19 septembre 2015

Emmanuel Macron, l'enfant gâté de François Hollande, fait métier de provocateur


Jusqu’à maintenant, ce sport était réservé à la droite. Il est de bon ton, en effet, de railler les fonctionnaires, leur statut et leur emploi soi-disant garanti à vie. Les artisans, les entrepreneurs, les commerçants, surtout, n’ont que mépris pour ceux et celles qui font tourner les services publics de l’état ou des collectivités territoriales. Ah le poujadisme…A gauche, ce sport n’était pas pratiqué. Depuis hier, il l’est.

Emmanuel Macron, invité par un think thank (comme on dit) dont les règles du jeu imposent aux participants de la fermer en sortant (leur bouche pas la porte) s’est trouvé bien dépourvu quand les journalistes de Challenges et des Échos ont décidé unilatéralement de briser la règle et de sortir le « off » qu’ils s’étaient engagés à taire. Déontologiquement, ce n’est pas très joli mais l’essentiel est ailleurs. Il est dans ce que Macron a dit qu’il a cru qu’on ne rendrait pas public.

Qu’a donc déclaré le ministre de l’économie d’un gouvernement dit de gauche qui fasse le buzz à ce point ? Que la situation des fonctionnaires n’était plus adaptée à notre temps ! Il a comparé le CDD d’un cybertechnicien d’entreprise au contrat d’un cadre quelconque de son ministère, affirmant qu’il existait une situation déséquilibrée entre l’un et l’autre et que ce système n’était plus adéquat. Autrement dit, si l'on comprend bien, il a affirmé qu’il serait sans doute nécessaire de changer cet état de fait. Au bénéfice de qui ? Quel avantage aurait la société à précariser les fonctionnaires ou à créer une situation de danger pour leur emploi alors que le simple bon sens voudrait que la protection de cet emploi soit la règle commune dans le public et dans le privé et pas le contraire. Ce serait évidemment porter tort aux supporteurs de la « souplesse » et de la « flexibilité » si chères à nos économistes de C dans l’air.

Macron pense à droite. Voilà la réponse à la question. Macron est donc de droite et le virage social-libéral de Valls-Hollande lui permet de temps à autre de se livrer à des déclarations provocatrices applaudies par le MEDEF et le système bancaire dont il est issu. A quelques semaines des élections régionales, voilà des déclarations aptes à resserrer les liens à gauche (NDLR : Je plaisante, attention) ! François Hollande, à Tulle, a corrigé le tir en réglant la mire mais le mal est fait. On sait aujourd'hui que l’un des principaux ministres actuels de ce gouvernement est favorable au changement de statut des fonctionnaires et pas dans le bon sens. On n’a pas fini d’en évoquer les conséquences désastreuses.

18 septembre 2015

La mélopée de Franck Martin, chevalier du Mérite maritime grâce au Marité…et aux fonds publics


Vous comprendrez mon hésitation. Avant de prendre le parti de publier in extenso le discours de l'ancien maire de Louviers décoré de la médaille de chevalier du mérite maritime par Annick Girardin, j'ai hésité. Sa prise de parole semblerait interminable à quelque auditeur peu préparé. Il aurait tort. Car ce texte illustre à merveille le caractère de celui qui ose parler de lui-même à la 3e personne du singulier. Je n'ai changé ni la ponctuation, ni ôté aucun mot. J'ai apporté quelques corrections orthographiques, les fautes commises par l'auteur — peut-être en reste-t-il ? — l'ayant été dans la précipitation et sans doute sous le coup d'une émotion bien compréhensible. 
Quand on passe, comme l'a reconnu lui-même l'ex-président de la CASE, du statut d'ancien membre de la Cause du Peuple à une situation de notable provincial, il s'agit bien de franchir un gouffre de certitude et d'immodestie. Celui-là même qui conduit à l'imprudence voire à l'impudence. Je fais donc juge mes lecteurs de ce récit d'une vie d'élu qui en a oublié la source (son père et ses vrais compagnons) et ose se plaindre d'avoir perdu des amis en politique qui n'avaient eu qu'un seul tort : lui accorder leur confiance.

