28 décembre 2017

Les élections municipales se préparent. Une pétition surprenante. L'action Apple en « obsolescence programmée ». Les chômeurs ont toujours eu des comptes à rendre.


M. Pépy (à droite), président de la SNCF à Val-de-Reuil. © Jean-Charles Houel
La pétition qui surprend
Les milliers de signatures au bas de la pétition de soutien à la conductrice du bus scolaire de Millas ne manquent pas d’étonner. Après la collision entre le car et le TER sur le passage à niveau tragique, les différentes enquêtes en cours n’ont apporté, pour l’instant, aucune conclusion définitive. Qu’il s’agisse de l’enquête interne à la SNCF ou de l’enquête gendarmo-judiciaire, on ne sait pas si les barrières du passage à niveau étaient levées ou baissées. Les témoignages sont contradictoires. Certains affirment qu’elles étaient levées, dont la conductrice du car, d’autres, dont le conducteur du TER, qu’elles étaient baissées. Faisons confiance aux expertises techniques pour aboutir à une conclusion non contestable.
Alors, cette pétition ? Dans la mesure où la mise en examen pour homicide involontaire de la conductrice du car est acquise, que les parties civiles (les parents éplorés) ont dorénavant accès au dossier, j’avoue ne pas comprendre que des milliers de Français à des centaines de kilomètres de la catastrophe apposent leur signature en soutien à quelqu’un qui a, peut-être, je dis bien peut-être, commis une faute ? En matière d’accidents et même si la SNCF n’a pas bonne presse, mieux vaut être prudent et ne pas anticiper sur les fautes des uns ou des autres. C’est trop grave.

Les municipales se préparent maintenant ?
En mars 2020 (1) si les dates ne changement pas, les électeurs(trices) de France et de Navarre se rendront aux urnes à l’occasion des élections municipales. Deux ans et quelques mois avant ce scrutin, les candidats commencent à sinon se faire connaître de leurs concitoyens du moins à affûter leur lame…pour préparer au mieux la campagne future. A Louviers, il ne fait pas de doute que le maire sortant, François-Xavier Priollaud, sera candidat à sa succession. Avec quels alliés ? Actuellement, sa majorité est composite et comprend des membres de l’UDI, des Républicains, du MODEM…
Mais l’élection d’Emmanuel Macron a fait exploser le paysage politique. Le MODEM et La République en marche sont alliés pour gouverner à Paris. Comme LRM n’existait pas en 2014, que vont faire Mme Terlez et M. Duvéré, par exemple, membres de la municipalité lovérienne ? Car il ne fait aucun doute que la République en Marche cherchera à être candidate dans les grandes villes et les villes moyennes comme Louviers. Le MODEM local continuera-t-il sa route avec l’UDI (dont FXP est membre) en pleine crise actuellement ? Avec les Républicains de M. Jubert (dans l’opposition au gouvernement) avec LRM où les opportunités et les opportunismes ne vont pas manquer de se bousculer ? Franck Martin veut revenir dans le jeu politique. Diego Ortega, ancien ( ?) PRG se bouge énormément sur les réseaux sociaux…Jacob Célik (LRM) se fait plus discret…

L’obsolescence programmée
L’association « halte à l’obsolescence programmée » poursuit devant la justice française le groupe Apple qui, dans une mise à jour récente de ses iphones, a avoué avoir programmé cette fameuse obsolescence programmée dont le but non avoué mais identifiable est tout simplement de conduire les membres de la « secte » à acquérir le nouvel outil, forcément plus moderne, forcément doté de plus de fonctionnalités et forcément plus cher.
Apple, soyons en certain, n’est pas la seule entreprise du monde à s’arranger pour modifier la durée de vie des appareils mis sur le marché. Téléviseurs, téléphones, machines à laver le linge, robots divers, etc. gageons que tous ces outils ont une vie courte, en tout cas plus courte que celle qu’offriraient normalement des technologies maîtrisées. Trois, quatre, cinq ans ? Et hop on jette à la déchetterie dans le meilleur des cas, des objets devenus des déchets…programmés eux aussi. Cette obsolescence est mauvaise pour notre portefeuille, pour la planète…comme les GAFA (google, Appel, Facebook…) ne connaissent que les rapports de force, c’est au portefeuille qu’il faut frapper. Mais fort ! Au fait, on apprend que la société Epson (scanners, imprimantes, photocopieuses etc.) est, elle aussi, soupçonnée d’avoir programmer ses matériels pour en raccourcir la durée de vie.

Tout dépend du contrôle
Emmanuel Macron ne trouve pas choquant que les demandeurs d’emploi soient contrôlés. Effectivement, mais comme dirait Coluche, « tout dépend du contrôle ». S’il s’agit de vérifications administratives nécessitées par des règles établies ou a établir pour des raisons d’équité ou de statistiques, pourquoi pas ? S’il s’agit d’enquêtes policières déguisées destinées à traquer le chômeur devenu un délinquant en puissance car fraudeur, c’est une tout autre démarche.
Qui n’a jamais été chômeur ne connaît pas l’angoisse quotidienne, la mésestime de soi-même, les difficultés des couples et des familles, l’ennui. Si en plus d’être sans emploi, les hommes et les femmes en recherche d’un travail doivent être inquiétés sans pitié, matraquer dans leurs indemnités pour cause de soi-disant laxisme, ce manque d’humanité salira l’image d’un gouvernement de droite…et de droite. Il faudrait alors s’interroger sérieusement sur la confiance placée dans l’exécutif qui devrait savoir une chose : le chômage n’est pas une situation choisie, encore moins enviée. Les victimes du chômage le subissent. Voilà la réalité.

