10 juillet 2015

Marc Fiorentino aurait bien tout faux


Caroline Roux, qui supplée Yves Calvi dans C dans l’air, n’a pas modifié la liste des invités habituels de cette émission de fin d’après-midi ; Ses invités présentés comme des experts parlent de la pluie et du beau temps. La Grèce a évidemment été le thème dominant des dernières émissions. Parmi ces experts, il en est un que je voudrais saluer pour ses erreurs d’analyses et ses accusations péremptoires. J'ai l'impression qu'il s'est trompé sur toute la ligne.

Marc Fiorentino, puisqu’il s’agit de lui, s’est montré extrêmement imprudent à l’égard de la personnalité et de l’action d’Alexis Tsipras. Ce dernier a été présenté, en permanence par le soi-disant expert, comme un gauchiste invétéré, un homme d’extrême gauche venu pour casser la baraque c’est-à-dire la zone euro, un personnage non fréquentable plus soucieux de garder le pouvoir que d’organiser l’avenir de son pays. Vous verrez, assurait l’économiste indépendant (de qui ou de quoi ?) Tsipras joue la carte du pire et dans trois mois, on vivra une situation à la Chypriote. Banques en faillites, retour de la drachme, crise humanitaire…

Alexis Tsipras, premier ministre de la Grèce, connaît l’histoire de son pays et a une claire vision de l’héritage que lui ont légué les conservateurs et le PASOK, ces socialistes en « peau de lapin » ainsi que les appelait un ancien ami. Tsipras savait très bien que dans son bras de fer avec l’Eurozone, il devrait à un moment ou à un autre, passer par le trou au chien. Il n’a pas choisi la politique du pire même s’il sait que le plan présenté hier soir à Bruxelles, va entraîner en Grèce des sacrifices sociaux et des souffrances. Le but est que ces sacrifices soient partagés entre les riches et les pauvres et que les principaux atouts d’Athènes ne soient pas joués bêtement c'est-à-dire à perte.

A lire les principales propositions d’Alexis Tsipras (à faire adopter par son parlement) la Grèce veut préserver le tourisme un secteur essentiel de sa balance commerciale. Il souhaite aussi s’attaquer à l’oligarchie, aux armateurs et aux propriétaires fonciers jusqu’ici épargnés. Tsipras veut construire un état, un vrai, dans lequel la corruption ne sera pas le régulateur socio-économique des arrivistes et autres privilégiés. François Hollande a jugé le plan de Tsipras « sérieux et crédible ». Encore faut-il que les autres chefs d’états et de gouvernements en fassent autant.

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