2 mai 2015

L'UMP et le FN sont dans les jupes des musulmans


Une collégienne est empêchée de suivre ses cours à deux reprises. Pourquoi ? Elle porte une jupe longue, ce qui est considéré par la direction de l’établissement qu’elle fréquente comme un signe religieux ostentatoire. Autrement dit, et tout en tenant compte du contexte particulier de cette nouvelle affaire conflictuelle entre des familles et des administratifs de l’Education nationale suite à un port de voile inapproprié, les médias et les citoyens qui les lisent, les écoutent ou les regardent, tombent dans le piège que leur tendent l’UMP et le Front National. Car il s’agit bien d’un piège.

A qui profite le crime sinon à ces deux partis en pointe (l’UMP et le FN) contre l’islamisme et au bout du compte contre l’Islam, même si cela ne peut être formulé en ces termes au nom du politiquement correct et aussi du respect de la loi qui, si elle n’interdit pas le blasphème, punit ceux qui portent atteinte à la liberté religieuse d’une manière ou d’une autre. Ne cherchons pas ailleurs les appels de Marine Le Pen pour défendre la laïcité ou le désir de Sarkozy de nommer son parti « républicain ». Il ose affirmer que « les socialistes sont socialistes avant d’être républicains alors que les gaullistes sont républicains avant d’être gaullistes ». Le malheureux. Sarkozy n’était plus d’une toute première jeunesse quand la justice s’est intéressée de près au Service d’action civique, une vague émanation du RPR, le fameux SAC composé de barbouzes chargées de nettoyer le paysage politique avec coups bas et assassinats. Voilà comment la République a été vue par des Gaullistes historiques désireux de conserver le pouvoir à tous prix !

La loi sur le voile était pourtant équilibrée. A force de dialogue et de patience, à force de volonté politique aussi, une loi fut votée et approuvée par l’ensemble des Français, de droite et de gauche. Pourquoi jeter de l’huile sur le feu, pourquoi attiser cette haine cuite recuite sinon par un petit calcul politicien fondé sur le rejet de l’Islam en vrac et en détail. La majorité des musulmans ne méritent pas cet opprobre. Cinq millions d’entre eux, en France, ne demandent qu’à travailler et à vivre avec leur famille dans des conditions dignes et décentes. Tout le reste n’inspire qu’un profond dégoût.


Dominique Gambier rend hommage à la mémoire de Pierre Bérégovoy


La tombe de Pierre Bérégovoy à Nevers. (photo JCH)
« L’anniversaire de la mort de Pierre Bérégovoy, ancien Premier Ministre de François Mitterrand, est l’occasion pour moi, chaque année, de rappeler ici sa mémoire, et de lui rendre l’hommage qu’il mérite.
Je n’oublie pas, comme Maire de Déville, qu’il est né dans notre commune, dans une petite maison aujourd’hui détruite, qui se situait sur la place qui porte maintenant le nom de « Place Pierre Bérégovoy», dans le quartier Fresnel
A titre plus personnel, nos chemins s’étaient croisés au PSU, avant même le PS : nous partagions, à cette époque, cette même volonté d’engagement et de renouveau de la gauche.
Pierre Bérégovoy venait du monde ouvrier ; c’était un syndicaliste ; il avait fait de son engagement politique, un engagement total fondé sur des valeurs ; ce n’était pas un politicien professionnel ! Il avait le souci de la vérité, appris à l’école de Pierre Mendès France.

Nommé premier ministre en 1992, dans un contexte intérieur et international très difficile, il vit mal la déroute de la gauche aux législatives, et la mise en cause de sa probité dans une polémique indigne. L’annonce de sa mort, le 1er mai 1993, plonge les socialistes et les Français dans une profonde tristesse: Un parcours exemplaire qui mérite fidélité !
« Tous se souviennent du militant sincère et désintéressé, de l’homme politique compétent et vigoureux qui a mis toute son énergie et sa vie même au service de la nation, d’une France forte, reconnue et généreuse. Il a consacré toute son énergie à convaincre ses concitoyens que la justice sociale doit être le but de toute action politique et qu’elle ne peut être construite que sur une économie solide, moderne et transparente. Il savait que ce sont d’abord les plus modestes qui paient les illusions de la facilité.  » François Mitterrand, avril 1995.


