3 octobre 2016

Donald Trump est « malin » et ne paie pas d'impôts


Heureusement, que ce soit en France ou aux Etats-Unis, il existe une presse vigilante, des journalistes-enquêteurs qui contrôlent les déclarations des politiques et veillent à vérifier la véracité de leurs affirmations. Il arrive aussi que le silence de certains d’entre eux (elles) soit plus éloquent que leurs réponses aux questions. Il faut alors que les journalistes parviennent à percer le mur des refus ou des indifférences.

Hilary Clinton a maintes fois mis en cause Donald Trump pour avoir refusé de rendre publiques ses déclarations de revenus. Le magnat des affaires a usé de mille subterfuges pour éviter de répondre aux demandes de transparence de sa rivale démocrate (1). Celle-ci a assuré que Trump « le défenseur des pauvres et des oubliés » ne payait pas d’impôts depuis des années mais aucune preuve matérielle n’avait été publiée.

Il s’est trouvé une bonne âme pour adresser au New York Times la copie de la déclaration de revenus de Trump de 1995 dans laquelle il fait état de pertes abyssales suites à de mauvaises affaires dans l’immobilier notamment. Avec une perte de près de 900 millions d’euros, Trump a bénéficié ensuite d’une exonération totale d’impôts jusqu’en 2003 alors même qu’il possède des immeubles, des golfs, des biens mobiliers à ne plus quoi savoir en faire. En fait, Trump a avoué dans son face à face récent avec Mme Clinton qu’il était « malin » et donc habile à user d’un système fiscal avantageux pour les grosses fortunes et les combinards.

C’est souvent ainsi. Les riches ou très riches savent s’entourer de conseillers, de banquiers, aptes à dénicher les meilleurs cachettes, les lois les plus favorables, les paradis fiscaux les plus facilement accessibles…le scandale des panama papers illustre bien cette frénésie pour l’argent caché. Mais Trump n’est pas une exception. Il bénéficie du système qu’il dénonce pourtant de manière démagogique, un système qu’il ne réformera pas s’il est élu président des Etats-Unis et qu’Hilary Clinton ne touchera qu’à la marge. Seul Bernie Sanders avançait des propositions réellement clivantes. Il est maintenant contraint d’aller prêcher la bonne parole dans les swing states, ces états où se jouera finalement l’élection.…

(1) Hilary Clinton a publié ses déclarations de revenus très tôt dans la campagne.




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