Les falaises de Fécamp. (photo JCH)
« Madame la ministre, cher Annick. Je vous remercie pour tant d’éloges qui m’ont ému tout en blessant ma modestie. Merci de consacrer un temps si précieux pour la République à cette remise de décoration. Je ne parlerai pas d’amitié entre nous, comme tant et tant aimeraient le faire en telles circonstances. Non seulement j’ai appris qu’en politique, il faut d’abord se méfier de ceux qui se disent vos amis, mais je crois honorable de ne pas imiter ceux qui font profession d’être l’ami des puissants et font tomber sans cesse des noms de leur bouche, pour leur dérober une miette de gloire...
 
En politique, j’ai des copains au féminin comme au masculin avec qui je partage des liens de vraie solidarité et d’affection sincère. Il y a aussi des hommes que je respecte, des femmes que j’admire. Des Annick Girardin, Christiane Taubira, des Alain Tourret que je respecte et j’admire, parce que je suis attentif à ce qu’ils font et que je sais ce qu’ils valent. Respect et admiration, donc, pour ton action au service de la République, en particulier ton engagement dans l’aide au développement, un domaine dans lequel l’agglomération Seine-Eure s’est longuement et fortement engagée, sous la houlette d’Hubert Zoutu, maire d’Heudebouville et prince béninois.
 
Le Mérite maritime… cette distinction m’est accordée, à ma grande surprise, pour mon activité d’éditeur, de producteur de livres sur la mer. Mais pas que… La ligne éditoriale de ma maison d’édition passe par Saint-Pierre et Miquelon. Annick, tu te souviens peut-être que naguère je t’ai proposé… d’écrire et de publier la biographie de celle qui était alors pour moi la députée des Brumes.
Proposition très prématurée, car depuis, tu as écrit un nouveau chapitre à cette biographie. Et quel chapitre ! De députée des Brumes, tu es devenue, comme le titre le Journal du Dimanche la ministre qui venait du froid. Ministre venue du froid, venue de l’outre-mer, tu ne seras pas choquée si je vous raconte ce soir une histoire de morue.


17 septembre 2015

Le 10e salon de la céramique contemporaine à Pont-de-l'Arche


Je ne saurais trop vous recommander de rendre visite aux artistes exposés à Pont-de-l'Arche. La commissaire de l'exposition, Marie-Pierre Lamy propose un choix varié de créations talentueuses de céramique contemporaine

15 septembre 2015

Guy Bedos et Robert Ménard : le jour et la nuit


Guy Bedos. (photo Jean-Charles Houel)
Commençons par les bonnes nouvelles. En fait la bonne nouvelle. Guy Bedos, mis en cause judiciairement par Nadine Morano après avoir été traitée de « conne » dans un de ses spectacles, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Nancy. Cécile Duflot, interrogée par les animateurs de C à vous, a commenté positivement cette décision précisant qu’elle même faisait l’objet de quolibets et de jugements à l’emporte pièce : « La vie politique exige une certaine distance à l’égard des insultes et des remarques parfois déplacées. Quand on me dit que j’ai un gros cul ce n’est pas toujours agréable mais il faut faire avec. Il est bien que des humoristes ou des caricaturistes fassent leur métier et dans une démocratie il faut l’accepter. »
On ne peut pas attendre de Nadine Morano autant de mansuétude. La candidate présumée aux primaires de l’Ex-UMP a une haute idée d’elle-même, trop haute selon moi, et sa plainte contre Guy Bedos, l’un de nos meilleurs commentateurs de la vie politique, montre ses limites. De Gaulle disait en refusant de poursuivre Jean-Paul Sartre qui ne le ménageait pas en mai 68 qu’on n’emprisonne pas Voltaire. Mme Morano devrait savoir que la justice n’est pas là pour satisfaire les egos. Les amuseurs publics sont nécessaires et leur liberté de parole doit être totale (1).
(1)  Sauf à tomber sous le coup de la loi pour des propos racistes, antisémites…

La mauvaise nouvelle nous vient de Béziers. Il fallait voir et entendre Robert Ménard, le maire de cette grande ville du sud, ceint de son écharpe tricolore, s’adresser à des réfugiés syriens devant les caméras de télévision et leur déclarer : « vous n’êtes pas les bienvenus dans notre ville…» et le reste à l’avenant.
J’ai éprouvé un sale sentiment à l’égard de cet élu indigne de représenter les citoyens de notre pays. Je me demande encore comment des électeurs(trices) ont pu choisir cet individu peu recommandable. Il a fait de son journal municipal un outil de propagande digne des pires régimes autoritaires. Il propage des idées écœurantes et passe à l’acte pour discriminer certaines populations au point de ficher les écoliers « musulmans » des cantines scolaires publiques biterroises. Ménard, soutenu par le Front national, n’a sans doute pas fini de faire parler de lui et de ses actions immondes. Nous le suivrons avec attention.

