffre également mille maux, on comprend le malheur de ces vieillards, de ces hommes et de ces femmes, de ces enfants aussi prêt à risquer leur vie pour cesser de vivre dans des pays en proie aux passions les plus viles, les excès les plus graves.

Depuis la fin du programme « Mare Nostrum » et la mise en place du plan « Triton » qui coûte moins cher à l’Union européenne mais jette conduit à la mort des milliers de gens noyés, le temps mis à sauver les naufragés a été considérablement accru et le nombre de bateaux disponibles a sensiblement diminué. Il faut être membre du parti néofasciste italien pour reprocher à Mattéo Renzi une quelconque responsabilité face à toutes ces victimes.

C’est comme si on reprochait à Nicolas Sarkozy d’avoir déclenché la guerre en Libye sans en mesurer toutes les conséquences. Autant l’ancien président était obnubilé par le désir d’assassiner Kadhafi, autant il ignorait que le chaos s’installerait à Tripoli. Poussé à la guerre par Bernard-Henri Lévy, Sarkozy — à moins qu’on ne sache pas tout — a cru bien faire en délivrant les Libyens de leur dictature… la suite a prouvé que l’enfer est toujours pavé de bonnes intentions. Même en politique étrangère, même quand la guerre ressemble à une guerre de libération.

L’actualité exige une réaction rapide des Européens. Voilà un bon moyen de prouver qu’une Europe solidaire est capable de trouver des solutions dans l’urgence pour sauver des vies, d’abord, alléger le fardeau de l’Italie ensuite et élargir le panel des pays aptes à accueillir ces réfugiés dans la plus grande détresse enfin.

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