6 février 2015

Une journaliste de Mediapart menacée de mort


L’extrême droite française, en l’occurrence le Front national, continue de pratiquer la violence dans ses rapports avec les journalistes qui font leur métier. Des responsables de Jeanne le micro-parti de Marine Le Pen ont agressé verbalement et menacé physiquement deux enquêteurs du site Internet Mediapart dirigé par Edwy Plenel. Celui-ci a écrit un long article sur son blog précisant que des poursuites judiciaires allaient être engagées contre les agresseurs. 
Dans l’attente, la société des journalistes a publié le communiqué suivant : « La Société des journalistes de Mediapart condamne l'agression de deux de ses journalistes par des responsables du micro-parti de Marine Le Pen, alors qu'ils faisaient leur travail d'enquête dans des conditions tout à fait claires et transparentes. Des menaces de mort ont été proférées. C'est inadmissible. Cela s'ajoute à l'exclusion systématique par le Front national de nos journalistes de ses événements politiques et militants. La SDJ de Mediapart, solidaires de ses journalistes, en appelle à la vigilance démocratique face à de telles atteintes aux libertés publiques. »

La campagne électorale est ouverte : attention aux bobards et aux à-peu-près


Un jury de journalistes blagueurs a remis, aujourd’hui, le prix des bobards à Nicolas Sarkozy. Ce prix est destiné à récompenser un homme ou une femme politique spécialisé dans la répétition d'affirmations mensongères ; Les décodeurs du journal Libération ont ainsi recensé 17 affirmations répétées ici et là par Nicolas Sarkozy lors de sa récente campagne pour les primaires UMP ou lors de ses interventions télévisées dont la principale caractéristique est d’être toutes fausses. 
Certes, certains mensonges sont plus gros que d’autres mais la technique demeure la même. A l’aube de la campagne électorale des prochaines départementales des 22 et 29 mars, je vais m’efforcer de repérer les mensonges, les à-peu-près, les erreurs ou les oublis des candidats de notre bassin de vie et de vous en faire part.

Martin Hiersh est venu dans l'Eure pour lancer le RSA.
Premier exemple : J’ai reçu ce matin dans ma boite à lettres le premier tract de Daniel Jubert et Hafidha Ouadah, candidats UMP et UDI dans le nouveau canton de Louviers. Ils affirment que « l’Eure est un magnifique territoire à la fois urbain et rural comme notre canton » (NDLR : le canton de Louviers). On ne saurait leur donner tort car il est vrai que notre canton est magnifique. 
Ils ajoutent que leur engagement public repose sur une conviction forte : « l’une des priorités d’un élu est de favoriser la création d’emplois sur son territoire. » C’est vrai et faux à la fois car le développement économique n’appartient pas aux compétences obligatoires du Département. Mais il est vrai que le Département peut abonder — au travers du 276 — structure créée par les exécutifs majoritaires actuels, les créations d’entreprises par le biais de subventions ou financer des emplois aidés dans le cadre des actions de l’Etat.
M. Jubert et Mme Ouadah ajoutent : « le département s’occupe des sujets essentiels comme les routes, les transports (NDLR : scolaires) le tourisme, l’action sociale, le numérique…pourtant sur tous ces sujets le département à gauche depuis près de 15 ans, accumule les retards. » C’est faux.

S’il est justement des domaines dans lesquels le Département a été en pointe c’est bien dans les domaines indiqués par les deux signataires du tract. Je n’ose leur rappeler que le RSA a été expérimenté dans l’Eure avec Martin Hirsh, que ce qu’ils appellent le sous-développement numérique est une vue de l’esprit dans la mesure où l’Eure est un des départements de France les plus en avance dans le très haut débit et qu’un programme énorme est en cours depuis plusieurs années pour que 90 % du territoire eurois soit relié à Internet. Quant aux routes, il n'est que constater le nombre de créations de rond-points partout dans l'Eure pour constater que la lutte contre l'insécurité routière est bien réelle.