30 avril 2015

Agnès Saal, directrice de l'INA avait pourtant fait l'ENA…


Mme Agnès Saal.
La Ministre de la Culture, Mme Fleur Pèlerin, a demandé à la directrice de l’INA (Institut national de l’audiovisuel) de démissionner illico de ses fonctions. Agnès Saal, nommée il y a un an, dotée de compétences professionnelles non discutables, a été épinglée pour une note de frais annuelle (de taxi notamment) particulièrement excessive.

La directrice de l’INA avait même poussé le bouchon très loin puisque son fils, nanti du numéro de contrat de maman, utilisait ce moyen de transport pratique et rapide, sur le compte des deniers publics. A l’évidence, les chauffeurs de taxi avaient là de bons clients payant rubis sur l’ongle puisque l’argent venait provenait des crédits de l’Etat. Mme Saal a bien proposé de rembourser quelques courses mais le mal étant fait, la seule réparation possible était la démission.

Je suis toujours effaré par l’aisance avec laquelle certains ou certaines agissent au mépris de l’équité et de la moralité les plus élémentaires. Le pire c’est que je ne suis pas certain que Mme Saal, que je connais ni d’Eve ni d’Adam, ait réellement conscience de la nature de ses actes. Trop de hauts fonctionnaires en prennent à leur aise avec les fonds publics, comme certains élus d’ailleurs, habitués à un système facile et pratique. J’en connais qui justifient même ces comportements en assurant que leur mérite est si grand et leur idée d’eux-mêmes si haute que l’Etat leur doit bien cela !

A partir d’un certain niveau d’emploi et d’une certaine ancienneté dans la maison France, qu’il s’agisse de siéger au Parlement, de diriger des établissements publics ou de régner sur telle ou telle administration, l’argent devient un accessoire naturel d’autant moins préoccupant que les salaires ou les indemnités tombent à date fixe et sans douleur apparente. C’est bien pourquoi la Haute autorité pour la transparence de la vie publique débusque depuis quelques mois les élus de tous bords très laxistes voire menteurs sur leurs déclarations de patrimoine. En fait, ils mentaient depuis longtemps mais on n’en savait rien. Comme ce député UMP, l’un des plus acharnés contre la fraude dite «sociale», alors que lui-même avait des comptes à l’étranger et trompait le fisc à tour de bras. Faites ce que je dis…

Mais le gouvernement a beaucoup appris de l’affaire Cahuzac. S’il a fallu trois mois au Président de la République pour inciter son ministre du budget à quitter ses fonctions, ceux qui ont été dans des situations scabreuses, ensuite, n’ont pas fait de vieux os. Fleur Pèlerin a réagi avec la promptitude adaptée et attendue par les citoyens. A la bonne heure.

29 avril 2015

Pour Jean-Marie Le Pen, la politique c'est surtout de l'or en barre


La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a du pain sur la planche. Depuis qu’elle a été créée — sur proposition de François Hollande faut-il le rappeler — cette haute autorité épingle tel ou tel élu, de gauche, de droite et bientôt du Front national. Le site d’informations Médiapart dont je ne cesse de vanter les qualités et les bienfaits, a rendu publique une enquête conduite depuis des mois par deux journalistes de la rédaction sur les comptes cachés de Jean-Marie Le Pen…en Suisse et ailleurs sous d’autres cieux tout aussi cléments.

