22 mai 2015

S'en prendre à des enfants pour provoquer leurs parents : une preuve caricaturale de lâcheté


 Des enfants d’origine maghrébine ont été destinataires de dessins du prophète mis à leur insu dans leur cartable et cela au sein d’une école de Val-de-Reuil. Quelles ne furent pas la surprise et la stupeur de leurs parents en découvrant ce qu’il convient d’appeler une provocation scandaleuse et, sans doute, à vocation xénophobe ou raciste.
Pierre Desproges affirmait qu’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. C’est exactement de cela qu’il s’agit. Les enfants sont innocents. Ils fréquentent l’école de la République, laïque et ouverte au monde. Ils n’ont pas à subir les conséquences des obsessions ou des sales pensées des adultes. Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, a réagi ainsi :

« On peut penser exactement ce que l'on veut des caricatures ou des dessins qui, dans Charlie-Hebdo ou ailleurs, se moquent de la religion, des mœurs ou de la politique. On est obligé ni de les regarder, ni de les apprécier. Cela relève de la plus élémentaire liberté de pensée. En revanche, il est insupportable de les utiliser sciemment comme des provocations, comme des discriminations, comme des intimidations. Ce comportement devient intolérable, inadmissible, lorsqu’il consiste à s’en prendre à tel ou tel, en fonction de sa race, de ses opinions, de ses croyances, qui plus est dans une école publique, qui plus est à l'encontre d'enfants, qui plus est à Val-de-Reuil où 16.000 habitants issus d'une soixantaine de pays vivent en parfaite intelligence.

La distinction entre ce que chacun, pour peu qu’il respecte les lois en vigueur, a le droit d’écrire et de publier, d’une part, et ce que chacun, éventuellement en alertant les tribunaux, peut critiquer, discuter, refuser d’approuver ou, même, de considérer, d’autre part, s’impose à l’ensemble des citoyens ou des étrangers qui résident sur le territoire de la République Française. Cette ligne de partage est aux fondements des notions de liberté et de laïcité qui sont nos valeurs communes. Dans le respect de la réglementation qui en prévoit naturellement les nécessaires limitations, voire les exceptions, elles encadrent notre société, notre nation à l’instar des idées de solidarité, d’égalité et de fraternité.

C’est pourquoi je veux condamner sans la moindre ambiguïté cette main malveillante, cette action isolée qui a permis de glisser -anonymement- une enveloppe dans le sac de deux petits élèves de l’école maternelle Coluche afin de les choquer, de les heurter, de faire mal à leur famille. L’intention d’offenser dépasse ici la matérialité des faits. Cette lâcheté n’a aucune excuse que ce soit à Val-de-Reuil ou dans toute autre école de notre pays ! Ce sont des enfants !

C’est parce que je vois dans cette démarche bêtise profonde, méchanceté gratuite, volonté de nuire que j’exprime ma solidarité entière aux familles et aux enseignants concernés. Les recevant aujourd’hui en Mairie, je leur dirai, à la fois qu’il leur faut garder leur calme comme devant toute situation, face à cette agression morale qui les visait peut-être davantage personnellement qu’en raison de leurs convictions spirituelles (que par ailleurs je ne connais pas) et, plus important encore, que tout est mis en œuvre pour assurer, face à des adultes mal intentionnés, la sécurité de tous les écoliers rolivalois, aux abords et à l’intérieur de nos 14 écoles, trois collèges et de notre lycée. En lien étroit avec l’Inspection Académique, j’ai pris la décision premièrement de renforcer la présence des médiateurs et de la police municipale dans l’école, deuxièmement de limiter la circulation des adultes dans les établissements du premier degré. La sécurité, qui protège les plus faibles, les plus petits, est le droit et l’affaire de tous. »

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