(1) Le texte originel comportait la date de 2018. Erreur repérée par Michel Ranger que je remercie. On ne se relit jamais assez.


24 décembre 2017

Quelques réflexions au débotté : E. Philippe en classe affaires, les réfugiés ne sont pas des bêtes, Trump est aussi un agresseur sexuel, Rajoy grand perdant des élections en Catalogne,


Tokyo-Paris en classe affaires
Le principal responsable du vol Tokyo-Paris à 350 000 euros au bénéfice du Premier ministre n’est pas Edouard Philippe lui-même. A ce niveau, l’intendance n’est pas assurée par les ministres eux-mêmes mais par les petites mains (ou les grands pieds en l’occurrence) dont le travail consiste à faciliter les déplacements de personnalités forcément surbookées. Je m’interroge sur le haut niveau d’amateurisme constaté dans cette affaire qui, si elle ne met pas en cause le fonctionnement des institutions pose tout de même un problème moral voire financier quand des efforts sont demandés aux Français qui ne peuvent que s’indigner face à une dépense pareille !
L’argent public devient rare. Les élus sont donc invités, quel que soit leur niveau, à faire profil bas qu’il s’agisse de leurs frais ou de leurs privilèges ou de leurs avantages. On ne connaît pas toutes les délibérations des conseils municipaux de France ou de Navarre, dans des grandes ou des petites villes et des villages aussi où des élus pas suffisamment scrupuleux se font voter des remboursements de frais, des indemnités surcotées parfois au mépris de la loi. Il s’agit bien sûr d’une minorité. Mais quand j’entends que, depuis son élection comme maire de Béziers, Robert Ménard (droite extrême) a dépensé 570 000 euros en frais d’avocat pour représenter la ville dans différentes instances, on est en droit de s’interroger sur la qualité de son action et sa vigilance à respecter le droit.

« Ce ne sont pas des bêtes »
Et encore, devrait-on se soucier plus qu’on ne le fait du sort des animaux dont on sait maintenant qu’elles sont, comme les hommes, susceptibles de souffrances et de douleurs. En déclarant « ce ne sont pas des bêtes », un militant humaniste du sud de la France veut tout simplement affirmer que les réfugiés, migrants, exilés, quel que soit le nom qu’on leur donne, doivent être traités avec dignité, respect de la personne, dans la tradition d’accueil de la République.
Je sais. Il y a les textes et l’application des textes. Sous la 4e République et même après, on a vu tant de gouvernements invoquer la loi sans jamais avoir l’intention de l’appliquer. Un principe constitutionnel, ce n’est pas rien. Il encadre notre « vivre ensemble » comme on dit, et a évidemment vocation à être concrétisé dans notre quotidien. Le gouvernement actuel semble plus qu’hésitant sur la conduite à tenir à l’égard des étrangers en situation irrégulière. Ils — et elles — viennent d’Afghanistan, de Syrie, d’Erythrée, du Sahel, pour échapper aux guerres, au terrorisme, à la pauvreté, alors même que les réfugiés climatiques vont devenir de plus en plus nombreux. Notre société a le devoir de les traiter autrement que comme des délinquants ou des parias. Michel Rocard avec sa célèbre formule : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde mais elle doit en prendre sa part » indique le chemin à suivre. Reste à déterminer la grosseur de la part.

Trump a tout faux
Trump a été élu grâce à la loi électorale américaine mais pas parce qu’il a obtenu le plus de voix. Hillary Clinton l’a même devancé de trois millions de suffrages et a donc gagné au sens démocratique. Depuis son élection, Trump a tout faux. Pas seulement parce qu’il ment à temps complet ce qui est très grave quand même mais parce que les décisions qu’il prend sont marquées du sceau de la xénophobie ou de la protection des riches. Sans oublier ses agressions permanentes contre les scientifiques, chercheurs, élus, citoyens convaincus que le réchauffement climatique est une plaie pour l’humanité.
Les élections de mid-term de l’automne prochain seront décisives pour empêcher qu’il continue de nuire. Si le Sénat retrouve une majorité démocrate, si la chambre des représentants vire au bleu, alors les Américains pourront souffler un peu. Certes, il faudra encore tenir deux ans et espérer une prise de conscience de la part des électeurs-trices qui choisiront en 2020. On l’a vu en 2016, rien n’est écrit. Peut-être le vote des femmes sera-t-il décisif après le tsunami contre les agresseurs et violeurs ? Car Trump est mis, lui aussi, en cause pour des propos, des comportements, des actes que la morale et la loi réprouvent. Son attitude à l’égard d’Hillary Clinton lors des débats publics demeure inqualifiable.

