27 novembre 2016

Fillon ? Le meilleur candidat pour la gauche


On dépuille dans le bureau de centre ville à Louviers. (photo JCH)
Marine Le Pen n’a qu’à bien se tenir. Elle a en François Fillon un rival redoutable qui va faire mieux que de marcher sur ses plates bandes. Quand Elisabeth Lévy, Frigide Barjot, Charles Millon, pour ne citer qu’eux, se retrouvent au QG de l’ancien premier ministre de Sarkozy, c’est qu’une page du gaullisme social est en train de se tourner. Nous avons en Fillon un digne représentant de la droite éternelle et conservatrice contre laquelle s’engage une lutte idéologique au moins égale en degrés à celle qui nous oppose depuis toujours au Front national.

Quand Fillon avait déclaré qu’il voterait « pour le moins sectaire » si un candidat FN affrontait un candidat de gauche, cela faisait longtemps qu’il avait remisé au fin fond de sa cave le souvenir de Philippe Seguin, un homme qui jamais, ô grand jamais, n’aurait mis sur le même plan un membre du Front national et un socialiste voire un communiste. Seguin savait heureusement, lui, faire la différence entre un républicain et un faux nez de l’extrême-droite, il savait faire la différence entre Jaurès-Blum-Mendès France et Pétain-Le Pen Jean-Marie ou Marine.

Finalement, tout bien pesé, et à chaud, Fillon est le meilleur candidat possible pour la gauche. Son programme économique et social est tellement caricatural, tellement inapplicable en l’état, tellement excessif, que les futurs candidats de Gauche peuvent d’ores et déjà affuter leurs arguments. Il sera temps, dans les semaines qui viennent, de reprendre un à un les éléments du programme de Fillon. Ce soir, réjouissons-nous d’avoir à  mener un combat noble et digne contre un adversaire, démocrate sans doute, mais soutenu ce week-end par une France âgée, riche, accrochée à ses lunes, peu partageuse et, surtout, tournée vers le passé. C’était mieux avant ! Tel sera le slogan d’un Fillon dont le succès inattendu du premier tour lui a permis de terrasser Sarkozy le maudit et Juppé « le meilleur d’entre nous »…selon Jacques Chirac qu’on finira par regretter. C’est dire.

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