11 mars 2016

La Normandie berceau de la science économique ? Une conférence le 17 mars à Louviers


Communiqué de M. de Feuardent, relayé par le Sociétés d’études diverses de Louviers et de sa région :
« L’université populaire de Louviers aura le plaisir d'accueillir à la Mairie, jeudi 17 Mars, à 15 heures Benoit Malbranque , jeune auteur-chercheur et éditeur en Economie. Au moment où la Normandie, enfin unifiée, s'interroge utilement sur son caractère propre, a ses "Fondamentaux" culturels et historiques, Benoit Malbranque illustrera l'une de ses remarquables particularités : elle fut, a bien des égards le "berceau" de la Science Economique.
Cela tient sans doute à une tradition maritime très ouverte, sur de vastes espaces et de nombreuses civilisations. Probablement aussi a ses liens étroits avec le monde marchand Anglo-Saxon ou Hanséatique. Mais peut-être aussi à son génie propre, qui reste notre bien commun.
La présentation de Benoit Malbranque se fera autour de quatre grands précurseurs Normands :
     — Nicole Oresme , souvent appelé le " Einstein du XIV° siècle", Evêque de Lisieux, proche conseiller de Charles V , Mathématicien, Philosophe et théoricien de la monnaie.
     — Antoine de Montchrestien dont la vie et la mort furent particulièrement agitées et qui écrivit, à l'attention du jeune Louis XIII le premier "Traité d'Economie politique".
   Pierre Le Pesant de Boisguilbert (qui murit en bonne partie son œuvre à Pinterville) fut un bouillant et génial précurseur de l'économie Politique que Louis XIV finit par exiler. Il fut le premier à proclamer que le simple but de l'Economie est de "soulager la Population".
   Léon Walras (né à Evreux en 1834) est le fondateur de «l’Ecole Mathématique» dont la méthodologie est au cœur de débats très actuels. L'Economie c'est la Vie. Elle n'est que la résultante globale des multiples comportements, aspirations, projets ou regrets de chacun d'entre nous. Plus qu'une "science" abstraite elle est un Art. Art souvent ignoré, décrié ou vilipendé dans notre pays. Mais, sans lui, la gamme des "possibles" se réduit dramatiquement pour tous...
L'Université populaire de Louviers offre ainsi une bonne occasion de retrouver des penseurs marquants, dont les idées, conçues et forgées naguère en Normandie pourraient encore apparaître comme neuves de nos jours...»

9 mars 2016

Migrants : on aimerait entendre la voix de la France ! Les bobards de Bruno Le Maire…


A lire les presses nationale et internationale, notamment anglaise et allemande, la France semble totalement absente dans la résolution du drame des réfugiés et des migrants. C’est à la fois choquant et navrant. Il est vrai que la déclaration inopportune et blessante de Manuel Valls à l’égard d’Angela Merkel — et très contre productive pour l’Union européenne — n’a pas arrangé les affaires hexagonales. Trop d’égoïsme et peu de solidarité.
Le couple franco-allemand, dont chacun s’accorde à penser qu’il est absolument nécessaire à la bonne marche de l’Union européenne, est en panne. Après le forcing de François Hollande lors de la crise grecque et la menace de sortie de l’Europe du pays gouverné par Alexis Tsipras, le gouvernement français ne parle plus, n’agit plus, fait preuve d’une mollesse coupable.
Maurice Pons à Rouen au cinéma Omnia. (Photo CB)
Bien sûr, le président doit d’abord fouetter les chats intérieurs. Ils comprennent la maintenant trop fameuse déchéance de nationalité et le projet de loi travail supporté (dans tous les sens du terme) par Mme El Khomri. Quand même, le pays des droits de l’Homme se devait de montrer le vrai visage de l’accueil de personnes et d’enfants fuyant la guerre et les catastrophes humanitaires. Est-il trop tard ? Je le crains. D’autant plus que les populistes de tous poils fourbissent leurs armes : le racisme ordinaire, le bon sens (quelle banalité !) et la peur de l’étranger. Je profite de l’occasion pour saluer Maurice Pons. L’écrivain du Moulin d’Andé, a été mis à l’honneur récemment à Rouen à l’occasion de la projection d’un film de Sylvie Habault consacré à « une saison pour Maurice Pons. » Les plus lettrés d’entre vous, chers lecteurs, s’empresseront de lire ou de relire « Les Saisons » roman majeur de l’œuvre de notre ami Maurice. Il y évoque justement l’arrivée d’un étranger venu de nulle part dans un village de n’importe.