Rajoy tiendra-t-il jusqu’en 2020 ?
Mariano Rajoy a perdu son pari et va devoir réviser sa façon de faire de la politique. Les résultats des élections régionales de Catalogne ont donné une courte victoire aux séparatistes si bien que la situation globale n’a guère évolué après le scrutin. Parmi les raisons qui ont suscité le rejet du Parti populaire et la victoire en voix et de la droite unioniste de Ciudadanos, l’intervention policière brutale du pouvoir espagnol lors du référendum de l’automne a joué un rôle important. J’ai encore en mémoire les images choquantes de ces hommes armés cognant pour cogner et humiliant pour humilier alors qu’un problème politique doit se traiter politiquement.
Dans une Union européenne démocratique qui n’est pas l’Europe des régions, il va de soi que toutes les tentatives de scission portent atteinte aux valeurs et aux aspirations des fondateurs de l’Union. Le projet se voulait un projet de paix, d’abord et de développement ensuite, sans oublier le droit, la liberté d’expression, la liberté de penser et de s’opposer. Défendre une langue, une culture, une histoire ne doit en aucun cas s’avérer un combat égoïste. La Catalogne est riche, les Flandres sont riches, l’Ecosse a du pétrole et est donc riche, le haut Adige est riche. Faut-il chercher là le sentiment nationaliste ?

17 décembre 2017

Un néo nazi autrichien nommé vice-chancelier


Je veux bien qu’on me délivre un point Godwin (1). Mais quand un néo nazi devient vice-chancelier d’une démocratie européenne et que des membres de l’extrême-droite viennoise héritent des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur, on ne peut que tirer le signal d’alarme. Dans l’Europe d’aujourd’hui, imaginée pour y faire régner la paix après ce que notre continent a vécu pendant les deux guerres mondiales du 20e siècle, il est épouvantable de voir des homophobes, islamophobes, xénophobes, détenir des fonctions régaliennes !

Les réunions des 27 pays de l’Union européenne ne pourront se tenir comme avant lorsque le chancelier autrichien sera présent et parlera au nom d’un gouvernement europhobe même s’il masque ses vrais penchants derrière une hypocrisie de façade. L’accord passé entre les conservateurs et le FPÖ autrichien (2) est un accord inquiétant. Il traduit un avachissement de la pensée et une rupture des digues qui nous protégeaient de la peste brune. Je plains le peuple autrichien et les démocrates de ce pays. Je plains les hommes et les femmes de gauche devenus, du jour au lendemain, des suspects potentiels. Je plains tous ceux et toutes celles qui croient en la démocratie, les droits de l’homme et quelques principes humanistes.

Ces hommes-là sont arrivés au pouvoir dans un pays qui, quoiqu’on dise, s’est assez facilement donné à Hitler (3). L’Anschluss demeure une tache indélébile dans l’histoire d’une Autriche, ancien pays leader d’un empire disloqué par le traité de Versailles où, depuis, la sociale démocratie, tristement, a fait preuve de ses imperfections et de ses limites.

(1)  « plus une discussion dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s'approche de 1 »
(2)  Le FPO est un parti d’extrême droite connu depuis que Jorg Haider l’a fait apparaître sur la scène nationale autrichienne.
(3)  A lire absolument : « L’Ordre du jour » le dernier prix Goncourt. Eric Vuillard décrit avec une froideur scientifique et un style éblouissant l’arrivée au pouvoir d’Hitler.

15 décembre 2017

Avec la fin de la neutraité du Net, les Etats-Unis deviennent-ils un état pré-fasciste ?


Finie la neutralité du net aux États-Unis d’Amérique, le soi-disant pays de la liberté. Il s’est trouvée une majorité républicaine pour mettre un terme à une égalité parfaite entre tous les opérateurs. Dorénavant, on pourra favoriser tel ou tel, blâmer tel ou tel et accélérer ou ralentir le débit au gré des humeurs, des points de vue exprimés et comme c’est encore un coup de Trump le maudit, il y a fort à parier que les associations, les ONG, les démocrates, les anti-Trump ne seront pas parmi les favorisés.

Imaginez la disparition de la neutralité du net en France ! Pour des raisons économiques, financières, politiques, on pourrait vous empêcher, chers lecteurs de ce blog, d’avoir un accès permanent, égalitaire, à vos sites favoris. Alors qu’Edouard Philippe, Premier ministre, annonce le déploiement global de la fibre optique en France à l’horizon 2020, je ne parviens pas à me faire à l’idée qu’une majorité politique, quelle qu’elle soit, pourrait agir pour créer des inégalités d’accès aux réseaux sociaux, aux sites d’informations, aux blogs, et autres éléments utilisés dans le débat public.

C’est pourtant ce qui se passe aux États-Unis. Bien que 84 % des Américains soient hostiles à cette mesure remettant en cause ce qu’on appelle la neutralité du net, il s’est trouvé un homme de main, un exécuteur des basses œuvres pour porter atteinte à ce qui fait l’essence de la toile pour le meilleur et pour le pire si j’en juge par les tweets présidentiels. N’en doutons pas, cette logorrhée-là, ne sera ni ralentie, ni gênée. Dès aujourd’hui, des groupes manifestent devant le bureau des « mécréants ». Ce qualificatif leur convient parfaitement dans la mesure où ils vont privilégier les amis de Trump, les puissances économiques et politiques de Trump, l’Amérique de Trump. Pourra-t-on continuer de parler de démocratie américaine ou de pays préfasciste ?