14 septembre 2015

L'hommage de Marc-Antoine Jamet à Jean-Luc Récher, conseiller départemental de Gaillon-Aubevoye récemment décédé


Nous avons appris, ces jours derniers, le décès brutal de Jean-Luc Récher, âgé de 62 ans. Conseiller départemental du canton de Gaillon-Aubevoye, il était également le maire de cette dernière commune et président de la communauté de communes Seine-Madrie. Il avait été formé à bonne école puisque son père, Jean Récher, avait été conseiller général socialiste du canton nord de Louviers pendant de nombreuses années. 
Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire de la fédération socialiste de l'Eure, lui rend un hommage sincère saluant l'engagement et le dévouement de cet élu exemplaire.
 
« Jean-Luc Récher appartenait au peuple de Gauche et en était l'élu. Souriant des embrigadements et les dédaignant, profondément républicain, exceptionnellement engagé dans le camp du progrès, il l'avait rejoint en toute indépendance. A sa façon. A sa manière. A son rythme. Il en défendait donc sans relâche et sans compromission les valeurs essentielles : solidarité, égalité, justice. Nous les partagions avec lui. En profondeur, en constance et en cohérence. Sans la moindre ambiguïté. A chaque grande échéance notre pacte se renouvelait.

Dans la loyauté et la clarté. Il mobilisait pour nos idéaux ses qualités qui étaient exceptionnelles, mais au premier rang desquelles chacun reconnaissait la solidité, la volonté et l'efficacité. C'était sa signature personnelle, son identité politique, sa singularité humaine. Il ajoutait à ces compétences déjà rares la franchise et la fermeté qui en faisait un homme respecté et écouté de tous à commencer par ses pairs. Son talent de pédagogue, sa silhouette athlétique, son caractère bien trempé, son regard clair derrière des lunettes d'acier, il les avait mis au service d'une cause qui le dépassait, mais qu'il n'avait cessé de faire grandir : Aubevoye.

Maire de sa ville depuis plus de deux décennies, il vivait pour elle, pensait avec elle, agissait pour elle dans la sincérité qui fait la rencontre entre une énergie et un territoire. Sur la route blanche, en tête, il cheminait. De fait, il travaillait pour le bonheur des Albaciens qui admiraient le dévouement éclatant de leur premier magistrat, pour le développement d'une collectivité devenue irrévocablement sienne. Et le dimanche, et la semaine, c'était sa raison d'être. Il ne comptait pour sa cité ni son temps, ni sa fatigue. On sait ce que cela signifie de sacrifices.

Il avait naturellement prolongé cet effort, cette passion, par l'intercommunalité. Très tôt, il en avait compris les enjeux et les risques. Aussi s'en était-il fait fondateur et bâtisseur. Il voyait grand. Il voyait loin. Dès 2002, il avait forgé Eure-Madrie-Seine, son enfant. Il n'était pas dans son caractère de regarder les autres imaginer et projeter, sans proposer et convaincre. Sur ce terrain, il l'avait emporté. Tout comme, il avait connu comme conseiller général, puis conseiller départemental, un destin heureux qui témoignait, dans la fidélité à Jean-Louis Destans et à sa majorité, qu'il avait été désigné dans son canton sur une équation individuelle, sur des résultats qu'il ne devait à personne, sur une reconnaissance pour son parcours et ses acquis. C'est pour cela qu'il se jouait des campagnes, accumulait des victoires et croyait à sa bonne étoile.

Son exemple demeurera ainsi que les multiples réalisations qu'on lui doit. Elles font un bilan glorieux que l'on n'aurait jamais cru si vite devenir un héritage, un testament. La mort est venu le prendre dans la force de l'âge. Soudainement. Brutalement. Il laisse ses amis dans le chagrin et la violence de sa disparition. Au nom de la fédération du Parti Socialiste de l'Eure, son alliée et son amie, au nom de tous les militants de notre département, je veux présenter à son épouse, à sa famille, à ses proches, nos condoléances et leur dire notre profonde émotion. »

Marc-Antoine JAMET
Premier secrétaire de la Fédération du Parti Socialiste de l'Eure