Quelque chose ne tourne pas
rond dans notre République. Plus de 40% des personnes interrogées (dans le
cadre d’un sondage commandé par une association chrétienne contre la torture) considèrent
que la torture est une méthode admissible pour lutter contre le terrorisme !
La torture ? Sévices physiques, harcèlement moral, souffrances
psychologiques, n’en jetez plus ! Ce pourcentage est aussi ahurissant qu’inquiétant.
Décidément, notre démocratie est bien malade.
Etonnez-vous, en prenant
connaissance de ce sondage, que les Français soient de plus en plus nombreux à
souhaiter le rétablissement de la peine de mort…et, ce faisant, soient de plus
en plus nombreux à voter pour les candidats du Front national. Ce sont les idées
des Le Pen (toutes familles confondues) qui, en cette France de 2016,
progressent à grands pas. Tuer, faire du mal, couper la tête, torturer…voilà
donc les méthodes que préconisent un grand nombre de Français pourtant élevés
au lait des droits de l’Homme. Des Français ont peur et leur peur les effraie
tant qu’ils en oublient toute humanité, toute fraternité.
Il faut croire que l’éducation
— et le système qui va avec — ne produit que peu de résultats positifs. Pour
que les instincts prennent le pas sur la raison et, donc, pour que les tripes
dominent le cerveau, il a fallu un abaissement progressif mais constant des
valeurs morales supérieures. Ces valeurs qui font la différence entre une société
évoluée et une autre…souvent totalitaire.
Et pourtant. Les Français
devraient consulter plus souvent leurs livres d’histoire. La torture en Algérie reste une tache sur le drapeau de notre pays. Des forces armées toutes puissantes
au service d’un pouvoir politique faible ont commis l’irréparable. Nombre de
militants pour l’indépendance, qu’ils soient Français ou Algériens, ont connu
les supplices de la gégène, de la baignoire, et d’autres encore ont été
victimes de « la corvée de bois. » Comment pourrions-nous, même pour lutter
contre le terrorisme, utiliser les mêmes moyens que les fanatiques djihadistes ?
Comment pourrions-nous accepter dans une démocratie digne de ce nom que plus de
40 % de ses citoyens cautionnent des actes barbares ? La loi du Talion ne
s’applique qu’au sein de la Mafia. Pas dans une République et un état de droit.
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