11 décembre 2015

Le système FN est bien le pire des systèmes


La tête de gondole du FN dans le nord ressasse ses formules quels que soient le lieu, l’époque, le contexte. Ces derniers jours, elle focalise ses agressions verbales contre les candidats du « système ». Le système, un coupable indéfini, inconnu, non identifié. S’agissant de politique, ce mot fait référence à ensemble de partis, d’usages, de pratiques…liées au régime démocratique puisque la France est une démocratie. Ailleurs, dans les dictatures, le système est dictatorial. Dans les monarchies, le système est monarchique avec évidemment des variantes. Partout, le système existe quelque soit son nom.

En hurlant contre le système, Marine Le Pen veut convaincre ses électeurs qu’elle n’en est pas, elle, de ce système. Elle veut les persuader de sa pureté et de sa virginité (au sens figuré) dans le paysage politique. Or il n’y a rien de plus systématique que la pensée unique du FN et des méthodes « originales » et violentes de son guide principal. Je m’explique. Quand les 24 députés FN profitent à fond du fameux système qu’ils contestent en touchant les indemnités des élus et les frais afférents, quand ces gens-là embauchent des gens dont la présidence du parlement européen assure « qu’ils sont souvent absents et travaillent pour leur parti », je pose une question : qui profite du système ?

Et à la lecture du livre noir édité par le PS, on découvre comment les maires FN, ici et là, à Béziers ou à Fréjus, avantagent tel ou tel, suppriment les subventions de telle ou telle, le tout au gré du bon plaisir des nouveaux roitelets frontistes au service d’une idéologie systématique. Les Le Pen ont beau s’ériger en accusateurs du système et tenter de passer pour des victimes, ils mettent en place leur système, un système de castes, de clans, de mafias pour financer la campagne prochaine ou emprunter à une banque russe.

Le FN est donc un système à lui tout seul. L’essayer ce n’est pas l’adopter. L’essayer c’est empêcher tout retour en arrière, tout pluralisme républicain. Il s’agit d’une machine  infernale. Aujourd’hui, les Le Pen se cachent derrière « le système » qui les rejette pour mieux imposer celui qui punira tous ceux et celles qui le contestent.

10 décembre 2015

18 mois de gestion municipale FN : sectarisme et clientélisme


Non, la gestion des frontistes des villes FN n’est pas exemplaire. Non, il ne s’agit pas d’une bonne gestion. Le secrétariat national du Parti socialiste a créé un observatoire qui, depuis I8 mois, a épluché toutes les décisions et toutes les délibérations des majorités Front national dans les villes que l’extrême droite gère.
Tous les faits rapportés, tous les exemples cités sont la preuve d’une gestion fanatisée des affaires publiques où le sectarisme le dispute à l’incompétence. Imaginons cinq minutes que le FN devienne responsable de la politique des régions. Il en serait terminé des subventions aux associations qui déplaisent, des abonnements aux journaux, des crédits pour la culture, l’aide sociale…et tout le reste à l’avenant.
Le PS a rendu public, ce jour, un livre noir des gestions municipales FN en France. Chaque électeur et chaque électrice devraient prendre connaissance, avant son vote dimanche prochain, du contenu de ces 23 pages qui ont de quoi faire réfléchir n’importe quel démocrate sincère. La vie public, la collectivité, ce n’est pas cette gestion opportuniste et antirépublicaine, ce clientélisme xénophobe, si bien décrits dans le livre noir.
Je vous invite à prendre quelques minutes de votre temps précieux pour parcourir ces 23 pages, véritable acte d’accusation à l’égard des gestions frontistes partisanes.
Le livre noir à télécharger sur http://www.parti-socialiste.fr/

9 décembre 2015

Sarko est un goujat ingrat


Sarkozy est un goujat. On le savait déjà mais fidèle à ses obsessions et à son goût de la revanche contre Hollande, il continue d’oublier les convenances et montre beaucoup d’ingratitude. Alors que le PS retire ses listes du second tour dans plusieurs grandes régions de France emblématiques pour tenter d’empêcher l’élection des listes FN, l’ancien président UMP continue de placer au même niveau les socialistes et les frontistes. Une insulte pas très favorable au report des voix de gauche sur les candidats de droite, non ? Au fond peut-être Sarkozy souhaite-t-il l’élection des Le Pen à la tête des régions ? Qui sait ?