14 décembre 2017

« Tout ce qui n'est pas expressément cédé par l'auteur reste sa propriété »


© Jean-Charles Houel
Je découvre ce matin que le journal « La Dépêche » de ce jour a « pompé » sur ce blog une photo de Johnny Hallyday prise par mes soins lors du concert du chanteur à Louviers le 8 décembre 1979. La journaliste de l’hebdomadaire responsable de « l'emprunt » considère que cette photo « peut-être » parue dans La Dépêche de l’époque appartient au journal. Outre le fait que cette photo aurait dû être signée puisque les règles du copyright s’appliquent, c’est aussi démontrer une méconnaissance totale du lien contractuel qui me liait au journal que j’ai servi avec enthousiasme pendant tant d’années.

Conformément aux règles concernant le droit d’auteur, la direction de La Dépêche de l’époque me versait, pour chaque photo publiée, une rétribution financière. La cession de droit est l'autorisation écrite donnée par l'auteur d'exploiter son œuvre dans des conditions déterminées. C’est exactement ce qui s’est passé avec La Dépêche. Pour chaque photo publiée, La Dépêche me versait un droit d'auteur répété autant de fois que la photo était utilisée. Si le contrat des journalistes de cet hebdomadaire a évolué, il ne m’appartient pas de juger, ni de l’opportunité ni des effets aujourd’hui. Bien des patrons de presse, pour limiter les dépenses, s'assoient sur la juste rétribution d'un travail dont l'aspect créatif original n'est pas toujours apprécié à sa juste valeur.

La loi impose pourtant que les cessions de droit doivent être strictement et clairement délimitées quant à l'étendue, la destination, le lieu et la durée et que chacun des droits cédés fasse l'objet d'une mention distincte (art. L.131-3 du CPI).
La philosophie de cette disposition est de renforcer l'idée que l'auteur dispose d'un droit exclusif d'exploitation sur son œuvre et il doit toujours pouvoir contrôler l'usage qui en est fait.

De nombreux contrats prévoient une cession de droit dans laquelle tous les modes d'exploitations, tous les supports, des droits cédés ad vitam aeternam, pour le monde entier sont envisagés. Ces contrats léonins ne sont pas conformes au CPI. Par conséquent, imaginer qu’une photo parue dans la Dépêche de 1979 appartient pour l’éternité à La Dépêche, est une hérésie. En effet, ces contrats, quand ils existent, ne définissent pas clairement le nombre d'exemplaires de la publication ou d'affichages et ne délimitent ni la durée, ni le territoire, ni la destination de l'exploitation. Il est concrètement impossible dans ces conditions d'envisager une juste rémunération pour le photographe. Devant l'insécurité juridique dans laquelle se trouvent les diffuseurs, il est du devoir des photographes de refuser ce type de contrat. Par conséquent, jamais je n’aurais accepté ce contrat si on me l’avait proposé, illégal qui plus est.

L'art. L.131-3 du CPI est une disposition impérative, on ne peut y déroger. De plus, en cas de litige, le juge opère une interprétation restrictive de ces clauses en faveur de l'auteur. Tout ce qui n'est pas expressément cédé par l'auteur reste sa propriété. La notion « libre de droits » n'existe pas en droit français. Cette appellation est manifestement contraire au Code de la Propriété Intellectuelle (articles L.111-1, L. 121-1, L. 131-3). 

Si donc on peut admettre que les photos publiées sur mon blog soient utilisées à des fins privées — les fans de Johnny pourraient l'imprimer et l'afficher chez eux — il est incompréhensible qu'un organe de presse n'applique pas la loi.


13 décembre 2017

Victoire du candidat démocrate dans l'Alabama sudiste ! Trump a du souci à se faire


Victoire ! Même si cette victoire vient des États-Unis, elle est bonne à prendre. Le candidat démocrate au poste se sénateur de l’Alabama a battu le sortant Républicain, un certain Roy Moore, ardemment soutenu par Donald Trump, le président des États-Unis. Cette victoire démocrate ramène la majorité au Sénat à une voix, compliquant sérieusement la tâche du président actuel. Avec deux voix d’avance il avait dû ferrailler pour faire passer ses réductions d’impôts après avoir dû renoncer à la réforme de l’Obamacare.

Que s’est-il passé pour qu’un Démocrate triomphe dans cet état conservateur ? Les récits d’agressions sexuelles à l’égard de toutes jeunes filles démentis par Moore et Trump (lui-même inquiété par des témoignages concordants de plusieurs femmes) ont atteinte la crédibilité d’un sénateur sortant qui avait l’habitude de laver plus blanc que blanc. Ses dénégations n’ont pas pesé lourd, notamment auprès de l’électorat féminin qui, à 57 %, a voté Démocrate ! Ce sont donc les femmes d’Alabama qui sont montées au créneau pour mettre fin à la carrière d’un sénateur à la réputation abîmée et aux idées passéistes. C’est ce Moore qui, il y a quelques mois, a osé répondre que jamais les Etats-Unis n’avaient été aussi grands que dans un lointain passé « même avec l’esclavage ».

J’ose espérer que répondant à l’appel de Barack Obama, les électeurs noir(e)s sont venus voter en masse, hier, pour priver Moore d’une victoire dont le caractère raciste n’eût pas été absent. Il est d’autant plus notable que le nouveau sénateur Démocrate est un ancien procureur nommé dans les années quatre-vingt-dix dont l’action engagée permit de juger des membres du KKK (Ku klux klan) responsables de l’incendie meurtrier d’une église qui causa le décès de quatre jeunes filles noires. Trump a beau souhaiter un court mandat au nouvel élu, il n’empêche. Les élections de mid-term s’annoncent délicates pour le président sortant et ses majorités fragiles. Anticipant ses volontés, peut-être les dirigeants républicains décideront-ils d’envoyer Trump lui-même sur la lune ?