Je remarque, encore, que les signataires de la lettre aux électeurs ont oublié (volontairement ?) l’action du département de l’Eure en faveur des collèges (et la mise en place d’espaces numériques). Combien de collèges construits (Ferdinand Buisson à Louviers) combien de collèges rénovés ? Ils ont également omis d’insister sur les sommes colossales engagées par le conseil général (ancien nom) dans les services d’incendie et de secours si essentiels dans un Département industriel et rural.

J’aurai évidemment l’occasion de revenir sur les déclarations et affirmations des uns et des autres sachant que ni la majorité actuelle ni l’opposition ne peuvent faire preuve d’irresponsabilité à l’égard des électeurs(trices) qui aspirent à la vérité et à la transparence.

Un réalisateur recherche des figurants pour soutenir une action en faveur de la liberté d'expression


« Je m'appelle Mehdi Noblesse, je suis réalisateur de court-métrage indépendant. En hommage aux victimes des attentats de janvier et pour promouvoir la liberté d'expression, j'organise avec l'accord de la mairie de Val-de-Reuil le tournage d'un court-métrage samedi 14 février, devant le monument Mémoire & Paix, entre 14h00 et 16h00.
Ce court-métrage consiste à filmer des figurants  — de tous âges, de toutes origines, de toutes religions qui tiennent des pancartes comportant des messages comme « je suis libre », « je suis solidaire », « je suis tolérant », « je suis invincible », etc. Le but n'est ni politique (n'appartenant moi-même à aucun parti), ni religieux (étant athée), il s'agit simplement de laisser un témoignage aux générations à venir de notre mobilisation à tous pour condamner ces actes et soutenir les actions en faveur de la liberté d’expression et de la paix sociale. Vous serez filmé debout, face à la caméra, sans texte. Vous passerez chacun votre tour pendant une minute environ. Ce film sera ensuite diffusé sur internet. »

Rendez-vous le samedi 14 février 2015 entre 14 et 16 heures devant le monument Mémoire et Paix (Rond-point routes des Falaises et Chaussée de Ritterhude)
Pour plus de renseignements : 06 30 15 56 12
Pour les mineurs, autorisation parentale écrite indispensable.

5 février 2015

Nicolas Sarkozy l'avocat des causes perdues…


Douze législatives partielles et douze victoires pour l’UMP ou la droite UDI ! Grand Chelem. Et tout cela grâce aux électeurs de gauche qui ont empêché l’élection du candidat du Front national opposé au premier tour au candidat de l’UMP ou au candidat UDI (1). Une remarque au passage :  certains beaux esprits de la droite accusent le PS d’avoir instrumentalisé le FN contre l’UMP mais les responsables de ce parti n’ont pas protesté quand le PS a appelé à voter pour leurs candidats comme en 2002 en faveur de Jacques Chirac par exemple ! Mais à Audincourt, dans le Doubs, patatras. Dimanche dernier, les citoyens votants ont relégué le candidat UMP à la 3e place obligeant les ténors de ce parti à prendre position avant le second tour…ou à rester le cul entre deux chaises. Prendre position, autrement dit, appeler à voter pour le candidat PS ou à voter blanc ou voter FN…ou appeler à l’abstention ou au vote blanc !

Sophie Montel est pour l'inégalité raciale !
Si, pour Alain Juppé, Nathalie Kociusko-Morizet, Dominique Bussereau (UMP) Jean-Christophe Lagarde (UDI) le choix a été vite fait en appelant à faire barrage à la candidate FN, celle qui « prône l’inégalité des races », il n’en a pas été du tout de même chez d’autres membres de l’UMP tels que François Fillon, Bruno Le Maire (qui montre son vrai visage) Xavier Bertrand, Benoit Wauquiez…favorable à un « Ni-Ni de combat contre le FN et le PS) ou encore Nicolas Sarkozy inventeur d’une formule nouvelle : « Faire barrage au FN en laissant les électeurs(trices) libres de leur choix. » Comprenne qui pourra. Voilà l’ex-président de la République devenu chef de parti atteint du syndrome de la trouille et de la panique à bord. Un ancien président de la République doit montrer du cran, du courage politique, un engagement ferme sur les valeurs de la République. Il doit dépasser les petites cuisines et se montrer à la hauteur de ce qu’il fut. S’il l’a jamais été. Depuis sa rupture avec le sinistre Patrick Buisson, on aurait pu imaginer que sa pensée ( ?) avait évolué dans le bon sens. Nenni.