Alors que Bertrand et Estrosi mettent de l’eau dans leur vin pour quémander le vote de gauche, pas automatique on en conviendra, le chef de LR jette de l’huile sur le feu si bien que pas une tête de liste de son parti ne souhaite sa venue auprès d’elle et son soutien public à la veille du second tour. Sarko sent le soufre. Sarko perd la main. Sarko est considéré par les siens comme le principal perdant du premier tour et le responsable essentiel d’une stratégie d’échec. Lundi matin, les couteaux seront tirés au siège de l’ex-UMP.

Le chef des Républicains (qui n’ont jamais si mal porté leur nom) en injuriant les socialistes et la gauche satisfait sans doute son ego mais risque de porter un préjudice fatal à ses mandants et ses militants. Il n’hésite par ailleurs pas à énoncer des contre-vérités comme autant d’évidence en accusant la gauche d’être à l’origine de la poussée de l’extrême droite alors que celle-ci progressait également (et malheureusement) sous des gouvernements de droite. En voix, le FN n’a jamais été aussi haut qu’à la présidentielle de 2012 juste après le quinquennat Sarkozy !


Tout est politique…surtout dans la cité


Photo JCH
Je publie, ci-jointe, la liste des consignes édictées par le cabinet chargé de l’animation des réunions dites participatives à l’occasion de la concrétisation du projet d’urbanisme consacré au cœur de ville à Louviers. Les lecteurs de ce blog la découvriront avec intérêt et comprendront « qu’il ne faille pas interrompre les orateurs, qu’il faille s’en tenir à l’ordre du jour, ou encore conserver le droit de ne pas être d’accord. » Notamment.

Ayant eu l’intention de participer à l’une des tables rondes (quatre) proposées par le cabinet, j’ai renoncé à m’inscrire après avoir pris connaissance des articles 5 et 6. L’article 5 indique « qu’on peut prendre la parole et s’exprimer librement ». Très bien et heureusement. L’article 6 indique : « je ne fais pas de politique. » Outre que ces deux préceptes sont contradictoires, il me paraît totalement aberrant d’imposer à des citoyens responsables et engagés au service de l’intérêt général le fait « de ne pas faire de politique. » Dans une salle de l’hôtel de ville, là où se décident et se votent les principales délibérations municipales, c’est gonflé.

Au fait, que veut dire faire de la politique ? S’il s’agit de participer à ces réunions et d’y tenir meeting électoral, les organisateurs ont raison. Mais s’il s’agit de réfléchir collectivement à l’avenir de la cité (polis en Grec) et de chercher les meilleurs moyens de mieux y vivre en respectant l’histoire et la géographie ainsi que les acquis culturels et urbains de Louviers, « de faire de la politique » dans le meilleur sens du mot, alors, on ne peut pas être d’accord avec cet oukase.

C’est d’autant plus dommage que cette charte du participant est édictée sous l’égide de La ville de Louviers « cœur de ville ». Une question se pose. Cette charte est-elle la charte habituelle utilisée par les animateurs ou a-t-elle été rédigée avec l’accord de la municipalité ? Qu’importe : tout est politique. Et une charte n’y changera rien.

Pas de société démocratique sans arts et sans culture


« Les lieux d’art et de culture sont ouverts. Les bureaux de vote le seront encore dimanche prochain. Un nouveau pays sortira des urnes ce 13 décembre.

