Je suis très en colère
contre Jérôme Cahuzac. Non seulement il a menti effrontément devant l’assemblée
nationale et caché sa situation fiscale au gouvernement mais en plus il
continue de se défendre comme un gamin pris en flagrant délit : il accuse
autrui de ses propres turpitudes. C’est lâche. Aller chercher les cendres de
Michel Rocard pour expliquer l’ouverture d’un compte en Suisse, voilà qui ne va
pas améliorer l’image de celui qui a porté un coup fatal à la République
exemplaire prôné par François Hollande.
Le quinquennat aura traîné
comme un boulet les mensonges de l’ancien ministre et j’ai toujours dit qu’il s’agissait
d’un tournant essentiel portant atteinte à la crédibilité du pouvoir actuel.
Car choisir Cahuzac comme ministre revenait à démontrer soit une méconnaissance
coupable de l’homme et de son histoire, soit une légèreté également coupable à
l’égard de ses agissements soi-disant connus localement depuis des années. Il
aura fallu trois mois à François Hollande pour se séparer de Cahuzac quand il
aurait fallu agir vite et bien. Il est vrai que M. Woerth, ancien ministre,
dans le secret semble-t-il, a lui-même été étrangement complice des agissements
de M. Cahuzac.
La discrédit de la gauche
est tel que les déboires et les écarts de Sarkozy semblent atténués dans leurs
conséquences morales puisqu’un homme dit de gauche a été capable d’agir comme l’a
fait Cahuzac. Cette fameuse gauche exemplaire en a pris un sacré coup quand Médiapart a sorti l’affaire et l’enregistrement
de Jérôme Cahuzac évoquant son compte UBS en Suisse. Bien sûr, il est naturel que
l’accusé se défende et que ses avocats trouvent un moyen d’atténuer sa
responsabilité. Je ne suis pas certain qu’aller chercher un financement — éventuel
— d’une campagne électorale — éventuelle — de Michel Rocard en 1995 soit le
meilleur moyen de convaincre les juges appelés à sanctionner des comportements
coupables.
Manuel Valls, rocardien bien
connu, se dit dégouté par le système de défense de Cahuzac. On le serait à
moins. Aujourd’hui même les juges du tribunal correctionnel ont fait part de
leurs sérieux doutes quant à la véracité des déclarations de l’ancien ministre.
Il est vrai que ni devant les policiers, ni devant les juges d’instruction «
les yeux dans les yeux » l’ancien ministre du budget n’a fait allusion à Michel
Rocard. Il est vrai qu’à cette époque, l’ancien Premier ministre vivait encore…
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