Un trust géré par son majordome est surtout composé en or. On comprend mieux pourquoi JMLP réclame le retour de l’étalo-or, sa confiance en l’Euro étant plus que relative, de même qu’il a d’énormes préventions à l’égard du papier. Le Pen-père a été interrogé par les journalistes sur l’existence de ce magot planqué en Suisse et devenez ce qu’il a indirectement répondu : tout cela fait partie d’une opération politique destinée à nuire au Front national. A aucun moment, JMLP n’a démenti la vérité des faits rapportés par Médiapart ni menacé le site d’un procès dont il connaît à l’avance l'éventuel verdict.

On apprend aussi, au passage, que Marine, sa fi-fille, aime aussi l’or et l’argent. Elle a si j’ose dire, de qui tenir. Tout cela ne serait pas trop grave s’il ne s’agissait d’élus — notamment députés européens — tenus de décrire en détail la répartition de leur fortune qu’il s’agisse de biens immobiliers, d’œuvres d’art, d’assurances-vie ou, en l’occurrence de bijoux et de valeurs-métal dépassant 10 000 euros ce qui est le cas, ô combien, de Jean-Marie Le Pen.

On sait tous que la révélation de ces informations a priori secrètes, ne changera pas d’un iota l’opinion des Français sur le Front national. Les électeurs(trices) de ce parti se moquent bien de l’état de la fortune des Le Pen. Ils n’ont que faire des turpitudes de ces donneurs de leçons, notamment à l’égard de ce qu’ils appellent l’UMPS, quand ils se prévalent d’honnêteté et d’anti-magouilles et c'est bien dommage. Le vote Front national est un vote de refus, d’angoisse et de faiblesse. 
Mais heureusement, la justice est libre et indépendante en France et si Le Pen-père, d’une manière ou d’une autre, n’a pas respecté la loi, il devra en répondre de manière contradictoire et publique.

28 avril 2015

Dominique Reynié lève le masque


Dominique Reynié
J’apprends que Dominique Reynié, le fondateur de Fondapol, une association proche de l’UMP, est pressenti pour devenir une tête de liste départementale de l'UMP dans le sud de la France lors des prochaines élections régionales. En soi, l’événement n’est certainement pas considérable. Il est plus intéressant de noter que Dominique Reynié est tout de même l’un de ceux qui ont fait et font encore souvent les beaux jours de l’émission « C dans l’air » animée par Yves Calvi.

Ce dernier a souvent mis en avant qu’il invitait des experts ou de soi-disant experts pour expliquer aux béotiens que nous sommes la nature des événements mondiaux ou nationaux surtout ceux liés au monde politico-économique. Qu’on le sache ou pas, les invitations répétées de M. Dominique Reynié n’étaient pas placées sous le signe de la vertu même si la personne est respectable. Tête de liste UMP aux élections, c’est un choix éminemment personnel qu’on doit respecter mais c’est aussi une explication des nombreuses thèses développées par le responsable de Fondapol et, comme par hasard, nettement engagées à droite.

Pour la clarté des explications, il eût été normal que M. Reynié annonçât la couleur plus qu’il ne le fît jamais. Gageons que sa célébrité télévisuelle ne nuira pas à sa candidature. Je ne sache pas que des responsables de mouvements, de partis, d’associations classés à gauche soient invités par Yves Calvi de manière répétitive…parfois un économiste moins libéral que d’autres fait une incursion dans « C dans l’air » dont on ignore d’ailleurs quels critères applique l’animateur pour choisir ses invités.

« C dans l’air » est une émission très suivie, notamment par les personnes âgées, retraitées, dont on sait qu’elles votent majoritairement à droite. L’influence de l’émission sur les votes des Français est évidemment non mesurable. Mais le bruit de fond créé par ces émissions de grande écoute crée un climat rarement favorable au gouvernement ou au président de la République. La Cinq est une chaîne du service public. En tant que telle, on pourrait s’attendre à y entendre des invités au panel plus large que ces habitués dont le discours ne varie pas et ne font entendre qu’un son. Or, qui n’entend qu’un son n’entend…