30 mai 2016

Proposition de titre de film pour François Ruffin : Merci Macron !


Merci Macron !  Si François Ruffin (1) a le temps, il pourra toujours filmer sans caméra cachée le ministre de l’économie lequel, où qu'il soit, a la langue bien pendue. Alors qu’il vaquait à ses occupations (on ne sait plus bien si elles sont ministérielles ou privées ou celles d’un futur candidat aux présidentielles) Emmanuel Macron s’est fait alpaguer par un travailleur en tee-shirt lui reprochant son costume cravate. Le costume-cravate, comme on le sait, est le symbole de certaines professions. En général on ne s’y salit pas les mains. Je n’ai rien contre le costume-cravate mais il est vrai qu’au sein même de la Silicon-Valley, les patrons de start-up préfèrent des salariés en tenues plus décontractées et moins compassées.
Revenons à notre ministre. S’adressant à son interlocuteur il ne lui a pas délivré un « casse toi pôv con » mais un « si tu veux te payer un costard, tu n’as qu’à bosser. » Sarkozy dans une formule vague, ambiguë, parle « d’un propos cynique, mi-homme mi-femme. » Cynique, ce propos l’est assurément d’autant que Sarkozy est un connaisseur et surtout un pratiquant. Pour le reste de la formule, je fais confiance à mes lecteurs pour l’interpréter.
Ainsi donc Macron voudrait ressembler à Wauquiez. Lui c’est le champion des formules assassines genre « assistanat » de chômeurs qui, évidemment, ne veulent pas bosser. Wauquiez serait prêt à tout pour travailler s’il était sans emploi : balayeur, homme de corvée, payé au SMIC voire moins. Car comme on l’imagine, le regard que portent les Wauquiez-Macron sur les sans emplois, les précaires, les « sans dents », comme dirait l’autre, n’est ni tendre ni compatissant. Ce qu’ils pensent ? « S’ils sont chômeurs, c’est qu’ils le veulent bien. » D’ailleurs une majorité de Français pensent comme eux, surtout ceux qui ont un travail. Les chômeurs habitent un monde que personne ne veut visiter, un monde chez Pôle emploi, un monde de prestations sociales où l’indignité le dispute à l’humiliation. Qui n’a jamais été chômeur ne connaît pas son bonheur.
Sauf que Macron est ministre théoriquement au service d’un président socialiste (quoique…) au sein d’un gouvernement de gauche (encore que…) et qu’il est loisible d’imaginer un peu plus d’intérêt de sa part pour les personnes en difficulté ou en galère. De la part d’un homme de droite, le mépris pour un chômeur est compréhensible sinon admissible mais de la part d’un membre d’un gouvernement soutenu par une majorité de députés de gauche, la phrase de Macron est choquante.
Il est vrai qu’il n’est « ni de droite ni de gauche ». C’est peut-être ce que Sarkozy a voulu dire en affirmant qu’il était « mi-homme mi-femme. » Euréka !
(1) L'auteur de « Merci patron ! »

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