12 juillet 2016

Barroso chez Goldman Sachs : le renvoi d'ascenseur


Barroso vous donne le bonjour !
Goldman Sachs. Deux noms qui résonnent comme subprimes et belles affaires. Il faudra y accoler celui de Barroso. Depuis quelques jours, en effet, l’ancien président de la Commission européenne, le copain de Sarko et de tout ce que la planète compte de libéraux échevelés, est devenu…le « partenaire » de l’Union européenne pour négocier l’avenir bancaire du monstre américain après le Brexit. En devenant le président, directeur, secrétaire, de Goldman Sachs à Londres, Barroso va tenter d’obtenir le meilleur pour Goldman au détriment, sans doute, peut-être, certainement, des 27 pays membres de l’UE.

De nombreuses voix s’élèvent pour tancer le vilain petit canard. Pour critiquer celui qui connaissant sur le bout du dollar le fonctionnement de l’UE au sein de laquelle il a conservé quelques contacts, le chœur des pleureuses ne manque pas de solistes. Que dit la légalité ? Après 18 mois de délai de viduité, les anciens commissaires peuvent pantoufler et…gagner le privé. Ils ne s’en privent pas d’ailleurs. En avançant leur carnet d’adresses et en faisant jouer leurs immenses relations les commissaires n’ont aucun mal à être recrutés par des chasseurs de têtes à l’affut du meilleur recrutement. Je dois dire que les sociétés américaines savent faire. Qu’il s’agisse des banques ou de grandes sociétés comme Uber, les méthodes américaines font rage à Bruxelles et Londres.

Pleurer ou déplorer. Barroso s’en moque comme d’une guigne. Il est du bois dont se chauffent les affairistes et les cyniques. Le but de leur vie c’est de faire de l’argent. Peu importent les moyens ou les fins. Il faudrait donc que l’Europe légifère d’une manière ou d’une autre pour empêcher ces promiscuités à la fois immorales et dignes des conflits d’intérêts les plus évidents. Goldman Sachs est quand même la banque qui a magouillé les comptes grecs pour permettre à ce pays d’intégrer l’UE et d’y bénéficier d’aides financières conséquentes ! Goldman Sachs est quand même la banque qui employait Mario Draghi, actuel président de la BCE ou Mario Monti, ancien premier ministre Italien ! Goldman Sachs est quand même la banque que des dirigeants américains ont soutenu pendant la crise de 2008 alors qu’ils poussaient Lehman Brothers à la faillite ! Tout cela n’est pas très joli-joli.

A l’heure où les peuples se tournent de plus en plus vers les populistes, il est déplorable qu’un Barroso illustre de la pire des manières comment se recyclent les hommes de pouvoir. Recycler est bien le mot quand l’un des sens de ce mot implique le placement de capitaux dans les circuits financiers mondiaux. Ce qui est tout de même choquant c’est que Barroso devra batailler pour défendre une grande banque d’affaires américaine face à une Commission qui a continué à lui verser son salaire pendant près de deux ans. Oignez vilain il vous poindra, poignez vilain, il vous oindra. 

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