Nicolas Sarkozy a des solutions miracle pour assainir la situation financière de notre pays. Supprimer 300 000 emplois de fonctionnaires ! Les faire travailler 37 heures ! Créer des contrats de droit privé pour certains d’entre eux ! Il conteste que les hommes et les femmes chargé(e)s des services publics bénéficient d’un empli sécurisé et durable. Pour Sarkozy la flexi-sécurité c’est avant tout le droit de virer les gens au doigt et à l’œil. Pense-t-il aux hôpitaux, aux services de sécurité, à l’Education nationale, à nos forces armées, aux services des transports, aux communications, etc. etc.
Les solutions les plus simplistes ne sont pas forcément les meilleures. Quand on lui demande pourquoi il n’a pas fait cela avant notamment quand il était président, il répond: « c’est bien pour cela que je voulais être réélu ! » Quel culot.

Dans son émission « 28 minutes » Elisabeth Quin laisse la parole au responsable d’une rubrique destinée à corriger erreurs et mensonges. Évidemment les plus cités car les plus approximatifs (dans le meilleur des cas) sont les élus candidats à quelque chose. Hier soir, le héros avait pour nom Bruno Le Maire. Le candidat à la candidature des primaires de l’Ex-UMP a affirmé récemment que les titulaires de droits sociaux gagnaient plus que ceux qui travaillent ! Le journaliste d’Arte a pris l’exemple d’une famille de quatre personnes comprenant le père et la mère ainsi que deux enfants. D’un côté les parents au RSA touchent 1400 euros (avec l’APL et les allocations familiales) de l’autre le papa payé au SMIC et la maman au RSA touchent plus de 2000 euros (avec l’APL et les allocations familiales). Il y aurait même une différence de 700 euros en faveur de celui qui a un emploi. Bruno Le Maire raconte sciemment des bobards. Et il use de moyens que la morale reprouve et que les électeurs feraient bien de sanctionner.

8 mars 2016

Intense activité à la Société d'études diverses de Louviers : une conférence sur la draperie le 19 mars prochain


Dans les ateliers de l'usine Jeuffrain de Louviers dans les années cinquante. (DR)
La prochaine conférence de la SED aura lieu le samedi 19 mars, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l'Hôtel de Ville de Louviers avec la participation de M. Alain Becchia, professeur émérite à l'Université de Savoie et vice-président de la Société de l'Histoire d'Elbeuf. Spécialiste de l'histoire de l'industrie textile, à laquelle il a consacré plusieurs ouvrages, il abordera un sujet qui intéresse notre région, dont ce fut longtemps l'activité essentielle : « La draperie d'Elbeuf et de Louviers et la quête de l'eau (XVIIe-XVIIIe s.) ».

