3 juin 2015

De Joseph Blatter à Nicolas Sarkozy en passant par Claude Guéant


L’étau se resserre sur Joseph Blatter, le président de la FIFA. Les mâchoires avancent si fortement que Sepp a proposé de démissionner de ses fonctions dans quelques semaines. A 79 ans, il préfère passer la main après avoir passé 40 ans au sein de la FIFA. Pourquoi un tel revirement en si peu de jours. Les nuits de Sepp Blatter ont-elles été agitées ? A-t-il eu vent d’une enquête de plus en plus précise et de plus en plus ciblée le concernant ? La mise en cause du secrétaire général de la FIFA sur une broutille de 10 millions d’euros va-t-elle déteindre sur le président sortant, réélu et enfin sorti ?

Ce qui m’amuse — si c’est amusant, cela reste à démontrer — c’est que la FIFA est dotée d’un comité d’éthique. Vous avez bien lu, un comité d’éthique. Qu’est-ce que ce machin-là ? Un comité d’éthique, comme son nom l’indique, veille à la transparence des décisions et à l’application des règles de droit, et enfin au respect de la morale qui sied à un mouvement sportif digne de ce nom. Comment sont nommés ses membres ? Comme ils ne sont pas tirés au sort, ce qui n’est pas le pire des systèmes, ils sont choisis et élus ou nommés pour leurs qualités personnelles. Si j’en juge par les enquêtes en cours, le comité d’éthique de la FIFA n’a pas dû se réunir souvent, pas plus qu’il ne s’est soucié de la bonne conduite des uns et des autres. Qui sait, des membres du comité d’éthique sont peut-être mouillés eux aussi dans la corruption érigée en système au sein de cette fédération originale.

Si c’était pour en arriver là, pas besoin de comité d’éthique. Comme chez les Sarkozy. On est sûr que l’ancien président et ses amis n’ont jamais fait appel à un comité d’éthique. Trop encombrant et surtout parfaitement inutile. Sarko a préféré un comité d’actions pas toujours ni très honnêtes, ni très légales. Voilà pourquoi MM. Guéant, Musca, Mme Mignon, ente autres ont été placés en garde à vue, ce jour, dans l’affaire dite des sondages de l’Elysée. MM. Buisson et Giacometti s’étaient vus attribuer des marchés de sondages sans appel d’offres, méthode contestée par la Cour des comptes si bien qu’en 2012 une instruction a été ouverte. Qui débouche enfin sur des mises en cause directe.

Rassurons-nous, Sarkozy, couvert par son immunité présidentielle, ne sera pas inquiété. Ce privilège ne vaut pas pour la clique qui prend une claque supplémentaire et dont l’avenir judiciaire s’assombrit. Il est vrai que ces sondages, de la plus grande importance, concernaient la vie publique et privée de M. Strauss-Kahn, notamment, et l’image du président fort attentif au regard de l’autre. Mais Carla vint et le miroir se fit mannequin. Ou pantin.


Aucun commentaire: