13 juillet 2016

La Marianne d'or attribuée au maire de Louviers pour la création de l'académie des talents


Les talents de l'école de musique de Louviers.
La mairie de Louviers communique : « François-Xavier Priollaud, maire de Louviers et vice-président de la Région Normandie, figure au palmarès du concours national de la Marianne d’Or 2016, créé en 1984 par Edgard Faure et Alain Trampoglieri. Parmi les lauréats 2016 figurent également le ministre de la Défense ainsi que les maires de Nice et de Marseille.

La Marianne d’Or attribuée à François-Xavier Priollaud récompense l’action innovante menée par la municipalité de Louviers en faveur de la jeunesse avec la création de l’Académie des Talents, dispositif unique en France qui s’adresse à des jeunes Lovériens âgés de 16 à 30 ans ayant un talent, une passion dans une discipline donnée et dont la municipalité n’a volontairement pas arrêté de liste exhaustive.

La première promotion 2015-2016 a ainsi réuni des photographes, un pianiste, une patineuse sur glace, un graffeur, un champion de motocross, des chanteuses, un danseur de hip-hop, une cavalière en amazone, un poète, un slameur, un musicien et un animateur-radio. L’Académie des Talents est une déclaration de confiance à la jeunesse de Louviers, à ses talents et s’inscrit dans la volonté de promouvoir une politique de citoyenne active à une époque qui en a vraiment besoin.

L’objectif poursuivi par l’Académie des Talents de Louviers est double :
— apporter un soutien aux jeunes talents pour les faire progresser dans leur discipline.
— leur proposer un programme de citoyenneté active afin de leur faire redécouvrir les valeurs de notre République tout en leur montrant, par leurs rencontres hebdomadaires, que leurs différences à chacune et chacun concourent à l’unicité de la République. La première promotion a ainsi pu visiter l’Assemblée Nationale, le Parlement européen ou encore la base militaire BA105 d’Evreux : chacune de ces visites, porteuse de symboles en même temps que de moments d’observation de notre démocratie en mouvement, leur a fait comprendre ce qu’est la France d’aujourd’hui et ce qu’elle représente.

L’Académie des Talents est soutenue par la région Normandie et de nombreux partenaires associatifs et médiatiques de notre territoire. Ce programme ne s’inscrit dans aucun cadre prédéfini pour laisser libre court à la créativité, à l’imagination et à la pluridisciplinarité. En réunissant des jeunes qui n’auraient jamais eu l’occasion de se rencontrer et qui sont choisis sur la seule base de leur talent, cette Académie est une invitation à s’ouvrir aux autres cultures et aux autres disciplines. Elle a l’ambition de contribuer à une citoyenneté active et positive.

Forte de son succès, l’Académie des Talents » est reconduite pour une 2e promotion de 16 jeunes Lovériens, de septembre 2016 à juin 2017. »

Le Palmarès 2016 des Mariannes d’Or est disponible en ligne sur le site Internet : http://www.lamariannedor.com/

Valls à Macron : « Il est temps que cela s'arrête. »


Emmanuel Macron veut instaurer en France « l’égalité réelle ». Foutaises. L’égalité réelle n’existera pas tant que les gouvernants n’auront pas compris (ou plutôt accepté) que l’égalité réelle commence à l’école et ce dès le plus jeune âge. Tant que des déterminismes sociaux ou socioculturels continueront d’être constatés et acceptés en France, les enfants de ce pays n’auront évidemment pas les mêmes chances ni les mêmes réussites. L’ascenseur social ne fonctionne plus. Et M. Macron peut bien appuyer sur le bouton, la panne demeure.

Il est d’ailleurs surprenant qu’un gouvernement de gauche n’ait pas accordé une vraie priorité (et donc les financements) à l’éducation et aussi à la culture. Qu’il s’agisse de l’apprentissage des savoirs ou de la connaissance du monde par le théâtre, le cinéma, la musique, la littérature, etc. ce gouvernement n’a pas accompli les efforts nécessaires. Pire, même. Il a amputé le budget culturel de plusieurs centaines de milliers d’euros chaque année tournant le dos au spectacle vivant et diminuant la part de l’Etat dans les politiques culturelles locales. Je sais bien que les temps sont durs. Mais ils ne le sont pas pour tous les habitants de ce pays. Quand ces derniers vont apprendre que le coiffeur du président gagne près de 10 000 euros par mois depuis 2012, ils vont se dire que M. Aquilino Morell n’était pas le seul (au propre ou au figuré) à se faire cirer les pompes.

Dans la bouche de M. Macron, l’égalité réelle est un concept vide de sens ou plutôt un slogan. M. Macron, dont le mouvement « En Marche » a été pendant un moment domicilié au MEDEF, est surtout un soutien du libéralisme débridé et de la flexibilité permanente. Pour une fois, je suis d’accord avec Manuel Valls : « Il est temps que cela s’arrête. »

12 juillet 2016

Barroso chez Goldman Sachs : le renvoi d'ascenseur


Barroso vous donne le bonjour !
Goldman Sachs. Deux noms qui résonnent comme subprimes et belles affaires. Il faudra y accoler celui de Barroso. Depuis quelques jours, en effet, l’ancien président de la Commission européenne, le copain de Sarko et de tout ce que la planète compte de libéraux échevelés, est devenu…le « partenaire » de l’Union européenne pour négocier l’avenir bancaire du monstre américain après le Brexit. En devenant le président, directeur, secrétaire, de Goldman Sachs à Londres, Barroso va tenter d’obtenir le meilleur pour Goldman au détriment, sans doute, peut-être, certainement, des 27 pays membres de l’UE.

De nombreuses voix s’élèvent pour tancer le vilain petit canard. Pour critiquer celui qui connaissant sur le bout du dollar le fonctionnement de l’UE au sein de laquelle il a conservé quelques contacts, le chœur des pleureuses ne manque pas de solistes. Que dit la légalité ? Après 18 mois de délai de viduité, les anciens commissaires peuvent pantoufler et…gagner le privé. Ils ne s’en privent pas d’ailleurs. En avançant leur carnet d’adresses et en faisant jouer leurs immenses relations les commissaires n’ont aucun mal à être recrutés par des chasseurs de têtes à l’affut du meilleur recrutement. Je dois dire que les sociétés américaines savent faire. Qu’il s’agisse des banques ou de grandes sociétés comme Uber, les méthodes américaines font rage à Bruxelles et Londres.

Pleurer ou déplorer. Barroso s’en moque comme d’une guigne. Il est du bois dont se chauffent les affairistes et les cyniques. Le but de leur vie c’est de faire de l’argent. Peu importent les moyens ou les fins. Il faudrait donc que l’Europe légifère d’une manière ou d’une autre pour empêcher ces promiscuités à la fois immorales et dignes des conflits d’intérêts les plus évidents. Goldman Sachs est quand même la banque qui a magouillé les comptes grecs pour permettre à ce pays d’intégrer l’UE et d’y bénéficier d’aides financières conséquentes ! Goldman Sachs est quand même la banque qui employait Mario Draghi, actuel président de la BCE ou Mario Monti, ancien premier ministre Italien ! Goldman Sachs est quand même la banque que des dirigeants américains ont soutenu pendant la crise de 2008 alors qu’ils poussaient Lehman Brothers à la faillite ! Tout cela n’est pas très joli-joli.

A l’heure où les peuples se tournent de plus en plus vers les populistes, il est déplorable qu’un Barroso illustre de la pire des manières comment se recyclent les hommes de pouvoir. Recycler est bien le mot quand l’un des sens de ce mot implique le placement de capitaux dans les circuits financiers mondiaux. Ce qui est tout de même choquant c’est que Barroso devra batailler pour défendre une grande banque d’affaires américaine face à une Commission qui a continué à lui verser son salaire pendant près de deux ans. Oignez vilain il vous poindra, poignez vilain, il vous oindra. 

11 juillet 2016

Quelques réflexions au débotté : Le Brexit et les populistes, la mort de Michel Rocard, la défaite de la France à l'Euro de football, les armes à feu aux USA…

Partout en Europe, sauf en France et en Italie, le Brexit conduit les partis populistes à en subir négativement le contrecoup. Les citoyens réfléchis constatent que les opposants à l’Union européenne n’ont pas de plan B et que leurs folles promesses n’étaient que mensonges et fariboles. Et pourtant, bien des choses ne vont pas dans cette Europe là qui ne permettent pas de la condamner définitivement. Il demeure évident que l’économie domine tous les autres champs et que les rôles de la Commission ou du Conseil européen sont exorbitants puisque ce sont des organismes non élus pour la première et fonctionnant selon la règle de l’unanimité pour le second.
Autre point important. On a bien vu que le référendum servait d’exutoire et non d’expression démocratique réelle. J’ai, à maintes reprises, souligné ce caractère excessif et je ne me lasserai pas d’en mettre en avant les effets négatifs ; La démocratie n’est pas le spasme ni l’émotion d’un moment. Encore moins le refuge des frustrations et le symbole des haines. Ce n’est pas par hasard que les vieilles républiques et les monarchies constitutionnelles se sont dotées de parlements et de chambres doubles (comme en France, aux USA, etc.) comme garanties de lois amendées et corrigées. Il faut privilégier la réflexion, la contradiction aussi, mais surtout éviter ce qui s’est passé en Grande-Bretagne c’est-à-dire le débat tronqué, les slogans xénophobes, les mensonges répétés. Cameron a commis une énorme bourde. Il le sait et il le paie cash. Donc le seul élément positif de ce référendum britannique est le reflux des idées simples ou simplistes.

Conséquence du Brexit : le chaos au sein des partis conservateur et travailliste. Si le successeur de Cameron sera une femme, on ignore qui des deux postulantes rappellera le plus Margareth Thatcher. Au parti travailliste, Jérémy Corbyn est sur la sellette. Son implication dans la campagne électorale récente a été jugée scandaleusement indifférente au résultat final, Corbyn n’étant favorable au « remain » que du bout des lèvres. Avec pertinence, deux tiers des membres du cabinet fantôme ont démissionné et une candidate à la direction du parti s’est fait connaître dès aujourd’hui. 37 % des membres du Labour ont voté pour le Brexit, Corbyn doit bien y être pour un petit (grand ?) quelque chose. Il a d’ores et déjà prévenu qu’il serait candidat pour conserver son poste.

Michel Rocard. (photo Jean-Charles Houel)
La mort de Michel Rocard a suscité bien des regrets à gauche et bien des larmes de crocodile à gauche et…à droite. Il serait trop facile de ne retenir de la carrière politique de Michel Rocard que la seule opposition avec Mitterrand qui lui en fit voir de toutes les couleurs. L’ancien président maniait à merveille le cynisme et l’art de l’humiliation. Rocard en fit souvent les frais. Contraint de choisir un Premier ministre consensuel avec un gouvernement «centriste», François Mitterrand l’usa jusqu’à la corde jouant parfois contre son propre camp en suscitant la liste Tapie aux Européennes par exemple. Tout cela pour contrer son « adversaire » interne.
Rocard c’était aussi son aversion pour le mensonge, sa fidélité à Pierre Mendès France, son refus de la société médiatique et superficielle, son engagement pour une Algérie indépendante, la paix en Nouvelle-Calédonie, le RSA, la CSG…et le souvenir d’une autogestion au sein d’un système faisant du citoyen éclairé et informé le décideur ultime. J’ai retrouvé une photographie de Michel Rocard lors de sa visite au Neubourg alors qu’il occupait le ministère de l’Agriculture. Elle exprime son sérieux et son sens de l’écoute. Il n’était pas feint.


Les bookmakers ne donnaient pas chère de la peau des Portugais finalistes de l’Euro 2016 contre l’équipe de France. Je n’ai pas suivi le match ayant d’autres sujets d’intérêt. Mais j’ai des voisins portugais et j’ai compris (et entendu), lors des prolongations, que la France n’était plus en position pour battre l’équipe de Christiano Ronaldo, blessé dès la première mi-temps au cours d’un choc rude avec Payet. La sortie du « meilleur joueur du monde » ainsi que l’expliquent les journalistes footeux, n’a pas empêché la seleçao de gagner avec un but d’avance. Sur le papier, la France était meilleure. Dans le jeu et sur le terrain, la vérité était tout autre.

Qu’importe, les joueurs français ont rendez-vous ce midi à l’Elysée pour une photo de famille et pour écouter les mots compassionnels du président de la République. Bon, il n’y a pas mort d’homme, comme dirait Jack Lang…

Cinq policiers américains sont morts tués par un sniper qui en avait assez des bavures policières causant la mort d'Afro-américains un peu partout sur le territoire des Etats-Unis. Cette vengeance exprime bien la violence de la société américaine et le pouvoir aussi absolu qu'aveugle qu'exercent les armes à feu. Barack Obama a bien tenté, du bout des lèvres, de chercher à modifier la loi fédérale, rien n'y fait. La puissance des associations de chasseurs et autres animateurs d'autodéfense, le blocage de la majorité républicaine, ont eu raison de toutes les tentatives visant à modifier l'état d'esprit de la majorité de cette grande démocratie nostalgique de la conquête de l'ouest. Si Trump est élu président, ce sera encore pire. Souhaitons qu'Hillary Clinton, avec des chambres modifiées en faveur des Démocrates, puisse un jour prochain limiter l'influence des suprémacistes blancs et des supporteurs de la loi du Talion.