En déclarant publiquement
que les réponses de François Hollande aux deux journalistes du journal Le
Monde faisaient honte aux militants socialistes, Manuel Valls a mis les pieds
dans le plat. Depuis, la garde rapprochée du président de la République monte
aux créneaux pour désamorcer une bombe qui, en fait, a déjà explosé. Le porte
parole du gouvernement et ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, est-il
le mieux placé pour assurer, comme il l’a fait ce matin, que non, décidément
non, les militants n’avaient pas honte de François Hollande.
Que sait M. Le Foll des pensées
des militants ? Que sait le porte-parole d’un gouvernement en fin de vie
de la colère des militants, certes, mais aussi et surtout, de celle des Français
en général, qu’ils soient de gauche ou de droite ? Assis là où il est
assis, M. Le Foll ferait mieux d’être prudent et de ne pas utiliser la langue
de bois qu’il manie si bien mais avec si peu d’efficacité.
Il ne peut rien au fait que
la président a passé une centaine d’heures à répondre aux questions de Davet et
Lhomme. Il ne peut rien au fait que l’ancien premier secrétaire du PS s’est vu
plus beau et plus fort qu’il ne l’est en réalité sauf peut-être aux yeux de
Julie Gayet. Stéphane Le Foll hurle : « C’est hollande le patron ». Il a
tort car un vrai patron ménage son entreprise et ses salariés. En l’occurrence,
un président de la République ne doit pas, comme l’ont fait Sarkozy et
Hollande, abîmer la fonction et donner une image dégradée du rôle du premier
personnage de l’Etat.
Je connais nombre de
militants et d’élus socialistes. Et ils ont honte. Une vraie honte d’avoir
mouillé la chemise, collé des affiches, distribué sur les marchés, recruté pour
les meetings, rempli les boites aux lettres pour un homme qui ne méritait ni
tant d’efforts ni tant de désintéressement puisque lui se fout comme de sa
dernière chemise de ces milliers de Français désemparés.
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