Face à la diversité des positions des cadors de l’UMP, le futur candidat à la candidature des primaires UMP a été contraint de passer par un vote du bureau politique avec une majorité (22 contre 19) désavouant sa proposition. Pour le dire avec trivialité, ce bureau politique a dû être un beau bordel. Le résultat de ce charivari à huis clos ? Sarkozy sera perdant quel que soit le résultat du vote de dimanche prochain. Si le candidat PS gagne, ce sera grâce au renfort de voix UMP désirant nuire au FN et ralentir sa progression. Si la candidate du FN est élue, cela voudra dire que le sens tactique de Sarkozy est mis à mal. Le chef n’est plus le chef et chez les Gaullistes (ou du moins ce qu’il en reste) ça la fout mal.

Il y a beaucoup plus grave qu’un simple résultat électoral. Quelles sont, aujourd’hui, les valeurs de l’UMP ? Quel est le corpus idéologique de cette droite ? Quel sera son projet de gouvernement ? Sur le plan économique, la droite plurielle est à peu près d’accord : libéralisme à fond les manettes. Sur le reste c’est la grande cacophonie : mariage gay, avortement, fin de vie, vote des étrangers, accord (ou non) avec le FN, les positions varient tous les jours et leurs défenseurs également. Dans ce paysage dévasté, une consolation espérée dimanche prochain : le candidat PS devrait l’emporter au nez et à la barbe de Sophie Montel, quelqu’un qu’on se dépêchera d’oublier.

(1) Rappelons que pour pouvoir se maintenir au second tour, il faut être premier ou second ou obtenir 12,5% des voix des inscrits soit plus de 20 % voire 30 % des suffrages exprimés

4 février 2015

Un nouveau drame se prépare-t-il autour du « barrage » de Sivens ?


La section de la ligue des droits de l'Homme communique : 
 
« Depuis plusieurs jours, la section de Toulouse de la Ligue des droits de l’Homme est destinataire de nombreux témoignages inquiétants, sur des évènements qui se déroulent à Gaillac dans le Tarn et autour de la zone du projet de barrage de Sivens.
Ces témoignages proviennent de personnes parfaitement identifiées par la section et impliquées dans ce qu’il est convenu d’appeler l’ « Affaire de la retenue Sivens ».
Sont ainsi clairement mentionnés des actes de violences inqualifiables de la part de particuliers constitués en ce qui semble être des « milices », qui s’en prennent entre autres aux opposants au projet de barrage : violences physiques, destructions de biens, agressions de journalistes. Plus grave, ces faits, pour certains semblent se dérouler en présence de représentants des forces de l’ordre qui n’interviennent à aucun moment pour les faire cesser.
Alors que la révision du projet initial traîne en longueur et que les concertations entre les différentes parties marquent le pas, la situation sur le terrain connait une tournure dramatique. Les autorités politiques et administratives semblent ne pas prendre conscience de la dégradation de la situation.
Un drame s’est produit dans cette affaire le 25 octobre 2014. En faudra-t-il un autre pour faire cesser cette situation ? La Ligue des droits de l’Homme de Toulouse alerte par ce communiqué l’opinion publique et les autorités avant que l’irréparable ne se reproduise. »

3 février 2015

Sarkozy et Fillon ont-ils ourdi un complot contre le candidat Dominique Strauss-Kahn ?


Je n’aime pas Dominique Strauss-Kahn. Non pas que je sous-estime ses qualités intellectuelles et son intelligence. Non pas qu’un monsieur parlant cinq langues couramment ne m’impressionne pas. Je ne l’aime pas parce qu’il considère les femmes comme du matériel, du mobilier. Depuis l’affaire Tristane Banon, j’ai la conviction que l’addiction sexuelle de l’ancien ministre de Lionel Jospin peut le conduire à commettre des actes que la morale réprouve. Vous me direz, s’il ne s’agit que de morale, cela ne concerne pas sa vie citoyenne ni sa vie professionnelle. Certes mais si ses écarts sont sanctionnables par le code pénal on sort des relations sexuelles entre adultes consentants.

