11 septembre 2017

« Je serai d'une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. » Emmanuel M.


Je n’irai pas jusqu’à affirmer qu’Emmanuel Macron est « Immature » comme l’a déclaré ce jour Benoît Hamon. S’il est vrai que la président de la République se distingue parfois par des propos assez trash voire insolents, on est en droit de s’interroger sur le fait qu’il laisse apparaître ses pensées profondes (donc inconscientes) ou bien qu’il provoque délibérément ceux qui lui résistent.

Dans les deux cas, il a tort. Un président de la République, fût-il Jupiter, ne doit pas demeurer sur les cimes et se croire intouchable ou supérieur. Au fil des mois, M. Macron est apparu dans toute son arrogance. Quand il a traité les salariées d’une entreprise bretonne d’« illettrées », quand il a évoqué, à la gare du nord « ceux qui travaillent » et les autres « qui ne sont rien » et enfin, récemment, en dénonçant les « fainéants, les cyniques et les extrêmes. » (1) A y regarder de près, le vocabulaire de M. Macron n’a rien d’apaisant ni de sympathique. Cette suffisance durera-t-elle le temps du mandat ou, face aux événements, devra-t-il en rabattre ?

M. Macron aura bien du mal à chasser le naturel et il faut s’attendre à d’autres saillies à la Sarkozy. Le « racaille » de triste mémoire, comme le « casse toi pov con » lui collent à la peau. Avec le temps on s’en amuse puisque le Petit Nicolas est devenu politiquement inoffensif. Emmanuel Macron ne se trouve pas du tout dans la même situation. Elu au second tour face à la candidate du Front national avec un taux d’abstention énorme il a des responsabilités colossales sur les épaules car il n’a pas le droit d’échouer. Bon, on n’en est qu’au début du mandat et et d'ici 2022 de l’eau coulera sous les ponts comme une manif de la Nation à la Bastille. Tout de même. Si j’étais à la place des élus LRM, je ferais savoir au président et à ses conseillers que le vocabulaire de notre belle langue recèle maintes  images ou métaphores permettant d’exprimer clairement une pensée sans pour autant mépriser ceux et celles qui ne partagent pas leurs idées.

« En politique, le problème n’est pas de briller, mais de durer. » Cette phrase de Xavier Bertrand parue dans un JDD de juin laisse entendre que la présence d’Emmanuel Macron à la tête de l’Etat est le résultat de conjonctions favorables bien difficiles à réunir durant tout un quinquennat. Raison de plus pour prendre des gants quand il s’agit de vilipender…qui au fait ? On aimerait que les éventuels coupables soient clairement désignés sans remonter à la Saint glin-glin.

(1) S'exprimant devant la communauté française à l'école française d'Athènes, vendredi 8 septembre 2017 - Emmanuel Macron 

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