3 novembre 2015

Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy sont tout sauf des victimes


Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ont plusieurs points communs. Il en est un qui les distingue de tous les autres politiques, c’est l’art de se faire passer pour des victimes. Ils adorent se plaindre, gémir, faire donner leur entourage pour qu’on les exonère de toute responsabilité. Les amis et les collaborateurs se répandent dans les médias, qu’ils soient écrits, télévisés, radiodiffusés, sur les réseaux sociaux…car le monde entier leur en veut, lui et elle, qui n’ont évidemment rien à se reprocher. A-t-elle fait voter pour elle au Parlement européen ? Bien sûr que non, elle ne savait pas que c’était interdit, n’y est pour rien, on s’acharne. A-t-il été victime d’une juge d’instruction plus scrupuleuse qu’à l’ordinaire : on l’accuserait presque d’être un trafiquant de drogue. Quand il s’agissait d’exiger les fadettes des journalistes du Monde et de les géolocaliser, Sarko ne trouvait rien à redire.

Il se trouve, dans le réel, que ces deux personnages attirent les embrouilles. Leur comportement passé et présent ne plaide pas pour des personnalités totalement intègres, totalement morales. D’ailleurs plusieurs juges d’instruction enquêtent sur différentes affaires, qu’il s’agisse du financement des campagnes législatives pour le FN ou la campagne présidentielle pour Sarkozy, sans insister outre mesure sur l’affaire Bygmalion dont Sarkozy affirme qu’il n’en savait rien. 18 millions de fausses factures et 13 millions de frais de transports ou de dépenses diverses passées actuellement au crible des experts financiers judiciaires ! Et il ne savait rien ! Quel agneau tout juste naissant.

Pourtant cette victimisation marche bien auprès des Français. Ces derniers, dans leur majorité, ont tendance à relativiser les turpitudes de nos dirigeants. « Mordu par un chien ou mordu par une chienne, le résultat est le même. » Voilà pourquoi des citoyens de gauche, sensibles au comportement et aux valeurs Jauressiennes ou mendésistes en veulent terriblement aux Cahuzac, Strauss-Kahn, Thévenoud et compagnie. Ils leur reprochent d’avoir porté atteinte gravement à l’image d’une gauche qui, à défaut de pouvoir résoudre tous les problèmes économiques et de chômage, se distinguerait de l’extrême droite et la droite extrême par des promesses tenues, des attitudes intègres, la défense de principes intangibles.

La majorité des élu(e)s de droite et de gauche sont honnêtes, n’en doutons pas. Mais les exceptions rapportées ci-dessus, dont le rôle et les aspirations aux plus hautes fonctions les placent sur le devant de la scène médiatique, ont valeur de symboles. Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy devraient plutôt assumer leurs errements et se montrer exemplaires à tous points de vue.

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