21 octobre 2015

« Hervé Morin » déraille par Marc-Antoine Jamet


Alain Le Vern, Guillaume Pépy et Marc-Antoine Jamet dans la gare de Val-de-Reuil ancienne formule. (photo JCH)
« Incompétence ou maladresse, impudence ou légèreté, le candidat de la droite faussement unie vient de considérablement dérailler. On le constate à la lecture du florilège d’inexactitudes et de mensonges auquel il s’est livré, ce matin, alors qu’il tentait de s’initier, initiation accomplie à un âge il est vrai déjà avancé, à la distribution de tracts devant la gare de Gisors. Cette difficulté à aborder la vérité ne l’avait toujours pas quitté alors qu’il se perfectionnait dans cette occupation, pour lui nouvelle, dans la soirée à Vernon. Dans un cas comme dans l’autre, les voyageurs, ébahis, ont découvert un homme rarement, pour ne pas dire jamais, croisé sur les quais, encore plus inconnu dans les trains. C’était « la » journée sur le terrain d’Hervé Morin. Avant la prochaine en 2020.

Dans une grande confusion, l’ancien ministre de la défense, que la seconde ville de l’Eure connaît bien puisqu’il y a supprimé les 1500 emplois du LRBA, a semblé ignorer que la SNCF, loin d’être la compagnie normande qu’il imagine pilotée par le président de la Région, reste une entreprise créée en 1936 par le Front Populaire et dirigée par Guillaume Pépy. Dessertes (qui sont souvent davantage l’affaire des maires), horaires et cadencements, bien qu’ils ne soient évidemment pas de la compétence de la collectivité régionale, ont donc été laborieusement dénoncés. Position étrange de la part de celui qui, pourtant, soutenait, il y a peu encore que, sans y investir un seul euro de l’Etat, le projet de TGV Sarkozy, depuis Paris, devait traverser les campagnes euroises, pour ne s’arrêter qu’au Havre oubliant Rouen et Vernon. Pensant, sans doute, que le centre logistique de la SNCF est sur les plages du débarquement, le député UDI n’a pas hésité, filant audacieusement la métaphore historique à appeler en toute simplicité à un grand plan Marshall pour le train. L’exercice de gesticulation ne s’est pas arrêté là. Des bars (à champagne très certainement, ce qui est pratique aux heures de pointe), alors que ce que souhaite les Eurois c’est de pouvoir s’asseoir, et des connections WiFi, pour la plupart déjà existantes dans les télécentres ou sur l’ « espace Normandie » qui accueille les entrepreneurs eurois à Saint-Lazare, ont également été généreusement promises par le Maire d’Epaignes qui s’est engagé (lui même ?) à faire le ménage dans les voitures. Quand la politique virtuelle fait des ravages…

Maniant la parole politicienne à l’ancienne, l’heureux rival de Françoise Guégot a assuré qu’il mettrait Caen à une heure de Rouen par une navette dont la SNCF annonce d’ores et déjà que, si elle roulait à la vitesse indiquée par l’ex porte-parole de François Bayrou, elle conduirait les passagers au cimetière plus sûrement qu’à destination, notamment là où les installations font défaut. D’après des témoins médusés, la ligne Paris-Gisors, qui dépend de l’Ile de France et de la Picardie, a été dans un même souffle attribuée à la Haute-Normandie, de même que le tracé Paris Granville fut allègrement situé en Haute plutôt qu’en Basse Normandie, le tout sans que l’on sache si le plus chanceux des éleveurs de chevaux de la Risle ignorait sa géographie, ses dossiers ou tout simplement le territoire qu’il prétend gérer. Ce que c’est d’avoir un chauffeur…

Le fondateur et fossoyeur du Nouveau Centre a évidemment passé sous silence les interventions menées par Nicolas Mayer-Rossignol avec son homologue bas-normand auprès de Guillaume Pepy, pour exiger des améliorations rapides à la situation ferroviaire normande : mise en place d’un suivi particulier sur les trains aux heures de pointe ; renforts humains supplémentaires pour la préparation des rames ; mise en place d’une démarche dite de co-design/conception entre les associations d’usagers et la SNCF pour améliorer la qualité du service, lancement d’un audit de maintenance… Alors que cela ne relève aucunement des se attributions, la collectivité s’est en effet engagée à financer le Technicentre de Clichy (817 000€), où une deuxième voie équipée de matériels spécifiques a été mise en service pour réaliser les opérations de maintenance plus efficacement, et à investir sur le site du Technicentre Normandie de Sotteville-lès-Rouen (392 000€) avec des emplois locaux à la clé, afin d’améliorer le dispositif d’entretien des matériels, mais également la vidange des toilettes.

La Région a également investi 80 millions d’euros pour l’achat de 60 Régiolis, TER (Trains Express Régionaux) nouvelle génération, moins polluants, plus confortables et plus performants d’une capacité par wagon de 218 places – dont 26 dédiées aux personnes à mobilité réduite. L’arrivée progressive de ces nouvelles rames – la première est en circulation depuis septembre dernier sur la ligne Rouen-Dieppe – est une bonne nouvelle pour tous les usagers. Elle a été passée sous silence…

Or, cet investissement s’ajoute aux 400 millions d’euros engagés ces dernières années pour l’achat et la rénovation des rames régionales, dont la fréquentation a augmenté de près de 45% en 5 ans. Certes, si les TER normands, gérés par la Région, sont parmi les plus performants de France – juste derrière l’Alsace en tête –  grâce aux investissements régionaux, la qualité du service ferroviaire sur les liaisons Intercités (liaisons vers Paris) relevant des compétences de l’Etat, et non de la Région, n’est toujours pas à la hauteur lors des heures de pointe faute d’investissements suffisants de SNCF Réseau (anciennement Réseau Ferré de France) sur les infrastructures depuis de trop nombreuses années.

Parce que les transports du quotidien sont une priorité absolue pour la Région, elle mène une politique volontariste et ambitieuse, agissant bien au-delà de ses prérogatives, pour offrir aux Normands un service de qualité : modernisation des gares, dont Gaillon, Blangy-sur-Bresle, Auffray, Vernon, rebaptisée Vernon-Giverny, Bernay et Val-de-Reuil et haltes ferroviaires de Normandie, création de pôles d’échanges multimodaux aux abords des gares, rénovation des lignes Serqueux-Gisors, Fécamp-Bréauté et Abancourt-Le Tréport, mise en place d’un système de billettique unique plus simple et moins cher, Atoumod, pour faciliter l’usage des transports en commun sur le territoire, Ligne Nouvelle Paris Normandie…

Il est clair cependant que la situation reste en-deçà des attentes légitimes des usagers, dont le Président de la Région, lui, fait partie, en raison des accidents, notamment de personnes, et des mouvements sociaux qui ont pu perturber en 2015 le travail engagé pour retrouver un niveau de service performant.

C’est pourquoi la Région, qui rencontre régulièrement toutes les associations d’usagers, reste mobilisée et vigilante pour obtenir de la SNCF des trains plus rapides, plus réguliers, plus fiables et plus nombreux sur les lignes qui relèvent de sa responsabilité. L’importance du sujet mérite mieux que de promettre n’importe quoi à l’approche des échéances électorales ! Il ne faut pas mentir aux citoyens mais plutôt expliquer les choses avec honnêteté, et agir avec les leviers dont nous disposons pour les améliorer. C’est le sens de notre action derrière Nicolas Mayer-Rossignol. »

Marc-Antoine Jamet
Premier secrétaire de la Fédération de l'Eure du PS

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