Je ne sais rien d’autre du dossier du Carlton que ce qu’en disent les journaux. Dominique Strauss-Kahn, candidat à la candidature lors de la primaire socialiste en amont de l’élection présidentielle, passait des soirées en France et aux USA (il était alors directeur général du FMI) en compagnie de jeunes femmes — des prostituées — dont il ignorait la situation économique ! Soit. Il appartiendra aux juges de dire si DSK pouvait être qualifié de proxénète et s'il doit être puni comme tel.

Dans l’émission « Spéciale Investigation » diffusée hier soir sur Canal Plus, on en apprend de belles. Notamment qu’avant l’ouverture du dossier judiciaire en février 2011, des écoutes téléphoniques administratives ont été déclenchées avec la signature ou l’aval de François Fillon, premier ministre de l’époque, des écoutes servant visiblement à monter un dossier fort utile aux Sarkozystes en cas de désignation de DSK par les électeurs du PS et les autres. Le rôle du numéro 2 de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) semble à la fois étrange et décisif.

Bernard Debré, député UMP, interrogé par la journaliste de CAPA, laisse entendre que le tout Paris avait connaissance des écoutes et qu’elles déclenchaient de franches rigolades dans les rédactions et les instances de l’UMP. Il dit, du bout des lèvres, que c’était bien la peine de monter tout un dossier comme une bombe à retardement contre DSK quand celui-ci, tout seul comme un grand, s’est suicidé politiquement dans une chambre du Sofitel de New York !

Les citoyens, dont je suis, aimeraient en savoir plus sur ces écoutes administratives et sur ceux qui les ont commandées. Ils aimeraient savoir si Sarkoy-Fillon ont agi en connaissance de cause et quel a été exactement leur rôle dans ce que certains n’hésitent pas à qualifier de complot anti DSK !

Alain Juppé et NKM sauvent l'honneur de l'UMP : ils voteraient PS dimanche prochain


Alain Juppé voterait pour le candidat PS.
Heureusement, les paroles des hommes et des femmes politiques les suivent, quels que soient les lieux et les circonstances dans lesquelles elles ont été prononcées. Mme Sophie Montel, candidate du Front national lors de la législative partielle dans le Doubs et qualifiée pour le second tour dimanche prochain a, dans un passé pas si lointain, été conseillère municipale d’opposition à Besançon.

A l’occasion d’une délibération de 1996 portant sur l’embauche par la commune d’un animateur socioculturel chargé de mission à l'intégration et à la jeunesse, Sophie Montel avait alors récité le bréviaire adressé par Jean-Marie Le Pen à tous les membres de son parti notamment sa fameuse phrase sur l'inégalité des races. Cela donne des morceaux de bravoure dont on mesure la bêtise : « L'observation que les enfants d'origine vietnamienne s'adaptent généralement mieux aux études et au travail que ceux de l'immigration africaine est le fait de tous les enseignants, même de gauche. Nous affirmons que la civilisation française de notre grand siècle était supérieure dans tous les domaines de l'épanouissement de l'esprit, des arts et des lettres, à celles des Huns et des Bantous. »

Et comme si des affirmations pareilles ne se suffisaient pas, elle ajoute à l’adresse des élus socialistes : « Ce parti qui s'est illustré par des corrompus et des empoisonneurs, des détourneurs de fonds publics et des dilapideurs de l'argent des contribuables, des collabos de l'immigration invasion et des marchands de misère qui font tout avec leurs complices pour s'accrocher à leurs mandats et à leur prébende ».