12 décembre 2017

La campagne d'affichage indigne de Robert Ménard, maire de Béziers


Savoir d’où l’on parle. C’est essentiel dans tous les domaines. L’expert n’est pas le profane, le journaliste n’est pas le juge, l’élu n’est pas le citoyen. Quand l’un ou l’autre prend la parole, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, il importe de connaître le sens de la représentation qu’il projette. On doit savoir d’où l’orateur parle. Le maire de Béziers, Robert Ménard, à l’origine d’une nouvelle polémique d’affichage a tort quand il affirme : « mes affiches utilisent l’humour. Si on n’a plus le droit d’utiliser l’humour, c’en est fini de Charlie Hebdo » Je ne suis pas certain que les journalistes du journal satirique apprécieront le compliment…si c’en est un. Car un maire — un élu — n’est pas un amuseur ni un histrion. Dans sa fonction de maire, il se doit de respecter la population qu’il a pour tâche de représenter. Quand il s’exprime il le fait du haut de son siège, pas des WC.

Ménard se trompe donc complètement. Les faits : le maire de Béziers lance une campagne d’affichage mettant en scène une femme ligotée sur une voie ferrée prête à être broyée par une locomotive à vapeur. Dans le titre de l’affiche on peut lire : « avec le TGV elle aurait moins souffert ! » Ménard utilise ce moyen pour réclamer une accélération de la construction d’une ligne TGV conduisant les passagers dans sa ville. Il appelle cela de l’humour. Ce n’est même pas de l’humour noir. Il s’agit purement et simplement du rappel d’un fait divers, vrai celui-là, datant de quelques mois. Un fait divers ponctué par la mort de deux personnes.

Ménard affirme urbi et orbi qu’il consulte son épouse avant chacune de ses décisions. J’aimerais savoir si Mme Ménard, députée de la nation, soutenue par le FN, a avalisé cette campagne d’affichage. Si c’est oui, l’élue nationale mérite l’opprobre général et est indigne de la fonction. Si c’est non, elle désavouera son mari…ce qu’elle ne fera évidemment pas.

Plusieurs plaintes, dit-on, vont être déposées contre Ménard et sa campagne d’affichage. L’objectif est évidemment d’obtenir le retrait de ces placards infâmes. La secrétaire d’Etat à l’égalité homme-femme, Marlène Schiappa, a demandé au préfet de diligenter une procédure. Plutôt que d’entendre les justifications emberlificotées de Ménard et l’expression de sa (mauvaise) conscience, souhaitons que la justice rende sa dignité à la femme ligotée, bâillonnée, violentée. Car cette femme est devenue toutes les femmes.

11 décembre 2017

Quelques réflexions au débotté : Johnny encore et toujours, Wauquiez élu, quelle surprise ! Pourquoi pas une Corse indépendante ? Trump est fou…


Le Concert à Louviers a eu lieu le samedi 8 décembre 1979. © Jean-Charles Houel
En a-t-on trop fait après la mort de Johnny ?
En a-t-on trop fait, trop dit, trop écrit sur la mort de Johnny Hallyday ? Il est quand même paradoxal que Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de LIbération, pose ces questions alors même que son journal a fait cinq fois sa Une sur Johnny et a consacré un numéro (18 pages spéciales) à la vie du chanteur. Comment la jouer « modeste » quand 14 millions de téléspectateurs sont devant leur écran pour suivre les cérémonies d’obsèques et que plusieurs centaines de milliers de supporteurs ont affronté le froid dans les rues de la capitale dans le quartier de la Concorde et de la Madeleine.
Oubliés les frasques et les excès de Johnny Hallyday. Oubliés les démêlés avec les services fiscaux et les velléités de changement de nationalités. Oubliées les aventures sentimentales d’un teen-ager adulé, vénéré, devenu un mythe. La mort efface tout et c’est tant mieux. Avec le temps qui passe, ne demeurent que les images du bonheur…Laeticia, les enfants : David, Laura, Jade et joy, les anciens producteurs et managers, un Claude Lelouch caméra en main, les présidents, Sarko, Hollande, Macron, sans faute de goût, sans oublier les 700 bikers dont l’heure de gloire était arrivée lors de la descente des Champs Elysées…Reste le regret des vrais fans de voir partir le corps pour l’île de Saint-Barthélemy où le roi du rock français a souhaité être inhumé. On trouvera bien le moyen d’ériger une statue de Johnny à Paris.