Les industries textiles, et tout particulièrement les industries lainières, ont toujours eu besoin de grandes quantités d'eau : pour les diverses opérations de fabrication (lavage et dégraissage des laines, teinture, foulage des draps) ; pour l'activation des premières « mécaniques » ou le fonctionnement ultérieur des machines à vapeur ; pour la lutte contre les incendies, de plus en plus fréquents ; pour l'acheminement des matières premières et des produits finis, le transport fluvial ou maritime s'avérant le moins coûteux. C'est la raison pour laquelle les cités textiles se sont toutes développées sur des cours d'eau. Louviers en constitue évidemment un très bon exemple. Mais la situation d'Elbeuf, qui ne disposait que d'un court ruisseau au faible débit (le Puchot) et qui longtemps refusa d'utiliser les eaux de la Seine pour la fabrication des draps, peut sembler au contraire paradoxale.
Il fallut sans cesse régler les nombreux conflits qui surgissaient entre les divers usagers et recourir à des sites dispersés aux alentours. Les industriels cherchèrent à mécaniser les diverses opérations afin d'économiser au maximum l'emploi de l'eau. Ils firent creuser également des puits artésiens. En fait, on l'oublie trop souvent, la quête de l'eau fut longtemps une des préoccupations fondamentales de l'industrie, même dans une région qui ignore pourtant (en général) les problèmes de sécheresse.
Lors de son assemblée générale récente la SED a renouvelé son bureau :
 Président :
M. Jean-Pierre BINAY
Vice-présidents :
Mme Claudine JEULIN
M. Claude CORNU (conférences et musées)
Trésorier :
M. Gilles BETHON
Trésorier adjoint :
M. Roland HAZARD
Secrétaire:
M. Patrick MASSON
Secrétaire adjoint :
M. Claude DUFLO
Archiviste:
Mme Yvette PETIT-DECROIX
Chargés de mission:
M. Claude BLANLUET (relations extérieures)
M. François CHARMOT (bulletin)
M. Christian GATEAU (fichier adhérents, bulletin)
Membres :
Mme Katy ROBERT, Mme Marie MACHNICK,
M. François FERMANEL, M. Jean QUERE
M. Pierre QUEMENER
Membres honoraires :
Mme Henriette LONGUET, Mme Jeanne PAPAVOINE
Mme Yvonne TREUT, M. Daniel MARINIER

7 mars 2016

Le courage de Michel Viger vaincu par la maladie


Michel Viger (second à partir de la droite) en visite sur un chantier de la ville nouvelle. (photo Jean-Charles Houel)
Ne pourront se souvenir de lui que les hommes et les femmes lié(e)s à la création de la ville nouvelle du Vaudreuil (devenue Val-de-Reuil) et intéressé(e)s par l’immense chantier que fut la naissance de cette ville. Michel Viger, décédé samedi dernier à Puteaux, où il résidait, fut pourtant un membre éminent de l’équipe constituée autour de Jean-Paul Lacaze, d’abord, puis d’Henri Troude, ensuite, et de Michel Doucet, enfin. Un professionnel dynamique, entreprenant, très au fait du marché du travail et ayant foi en une aventure forcément passionnante.

Son travail consistait à mieux définir les zones d’activités et à favoriser l’implantation d’industries et d’usines créatrices d’emplois. Né dans la Manche, la Basse-Normandie d’hier, Michel Viger était donc très attaché à nos régions et à leur développement. Son professionnalisme, son sens relationnel, son exigence éthique, son sens de l’anticipation faisaient de lui un homme incontournable et précieux pour la construction de la ville nouvelle. Entouré d’urbanistes, de sociologues, de géographes, de spécialistes de l’environnement, Michel fit le maximum dans l’établissement public où il œuvrait quotidiennement mais également pour les communes environnantes. Il avait compris, en effet, que Louviers, Pont-de-l’Arche, et les communes du site immédiat devaient se développer en harmonie avec la ville nouvelle et non contre les intérêts des autochtones.
C’est ainsi qu’il fut l’un des initiateurs des zones d’activités des Ecoparcs de Vironvay et Heudebouville si appréciés aujourd’hui dans l’agglomération Seine-Eure. Après avoir quitté l’EPVN, Michel voyagea de Caen à New York, des Etats-Unis à la Nouvelle Calédonie où il accomplit des missions au service de l’Etat avec le même zèle et la même obstination.

Sur le plan humain et amical, Michel Viger était on ne peut plus estimable. Doté d’un solide sens de l’humour, amoureux de la vie, il enchantait les lieux de réjouissance où son sourire et ses éclats de rire emplissaient tous les espaces disponibles. Nous avons souvenir de soirées de Saint-Urbain, de rencontres au Moulin d’Andé, que de joie ! C’est peu dire qu’il comptait vraiment pour ceux et celles qu’il enchantait.

En ces instants de tristesse, je pense à son ex-épouse, Geneviève, à ses enfants et à Christine, qui l’a accompagné au cours de ces derniers mois pendant lesquels la maladie est venue à bout de son courage. Michel sera inhumé mercredi à Tréauville, le village de la Manche dont il était originaire. Un dernier mot : Michel était roux et comme l’écrivait Cocteau : « il est né roux, il vivra roux. » Une belle vie…