C’est cette personne là qui risque — je pèse mes mots — de devenir représentante de la nation au sein d’une assemblée chargée d’écrire et de voter la loi ! C’est aussi cette personne là qu’Alain Juppé ne veut pas voir élue dimanche prochain lui qui, avec NKM (Nathalie Kociusko-Morizet) a appelé « en son âme et conscience » à voter pour le candidat du Parti socialiste. A l’UMP, tous n’auront pas ce courage puisque Sarkozy s’apprête à…ne pas donner de consigne de vote exprimant ainsi un degré de lâcheté assez remarquable de la part d’un futur candidat à l’élection présidentielle.

Le PS, en cas de duel entre le FN et l’UMP, appelle systématiquement à barrer la route au Front national. Il n’y a ni ambiguïté ni hésitation. Quand on croit aux valeurs de la République comme l’a manifesté le peuple français le 11 janvier dernier et sans le concours du Front national, on ne donne pas sa voix à un parti dont le président d’honneur (ou de déshonneur) réitère régulièrement son antisémitisme, son homophobie et ressasse ses vieilles lunes.


2 février 2015

Dans le Doubs ne t'abstiens pas…


Ne nous emballons pas. Ce n’est pas parce que le candidat socialiste (28,8 %) a réussi à franchir l’obstacle du premier tour de la législative partielle du Doubs que la situation de la gauche gouvernementale est assurée. Disons que la personnalité du député sortant, l’effet 11 janvier, et sans doute aussi la médiocrité du candidat UMP, ont permis cette forme de résurrection. Ne faisons pas la fine bouche, il s’agit, dans le paysage actuel, d’un petit rayon de soleil.

Le second tour est loin d’être joué. La candidate FN (32,5 %) deviendrait, si l’on en croit Marine Le Pen, « la candidate des patriotes » dimanche prochain. Nous n’avons pas la même définition du patriotisme, surtout venant d’un parti dont nombre de membres se réclament toujours de Vichy et de la Révolution nationale. A cette époque les vrais patriotes ne se recrutaient pas à l’extrême droite. Ils étaient même les suppôts d’un état de fait. Pensons à ce que disait Jaurès : « La patrie, en absorbant ou plutôt en exaltant les égoïsmes individuels en un grand égoïsme collectif, couvre trop souvent les convoitises les plus brutales d’un semblant de générosité. »

L’UDI et Europe-Écologie les Verts ont clairement appelés ce matin à voter en faveur du candidat PS. Le Front de gauche (3,3 % des voix) si l’on en croit Jean-Luc Mélenchon, adoptera la politique du pire : « je n’ai pas voulu monter à bord du pédalo, ce n’est pas pour embarquer sur la radeau de la méduse. » On croit réentendre les discours de Georges Marchais et du PCF qui « voulait plumer la volaille socialiste. » Et l’UMP de Sarkozy ? Le bureau politique de ce parti se réunira mardi à Paris pour décider du mot d’ordre de second tour. Les uns souhaiteront un front républicain sans le dire, d’autres (comme Copé) plaideront pour le ni-ni (ni FN, ni PS).

De fait, quels que soient les mots d’ordre donnés par les appareils, ce sont les électeurs(trices) qui, in fine, feront la décision. Qu’en sera-t-il du taux de participation ? Les électeurs de gauche, très abstentionnistes au premier tour, se réveilleront-ils pour empêcher l’idéologie mortifère de Maréchal Le Pen de gagner ? La droite républicaine préférera-t-elle un élu de gauche démocrate et républicain comme le demande l’UDI ? La victoire, quel que soit le vainqueur, se jouera à quelques voix. C’est le bon moment pour donner le coup de collier et préparer les cantonales dans les meilleures conditions. Surtout si la gauche gagne.

1 février 2015

Les anciens présidents de la République coûtent vraiment trop cher aux contribuables


René Dosières, député apparenté PS.
Les anciens présidents de la République nous coûtent cher. Trop Cher. René Dosières, député, nous a habitués à des questions aussi pertinentes qu’indispensables concernant le coût des dépenses engendrées par le fonctionnement des administrations, de Matignon ou de l’Elysée. Sur son blog (1) cette semaine, il y détaille les sommes que l’Etat verse, chaque année, au bénéfice des anciens présidents de la République.