Laurent Wauquiez élu président des Républicains !
Quelle surprise ! Qu’il soit passé dès le premier tour dimanche dernier avec plus de 70 % des suffrages des militants est bien le moins qu’il pouvait obtenir eu égard à la faiblesse de ses opposants dont on retiendra à peine les scores minables à défaut de retenir le nom des candidats. Avec Wauquiez, la situation à la droite de la droite s’éclaircit. Certes, rien ne dit — compte tenu de ses choix passés — que son positionnement actuel soit définitif. Quand on succède à Jacques Barrot pour devenir le Wauquiez de 2017 !
Inspiré par Buisson, aimanté par le FN, le roi des santons de Provence et des crèches dissimulées, commence par essuyer le refus des centristes de cheminer ensemble. Jean-Christophe Lagarde a prévenu son monde : pas d’accord avec celui qui n’a pas choisi au second tour entre Macron et Le Pen ! Pas de contrat avec un homme pressé, cassant, incapable à l’évidence, de rassembler son camp et notamment les partisans d’Alain Juppé, ou ceux de Valérie Pécresse, notamment. Je ne doute pas que les rangs clairsemés des Républicains risquent des hémorragies sensibles dans les mois à venir. Comment s’allier avec un homme dont le discours est si loin de la raison sur le social, l’Europe, les institutions et dont les attaques ad hominem forment le fondement de ses discours ?

Pourquoi pas une Corse indépendante ?
Je vais peut-être choquer certains de mes lecteurs. Mais je me lance. Pourquoi la métropole doit-elle s’accrocher coûte que coûte à la Corse ? Si les Corses, démocratiquement et majoritairement, veulent plus d’autonomie et à terme l’indépendance, pourquoi les leur refuser ? Même si je suis hostile personnellement à tous les mouvements indépendantistes en Corse ou en Catalogne à l’heure où l’ouverture au monde et à l’Europe s’avère si nécessaire, comment se rapetisser, se recroqueviller, en cherchant l’isolement et l’avenir dans le passé ?
Les Corses peuvent avoir culturellement et économiquement raison tout en ayant politiquement tort. Que les autochtones de l’île défendent leur langue, leurs chants, leur histoire, pourquoi pas ? Qu’ils rejettent la spéculation foncière empêchant les iliens d’acquérir des terrains ou des biens immobiliers, cela se comprend. Mais sans l’état français, la Corse devra souffrir sang et eau. Si l’avenir de l’île doit se jouer sans l’hexagone, si les « natios », comme ils disent, souhaitent couper le cordon avec lui, alors acceptons la solution finale de l’indépendance sans haine ni ressentiment. On avait le Brexit, on aura la Corsexit…Faudra-t-il un passeport avec visa ou la CI suffira-t-elle ?

Trump a un grain de folie
La reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’état d’Israël par Donald Trump a des conséquences internationales majeures alors même que cette décision est avant tout due à des considérations internes. Le fantasque président des Etats-Unis a voulu satisfaire les 60 millions de Chrétiens évangéliques sionistes plus sionistes que les juifs américains eux-mêmes. Quand la cote de popularité du président baisse, notamment à la suite de l’enquête en cours dans le cadre de l’affaire russe, il s’empresse de changer de conversation et de sujet.
Fidèle à son image…d’iconoclaste et de perturbateur majeur, Trump sème le vent de la violence au Proche-Orient et partout dans le monde. Ce type est fou ! Pas fou au point d’être interné (encore que…) mais fou dans son système de vie, dans ses rapports aux autres. Troubler les constructions patientes et laborieuses l’amuse. Il en va également de l’avenir de l’accord trouvé avec l’Iran. Trump s’apprête à la dénoncer sous la pression des faucons de son équipe et des Saoudiens. Enfin, tant qu’il n’envoie pas de bombe nucléaire sur la Corée du Nord, rien ne trop grave n’est encore arrivé !



6 décembre 2017

Johnny Hallyday était passé par Louviers en 1979


Johnny Hallyday à Louviers. ©Jean-Charles Houel
Johnny Hallyday est mort au cours de la nuit dernière. Cette grande figure du rock and roll, du twist, de la chanson, du cinéma et du spectacle surtout, avait emprunté la route de Louviers en 1979. L’Union commerciale et artisanale alors présidée par Christian Bestin, sauf erreur de ma part, avait invité les Lovériens et les fans à assister à un concert donné sur la Place du Champ de ville et sous chapiteau. Plus de 3000 spectateurs assistèrent à cette fête alors même que Johnny Hallyday occupait le haut de l’affiche depuis plusieurs années.
Ce concert forcément mémorable puisque ce fut la seule apparition du chanteur à Louviers appartient désormais au patrimoine national et local. 1979 c’était l’année de sortie de « ma gueule » une chanson qui allait l’accompagner parmi ses disques d’or jusqu’ à la fin de sa vie. Sur la scène, sous le chapiteau, Johnny fut égal à lui-même. Généreux, infatigable, rempli d’une énergie débordante, avec une voix dont personne ne dit suffisamment la flamme qu’elle allume et le frisson qui nous parcourt.
J’entendais ce matin sur France Inter Johnny interprétant « que je t’aime ». Et je me disais, avec des chansons pareilles et une interprétation aussi émouvante, Hallyday se créera une légende et une forme d’immortalité. Des générations familiales n’ont de cesse, déjà, de cultiver son souvenir.

5 décembre 2017

Jean-Luc Mélenchon devrait apprécier les journalistes insoumis(e)s


Je ne parviens pas à comprendre. D’où vient la haine recuite de Jean-Luc Mélenchon à l’égard de la presse. Quand il entend le mot journaliste, JLM ne sort pas son revolver mais une litanie de critiques, de méchancetés le tout emballé dans un discours violent destiné à blesser. Il était récemment l’invité de l’émission politique de France 2 avec pour interlocutrice principale Léa Salamé. Cette journaliste-animatrice n’est pas réputée pour être spécialement hostile à qui que ce soit. On dit même d’elle qu’elle exerce son métier avec compétence et une forme d’objectivité, l’objectivité réelle n’existant pas. Je ne suis pas béat devant mon écran et une distance sied pour apprécier les morceaux de bravoure des politiques. Car ne nous leurrons pas, s’ils acceptent de participer à ces émissions, ils en connaissent les limites et les avantages.

