3 juin 2017

L'obstination de Richard Ferrand brouille le message gouvernemental sur l'exemplarité des élus


Ils sont gonflés les socialistes. Enfin pas tous. Mais ceux qui tombent à bras raccourcis sur Ferrand devraient se souvenir que leur collègue, député du Finsitère, a été député socialiste en 2012, qu’il a siégé au sein du groupe PS de l’Assemblée nationale sans que personne, apparemment, ne soit dérangé par sa présence. Ont-ils oublié les pratiques de nombre d’élus de ce parti et de quelques autres, rattrapés par des déclarations incomplètes voire fausses à la Haute autorité de la vie publique ? Ont-ils oublié les conduites insupportables des Thévenoud, des Cahuzac, qu’ils ont défendu pendant des semaines (ou quelques jours pour Thévenoud) alors que la vérité éclatait au grand jour !

Je ne suis plus membre du PS mais si je l’étais encore, je me garderais bien de crier avec les loups alors que le nettoyage n’a pas été totalement fait dans certaines écuries. Les citoyens ont le droit et le devoir, eux, d’inviter Richard Ferrand à se mettre en congé de gouvernement et d’y revenir plus tard si l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Brest, ne démontre rien de délictueux. Cette démission-sacrifice — c’en est un — est nécessaire pour des raisons évidentes de non contagion d’une équipe alors même que François Bayrou propose nombre de mesures saines dans trois projets de lois et certains principes dont certains devront être intégrés dans la constitution. Mesures saines mais message brouillé. Quel gâchis.

Je ne comprends toujours pas la logique d’Edouard Philippe qui veut faire du scrutin législatif une espèce de machine à blanchir dont je conteste l’usage. « Les électeurs jugeront » affirme-t-il. Mais les électeurs ne sont pas là pour juger. Ils sont là pour soutenir une politique et ceux et celles qui la défendent. Elu ou pas le 18 juin, Richard Ferrand demeure le même homme avec le même passé et les mêmes conduites. Le suffrage universel n’efface rien. Il n’absout personne. Il n’est pas le baromètre de l’appréciation personnelle des uns sur les autres. Ferrand a-t-il été un bon député ? Soutient-il la bonne politique ? Voilà les questions qu’il faut se poser. Si Richard Ferrand était élu et ensuite poursuivi puis condamné, alors il faudrait sévir et sévir sévèrement. Oui, les élus doivent être exemplaires. Oui, on doit être clean quand on revendique les suffrages des citoyens. Oui, c’est beaucoup demander. Mais personne n’oblige personne à être candidat pour représenter la nation.

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