26 avril 2017

Le FN au second tour : Je ne m'y résous pas et les Français ne devraient pas s'y résoudre !


Je ne m’y résous pas. Et personne dans la France de 2017 ne devrait s’y résoudre. La normalisation du Front national et la présence de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle devraient choquer des millions de consciences. Et soulever un  vent de révolte, pacifique certes, mais indispensable à la vitalité des symboles forts de notre République. Que l’héritière du domaine de Montretout ait surtout montré le visage hideux d’une France d’hier, la France de 1500 ans d’histoire et de la pureté de la race, voilà qui devrait nous empêcher de dormir sur nos deux oreilles. Car la France ne se dissout pas dans la monarchie ni dans les guerres coloniales si chères à son père et à sa famille politique.

Je ne me résous pas à entendre Marine Le Pen sur les chaînes de télévision, invitée au 20 heures dénoncer « un front républicain pourri » après avoir exigé qu’on supprime le drapeau européen du décor, ou Florian Philippot, son bras droit en supermenteur fustiger ledit drapeau comme « torchon des oligarchies ». Les mots ce ces bateleurs précèdent les actes. Leur haine de l’autre, de tout ce qui n’est pas eux, autorise tous les excès et tous les coups bas alors même qu’ils usent et abusent d’un système qui les nourrit. Marine Le Pen devrait être mise en examen comme Fillon l’a été. Lui a payé, elle paiera.

La normalisation du Front national, parti antirépublicain, me choque. Je ne parviens pas à comprendre comment nos concitoyens des campagnes qui n’ont jamais vu un immigré dans les rues de leur village abreuvent de leurs suffrages ce parti de l’anti-France. Car notre pays, s’il est admiré et respecté dans le monde entier, l’est bien au nom de valeurs universelles, au nom des Lumières qui continuent d’éclairer le monde. 

Le dimanche 7 mai, et je pèse mes mots, le vote des Français vaudra choix de civilisation. Les Français auront à choisir entre la « vieille » France des Le Pen et du ressentiment ou celle des républicains et des démocrates attachés à un système — je n’ai pas peur du mot — dans lequel l’Etat, les fonctionnaires, jouent leur rôle régalien-régulateur et les salariés, entrepreneurs, créateurs, assument leur utilité sociale.

(article à paraître dans La Dépêche du jeudi 27 avril)

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