Ce soir-là Jean-Luc Mélenchon a été mis sur le gril, comme n’importe lequel des invités politiques. Il est vrai que le style des journalistes de télévision a évolué. Plus d’agressivité, plus de droit de suite, plus d’interpellations. Que je sache, Jean-Luc Mélenchon n’est pas homme à se laisser manœuvrer ou duper. Il a une très forte expérience de la politique et des débats. Il défend une idéologie qui n’est pas la mienne mais elle a le mérite d’être cohérente, étayée, charpentée. Je ne l’ai jamais vu être déstabilisé. Au contraire, c’est lui qui d’habitude sème le trouble, parvient à confondre ses détracteurs qu’il humilie parfois. Souvent d’ailleurs s’agissant de jeunes journalistes ou d’intervieweurs timorés et pas assez cultivés.

Alors quoi ? Devra-t-on se contenter de la chaîne Mélenchon (bientôt avec Gérard Miller) pour écouter sa voix et entendre ses arguments ? Devra-t-il pour autant éviter toute contradiction, toute mise en cause de ses propositions sous prétexte que ses interlocuteurs ne sont pas des insoumis ? D’ailleurs le nom lui-même de son mouvement exige qu’il s’y conforme en souhaitant que les citoyens, quel que soit leur fonction, quel que soit leur place dans le débat, ne se soumettent à aucun gourou, aucun diktat, aucun Dieu ni maître.

La campagne « euphorique » et gagnante de Pierre Mendès France à Grenoble : Déjà cinquante ans…


Georges Kiejman, l'ami mendésiste.©JCH
Léone Nora est présente. Cette vieille dame digne et élégante, ancienne collaboratrice de Pierre Mendès France n’a pas voulu rater la commémoration du 50e anniversaire de l’élection de PMF dans la seconde circonscription de l’Isère en 1967. Michel, le fils de l’ancien maire de Louviers et Joan son épouse, sont également assis dans les travées de la salle Colbert de l’Assemblée nationale où ils ont été rejoints par Pierre Joxe, ancien président du Conseil constitutionnel ou encore François Loncle, successeur de PMF à Louviers et cela pendant 32 ans. Des témoins grenoblois ont également fait le voyage.

Emmanuel Laurentin, médiateur, a toutes les peines du monde à obtenir raison d’un matériel de diffusion capricieux. La salle a tout de même revu et réécouté le débat contradictoire qui opposa PMF et Georges Pompidou quelques jours avant le premier de l’élection législative de 1967. Quel débat, ponctué de cris, de vociférations, d’insultes…dans une salle majoritairement hostile (avec la présence du SAC de sinistre mémoire). PMF fit front avec un sang froid et un sens de la répartie acquis au fil des campagnes euroises pas toujours paisibles (1).

André Azoulay, président de l'IPMF.©JCH
PMF à Grenoble et pas dans l’Eure en 1967 ? Alors même que les Lovériens se sentaient orphelins de leur grand homme, déjà en 1962 à Evreux (2) ils le voyaient partir dans le Dauphiné, coupant définitivement le cordon avec son département de cœur et d’action ! Georges Kiejman — il a le sens de la formule — souligne que « Grenoble a choisi PMF plus que lui n’a choisi Grenoble. » En effet. La ville d’Hubert Dubedout connaît alors un développement industriel sensible, les forces politiques de gauche (excepté le PCF), les intellectuels, les syndicats, vibrionnent et l’environnement universitaire se montre favorable à l’homme du « discours à la jeunesse ». Car PMF, toujours, a le regard tourné vers l’avenir. Et le PSU, notamment, à ce moment de l’histoire, est un parti politique qui compte. Michel Hollard, présent à Paris, hier, le jeune secrétaire fédéral de ce parti à 26 ans, a pris le temps d’expliciter le contexte local en soulignant les contradictions internes à la gauche mais aussi les avantages de la personnalité accueillie dans sa ville : l’action, la rigueur, la vérité, le rôle du citoyen, dont Georges Kiejman assure que PMF en avait une idée sublimée !

Face à ce dernier, un gaulliste ordinaire. C’est d’ailleurs pourquoi Pompidou avait souhaité l’aider dans le combat local. Il faut se souvenir du contexte. En 1967, les forces de gauche ont le vent en poupe, pour la première fois depuis 1958, il existe une chance de les voir majoritaires au Palais Bourbon. La séquence dans laquelle Pompidou interpellé par PMF sur ce qu’il ferait en cas de défaite de la droite, est révélatrice de la toute puissance de ceux qui allaient susciter la vague bleue en 1968 — en surfant sur la peur et l’anticommunisme — et de la frayeur qu’elle a suscitée dans leurs rangs. Elle est aussi parlante quant au mépris affiché à l’égard d’une gauche alors dominée par le parti communiste français lequel — rappelons le pour mémoire, aux municipales de 1965 à Grenoble — avait exigé le poste de maire et la majorité absolue dans le conseil ! On sait ce qu’il advint…