Ce pays doit ressembler à ce qu’il y a de plus beau en nous : il doit ressembler au désir de générosité de liberté, de fraternité et de justice qui anime ses habitants.
Le nouveau visage de notre pays ne doit pas être celui de la peur, de la division et de la haine. Le Front National ne doit diriger aucune région française.

Par notre vote, nous pouvons refuser le repli identitaire, la préférence régionale ou nationale, la censure, et le refus de l’Europe. Les partis républicains ont une responsabilité déterminante. Chaque citoyen doit aussi prendre la sienne par le vote.

Aucun combat n’est perdu d’avance. Tout peut encore être mis en œuvre. »
Le SYNDEAC

8 décembre 2015

La poussée du FN est aussi une victoire pour Daech


Gilles Kepel (à droite) avec Marc-Antoine Jamet. (photo JCH)
Gilles Kepel, spécialiste du monde arabe, affirmait récemment dans un entretien pour un quotidien national, que parmi les objectifs des commanditaires des attentats commis à Paris et ailleurs en France auparavant, figure en bonne place la montée du Front national. S’il dit vrai, les résultats du vote de dimanche dernier ont de quoi satisfaire les adeptes de Daech et de son calife.

Comment Gilles Kepel explique-t-il ce jugement ? Simplement. Pour Daech l’islamophobie est un élément essentiel de la radicalisation de certains jeunes d’origine maghrébine. Plus le Front national monte, plus les jeunes musulmans se sentent rejetés, ostracisés puisque le programme du FN fait peu ou prou de l’Islam un adversaire à combattre. Les récentes déclarations de Marion Maréchal Le Pen sur la djellaba et ou les assertions plus anciennes de sa tante sur les prières de rue montrent bien que le vote FN est en grande partie un vote anti-Islam. Ce vote a donc pour but de diviser la société française, de créer un climat de guerre civile et ainsi de favoriser le développement de comportements utiles au recrutement des djihadistes violents.

D’ailleurs, les électeurs(trices) interrogé(e)s à la sortie des bureaux de vote conforte cette théorie. Un grand nombre d’entre eux ont voté FN pour assouvir leur haine, montrer leur colère, afficher leur peur des musulmans quels qu’ils soient. C’est si vrai que tous les chiffres de participation démontrent une très forte présence des partisans des dames Le Pen et de ce qu’elles représentent, bien supérieurs aux électorats de la gauche et dans une moindre mesure, à ceux de la droite dite républicaine.

Ces attitudes islamophobes se retrouvent également dans l’électorat sarkozyste amateur de la fameuse ligne Buisson. C’est bien pourquoi je souhaite beaucoup de plaisir aux électeurs de gauche du nord et du sud de la France qui vont devoir choisir entre la peste et le choléra. D’un côté, les Le Pen, de l’autre des Estrosi dont les déclarations récentes ne dépareraient pas dans un bréviaire frontiste.

Je suis de ceux — minoritaires sans doute — qui auraient souhaité le maintien des listes de gauche au second tour. Pour deux raisons : d’une part le retrait de ces listes n’empêchera pas l’élection des Lepénistes et, d’autre part, je suis de ceux qui jugent indispensable la présence d’élus d’opposition de gauche dans les assemblées pour connaître les dossiers et en contester le contenu (si besoin) et en défendre d’autres par obligation morale ou politique. En démocratie, la politique de la chaise vide est un non sens absolu.