Si Nicolas Sarkozy entraine 2,2 millions d’euros de charges diverses, c’est Valéry Giscard d’Estaing qui décroche la palme du plus dépensier. Jacques Chirac ne coûte lui, qu’1,5 million d’euros au budget de l’Etat. Le statut actuel des anciens présidents de la République est issu d’une lettre d’intention écrite par Laurent Fabius, alors premier ministre, à la demande de François Mitterrand. Il s’agissait, alors, de fixer le cadre budgétaire des dépenses liées aux anciens présidents. Bien que tardivement rendue publique malgré les nombreuses demandes de René Dosières, on sait aujourd’hui, quels sont la nature et le montant des dépenses engendrées par les anciens titulaires de la plus haute fonction.

Dans cette lettre il est écrit : « que les anciens présidents bénéficient d’un « appartement de fonction meublé et équipé ». Deux personnes sont affectées au service de cet appartement. Pour assurer la protection rapprochée « deux fonctionnaires de la police nationale » sont mis à leur disposition. En outre le domicile et leur résidence font l’objet d’une « protection particulière » dont les modalités sont fixées avec les préfets concernés. « Une voiture de fonction est attribuée avec deux chauffeurs ».
Enfin, sept collaborateurs permanents, choisis par l’ancien chef de l’Etat sont énumérés : un chef de cabinet, deux assistants, un fonctionnaire des archives nationales, trois secrétaires dactylographes. Au total les anciens présidents disposent de 13 personnes en permanence ! » L’intégralité des dépenses est prise en charge par l’Etat dans une opacité certaine.

René Dosières en tire les conclusions suivantes :
— 1. Il n’est pas admissible que de telles sommes soient dépensées sur la seule base d’une lettre personnelle – longtemps restée secrète – d’un Premier ministre à un ancien président. D’ailleurs à l’occasion de la clarification du budget de l’Élysée, en novembre 2007, la directrice de cabinet de N. Sarkozy écrivait « il convient de donner une base juridique plus solide au statut des anciens Présidents de la République et aux moyens que l’Etat leur alloue ». Rien n’a été fait en ce domaine. Je souhaite qu’un décret du Premier ministre soit élaboré et publié au Journal officiel établissant une base juridique incontestable.
— 2. Ce décret devrait prévoir que les dépenses supportées par l’Etat sont exclusives de toute rémunération privée à l’exception des activités intellectuelles (ouvrages par ex…) et d’une activité politique de premier plan. (Pour éviter tout procès d’intention, le décret préciserait que ces restrictions ne s’appliquent pas aux anciens présidents actuels).
— 3. La prise en charge par l’Etat de ces dépenses publiques devrait être limitée dans le temps à une durée maximale de 5 ans.
— 4. La dotation attribuée aux anciens présidents pourrait être revue. Aujourd’hui égale au traitement d’un conseiller d’Etat en service ordinaire, elle pourrait correspondre à celui d’un président de section, voire du Vice-Président du Conseil d’Etat.
— 5. Cette revalorisation interviendrait en même temps que le départ des anciens présidents du Conseil constitutionnel. Le départ est d’autant plus nécessaire que le rôle du Conseil constitutionnel s’est modifié. Mais il y faut une réforme de la Constitution rejetée, jusqu’à présent, par l’opposition de droite.
« La république exemplaire voulue par le Chef de l’Etat, conclut René Dosières, implique désormais que soient clarifiés le rôle et les moyens mis à la disposition des anciens présidents par l’Etat. »

Je me permets de faire remarquer que Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, est également président d’un grand parti d’opposition en campagne électorale permanente. Est-il légitime et admissible qu’un homme politique briguant à nouveau la fonction suprême soit financé, dans ses activités publiques ou non, par les deniers de l’Etat ? Est-il légitime et admissible que tous les Français, par leurs impôts, contribuent à financer directement ou indirectement les campagnes de l’UMP ? Poser ces questions, c’est évidemment répondre négativement. La demande du député (apparenté PS) n’en est que plus urgente à satisfaire.