Avec 54 % de suffrages, PMF gagne Grenoble et revient sur les bancs d’une chambre du Parlement. Mais quelques mois plus tard, mai 68, sa révolte, ses grèves, ses barricades, ses accords de Grenelle, conduisent à la dissolution de l’Assemblée nationale et la victoire écrasante des gaullistes. A Grenoble, Jean-Marcel Jeanneney, bien aidé par les communistes, est élu avec 130 (160 ? soit 0,2% d’écart) voix d’avance du PMF après une campagne indécente et violente. A Grenoble (comme à Louviers d’ailleurs) la droite agite le drapeau noir et effraie le bon peuple. L’idylle n’aura pas duré longtemps. Deux ans après sa défaite, PMF tombe malade et abandonne la politique active non sans commenter jusqu’à sa disparition, surtout à l’international, les principaux événements notamment ceux du conflit Israël-Palestine, où il a tenté de concilier ce qui demeure encore aujourd’hui, inconciliable.

PMF a adoubé François Loncle en 1978.©Jean-Charles Houel
André Azoulay, président de l’Institut Pierre Mendès France, a raison d’évoquer la modernité de la parole mendésiste. Le rôle de l’IPMF est justement de porter haut cette parole dont les échos résonnent jusque dans les discours des principaux candidats aux postes éminents. J’ose évoquer un petit point de désaccord avec Georges Kiejman. Ce dernier, ami indéfectible de PMF, militant infatigable à Evreux et Grenoble, après qu’il eut évoquer le climat affectif des relations humaines aussi denses qu’euphoriques avec PMF surtout pendant la campagne de Grenoble, assure que s’il avait « souvent économiquement raison, PMF eut parfois tort politiquement ». Il cite les premières mesures du gouvernement Mauroy (3) suivies du tournant de la rigueur (économique celle-là !) prouvant pourtant, s’il en était besoin, que PMF avait une fois de plus raison. C’était déjà l’origine du conflit entre PMF et le général de Gaulle à la sortie de la guerre. Avec le temps, on sait maintenant que René Pleven avait économiquement tort. Et le général de Gaulle avec.
(1) J'ai personnellement (javais 10 ans) souvenir d'une campagne violente à la salle des fêtes de Louviers en 1956 avec intervention des paras de « Biaggi »…j'ai retenu ce nom, j'ignore toujours qui cet homme était vraiment. 
(2) lors des législatives de 1962, PMF a fait le choix d’affronter Jean de Broglie, ministre du général de Gaulle dans une circonscription d’Evreux. Il y avait pourtant un désir de Mendès France à Louviers. Le chagrin qu'il éprouva en 1958 (battu au premier tour par Rémy Montagne) était encore trop fort.
(3) J’avais interviewé PMF quelques semaines avant les législatives de 1981 en soutien à la candidature de François Loncle. Il avait refusé de commenter les mesures économiques de l’exécutif Mauroy-Mitterrand. Son silence valait plus que prudence.

3 décembre 2017

Les conférences de la SED de Louviers : l'architecture pré-romane et romane dans l'Eure le 16 décembre


Eglise romane dans l'Eure.
La prochaine conférence de la Société d’Études Diverses aura lieu le samedi 16 décembre, à l’heure et au lieu habituels : à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l’Hôtel de Ville de Louviers.
Après la Renaissance, c’est à l’art roman que nous nous intéresserons. Pour en parler, nous accueillerons un spécialiste de cette période, Nicolas Wasylyszyn, Ingénieur du Patrimoine, adjoint au Chef de l’Unité départementale de l’Architecture et du Patrimoine de l’Eure. Vu l’ampleur du sujet, c’est un aspect de l’art roman dans le département qu’il abordera : « Archéologie du bâti des églises antérieures à 1050 dans le nord de l’Eure ».

L’architecture pré romane et romane précoce de Haute-Normandie a depuis longtemps retenu l’attention de nombreux historiens de l’art et archéologues qui ont défini les caractères remarquables de ces édifices. Récemment, les travaux de Jacques Le Maho et Jim Morgenstern sur l’église de Saint-Pierre-de-Jumièges ont permis d’avancer sur ce sujet en reculant la date d’édification de ce monument du XIe au IXe siècle.
En 1997, un pré-inventaire des édifices dédiés à Saint-Martin avait mis en valeur le caractère précoce de plusieurs églises par rapport aux canons de l’architecture de la seconde moitié du XIe et du début du XIIe siècle. Sur les bases de ce travail, un inventaire plus large a été réalisé sur les églises de Haute-Normandie présentant des archaïsmes architecturaux. Ce corpus en regroupe actuellement 78, identifiées comme romanes précoces. Par des recoupements architecturaux, toponymiques, topographiques, on pouvait déjà avancer l’hypothèse que ces églises ont été construites entre la seconde moitié du Xe et le début du XIe siècle.
Des datations récentes au radiocarbone réalisées sur des fragments de bois prélevés dans les mortiers de l’église du hameau de Pierre Ronde, dans la nouvelle commune de Mesnil-en-Ouche (canton de Bernay), et de celle de Calleville (canton de Brionne) semblent confirmer cette hypothèse. Nous découvrirons tout cela en images au cours de la conférence.