7 décembre 2015

La dernière « morinade »…de la tête de liste UDI-LR en Normandie


Je ne résiste pas à l’envie de vous raconter la dernière d’Hervé Morin. Citée sur le site de l’Express la phrase de la tête de liste LR-UDI-MODEM au sujet de la liste d’union de la gauche en cours de constitution avant le second tour de scrutin : « Cette liste, déclare Hervé Morin, est l’union des carottes et des petits pois. » Pour un gars de la campagne c’est faire preuve d’une ignorance crasse car justement la jardinière de légumes si appréciée des gourmets se compose de carottes et de petits pois… 
L’expression consacrée, quand on veut jouer au plus malin, c’est « l’union de la carpe et du lapin » un poisson et un mammifère vivant, on le sait, dans deux mondes bien différents. Le maire d’Epaignes connaît décidément mal l’art d’arranger les ingrédients culinaires.
Les petits pois et les carottes sont les légumes favoris des chefs qui composent une vraie harmonie gustative et un mets délicieux quand il est bien cuisiné même dans les arrières cours électorales. Une fois de plus, le vétéran du débarquement se plante magnifiquement. D’un jeu de mots qui se voulait agressif pour la liste d’union de la gauche, Hervé Morin parvient à affirmer le contraire de ce qu’il voulait dire…bravo pour cette nouvelle, (comment dites-vous ?) morinade.

Tous derrière Nicolas Mayer-Rossignol et Marc-Antoine Jamet


Le dépouillement dans le bureau N° 8 de Louviers. (photo JCH)
Les résultats sont là. Nets et préoccupants. Mais il ne sert à rien de se lamenter ni d’invoquer les erreurs présentes ou passées. Les régionales, de là où j’écris, se lisent à deux niveaux, le national et le régional. Le national permet de penser que le FN va emporter, quoiqu’on dise ou quoiqu’on fasse, que cela plaise ou non (et cela ne me plait pas du tout)  deux régions importantes : le nord et PACA. Il existe une dynamique favorable aux Le Pen et l’inertie des choix électoraux est telle que la digue sera franchie dimanche prochain. Les Le Pen vont diriger des exécutifs régionaux, siéger dans les conseils d'administration des lycées, orienter (ou désorienter) le développement économique, vaquer aux affaires de la jungle de Calais (ville qui a voté à 50 % pour la cheffe du FN !). On aura donc tout vu.

Comme d’habitude, passé le temps du vote, chacun reprendra ses manies et ses trucs jusqu’à la prochaine catastrophe. Contre le FN, la morale ne marche pas, non plus que la connaissance historique du passé de cette extrême droite, émanation moderne de la Révolution nationale de Pétain et de Laval. Si le FN n’est pas un parti fascisant, quel est-il ? Il reste que bien peu de gens s’intéressent à notre histoire et aux évolutions de l’extrême droite française. Celle-ci s’en prit à maints boucs émissaires. Les Polonais, les Italiens, les Espagnols, les Algériens, les juifs…tous à un moment ou à un autre eurent à subir la haine, la colère et la peur des petits blancs. Aujourd'hui le fond de commerce du FN c'est l'islamophobie…à qui le tour la prochaine fois ?

La seconde lecture concerne notre région. Trois constats : Primo, Hervé Morin (UDI, LR, MODEM) est un mauvais leader pour la droite. Secundo, Nicolas Bay (FN) n’a aucune chance d’être élu président de région. Tertio, Nicolas Mayer-Rossignol, s’il réussit la mayonnaise de l’union à gauche possède les meilleures chances de se succéder à lui-même à la tête de la nouvelle grande région Normandie. Gageons que les socialistes et les radicaux de gauche sont d’ores et déjà à l’ouvrage pour rassembler sur une liste commune le Front de Gauche, les écologistes et ceux qui ont gouverné ensemble les deux Normandie jusqu'à hier. Mathématiquement et politiquement, cette union a toutes les chances de battre la droite (pourtant donnée archi favorite il y a deux mois) et bien sûr le FN ce qui nous fera une maigre consolation. Mais ô combien essentielle pour l'avenir des Normands.

Si, en plus, les abstentionnistes de gauche (j’en connais beaucoup malheureusement) font l’effort d’apporter leur pierre à la victoire cela n’en sera que meilleur pour la légitimité et l’efficacité de l’action régionale. Alors dimanche, tous derrière Nicolas Mayer-Rossignol en Normandie et Marc-Antoine Jamet dans l’Eure.