1 mars 2016

Manuel Valls recule…avant d'aller dans le mur ?


Myriam El Khomri en visite à Val-de-Reuil. (photo JCH)
Les centaines de milliers de signatures apposées au bas de la pétition sur change.org contre le projet de loi El Khomri, le coup de gueule de Martine Aubry, les réticences de Jean-Christophe Cambadélis, nombre de députés rétifs et les critiques acerbes de la CFDT sont venus à bout de la morgue du Premier ministre Manuel Valls. 
Sans doute sous la pression du Président de la République, le chef du gouvernement a préféré prendre le temps d’une utile réflexion avant de présenter le projet de loi devant l’Assemblée nationale. C’était bien le moins qu’il pouvait faire, assuré qu’il était d’aller dans le mur et de se faire applaudir par une droite moqueuse trop heureuse de mettre le fer dans la plaie ouverte à gauche. 
Je ne vais pas entrer dans les détails du projet de loi mais la flexisécurité dont se repaît M. Le Guen, secrétaire d’état aux relations avec le parlement, est surtout caractérisée par beaucoup de flexibilité sur le temps de travail ou sur les indemnités de licenciements « sans cause réelle ni sérieuse » et peu de sécurité professionnelle si l’on en juge par les désobligeantes remarques de l’ensemble du monde syndical des salariés.
Le président de la République assure qu’il réformera jusqu’au bout de son mandat de cinq ans. Soit. Si ses réformes destinées, affirme-t-il, « à améliorer la compétitivité des entreprises » ne sont pas équilibrées par des mesures en faveur du pouvoir d’achat ou du salaire minimum, il ne sera pas surpris que le salariat manifeste une colère au moins égale à celle des éleveurs et des agriculteurs. D’ailleurs, quand ces derniers saccagent un stand ministériel ou insultent copieusement le président et son Premier ministre, je ne sache pas que les auteurs des violences soient poursuivis et condamnés comme le furent les syndicalistes auteurs de violences matérielles et sévèrement punis par les tribunaux correctionnels. Il faut croire que dans la France de 2016, il existe les violences légitimes …et les autres !

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