20 juin 2017

Bruno Questel (La République en Marche) n'est pas né de la dernière pluie


Bruno Questel avec François Loncle au Moulin à Louviers.
Résultat des législatives dans l’Eure : 5/0 pour La République En Marche contre le  FN. Voilà de quoi se réjouir ! A lire la prose mensongère des candidats FN dont celle de Doris Perreaux, caricaturale à souhait, on se dit que les électeurs (trices) sont plus intelligents que ne le pensent les dirigeants frontistes.

L’ambiance tristounette de la salle du Moulin à Louviers, bureau centralisateur, dimanche soir ne laissait percer ni passion ni triomphalisme de la part de Bruno Questel. Le nouveau député, ancien suppléant devenu parlementaire macronien ne fera pas partie des novices. Ancien attaché parlementaire au Sénat, proche des lieux de pouvoir du temps où le maire de Grand Bourgtheroulde roulait pour le PS, Bruno Questel, sait où il met les pieds. Il n'est pas un perdreau de l'année. Il sait aussi que lors d’un premier mandat, si la présence à l’assemblée est utile parfois, il faut labourer sa circonscription de long en large pendant cinq ans. Et encore, le résultat n’est pas garanti à la sortie quand une vague comme celle de dimanche emporte les plus aguerris des élus même si certains ont sauvé leur tête comme Woerth ou Ciotti. Par contre et c’est heureux, les Myard et quelques autres députés sexistes ont connu la défaite.

Il est vrai que des électorats bigarrés ont mêlé leurs voix — ce qu’ils reprochent à Macron d’ailleurs — pour faire battre certains députés de la République en Marche. Il suffit de comparer les scores obtenus dans certaines communes aux premier et second tours pour constater la « ligue » des contraires. C’est ainsi qu’un candidat du Front national a ouvertement appelé à voter pour la candidate de la France insoumise opposée à Manuel Valls. Et ce n’est pas un cas unique. A Alizay, l’abstention est évidemment venue des rangs de la France insoumise. Et pourtant, l’un des deux candidats était membre du Front national ! Voilà où nous en sommes.

Ce n’est pas le plus important. L’essentiel est quand même la politique qui sera conduite par le président, son gouvernement et approuvée par l’Assemblée nationale. Une charte en six points va contraindre (avec leur accord) les nouveaux députés de LRM. Il s’agira d’abord de voter la confiance, puis la loi de moralisation de la vie publique sans oublier la loi d’habilitation des ordonnances sur la réforme du code du travail. Jean-Luc Mélenchon, en contestant la légitimité du nouveau pouvoir, et Marine Le Pen qui en fait autant dans un autre registre, ouvrent un chemin dangereux. Il n’est pas sain que des députés élus contestent la représentativité des députés d’autres partis ou mouvements. « La rue » ne vaudra jamais un bulletin de vote de même qu’une abstention fût-elle intitulée « grève générale civique » ne remplacera jamais une consultation populaire. Quand Mélenchon termine ses discours par « merci les gens » il devrait avoir un peu plus d’égard pour ceux des gens qui ne pensent pas comme lui ni par lui.

Cela dit, la majorité « confuse » rassemblée autour d’Emmanuel Macron aura du mal à demeurer unie pendant cinq ans. Au fil des mois et des obstacles, certains baisseront les bras, d’autres trahiront, d’autres encore, joueront le bunker contre le peuple. C’est la vie. A moins que le président Macron ait des idées neuves. Le bonheur n’en est-il pas une ?

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