6 septembre 2017

La violence en politique a évidemment à voir avec la jouissance du pouvoir


Après l’agression dont a été victime Nathalie Kociusko-Morizet, le coup de casque porté par un député LRM contre un dirigeant du PS parisien lui valant 30 jours d’arrêt de travail et un traumatisme crânien plus que sérieux, voilà que Jean-Vincent Placé, sénateur EELV de Paris, ancien ministre, et sans doute candidat à sa succession le 24 septembre prochain, a été agressé et dépouillé de ses effets au cours de la nuit de samedi à dimanche.

Ces dernières décennies, jamais les hommes ou femmes politiques n’avaient été l’objet de violences physiques aussi graves et rendues publiques. Ne soyons pas naïfs. Bien sûr que le combat politique présente des aspects peu reluisants et suscite des passions extrêmes. Les campagnes électorales, notamment, de la part de colleurs d’affiches peu scrupuleux ou de distributeurs de tracts excessifs, sont souvent marquées du sceau de l’intolérance et du non respect de l’adversaire. 

Est-ce vraiment nouveau ? Certainement pas. La France de la 3e République a connu des situations bien plus douloureuses avec l’antisémitisme, les menaces de coups d’état, des manifestations avec morts d’hommes et de femmes. On croyait que l’évolution des mœurs, le développement de l’éducation, les rigueurs de la loi, allaient rendre le monde politique meilleur. Il n’en est rien. Cette violence physique survient à un moment particulier de l’histoire de la 5e république avec la remise en cause de rentes de situations que les partis traditionnels croyaient acquises. Le PS, les Républicains, le FN, et même la France insoumise, n’ont pas obtenu les victoires espérées suscitant regrets, jalousies et dépit…Il n’est pas si étonnant que des esprits faibles ou des frustrés passant à l’acte se livrent à des agressions que la loi condamne.
M. El Guerrab a démissionné de la République en Marche.

Plus surprenant en revanche, ce coup de casque de M. El Guerrab, député de l’étranger dans la circonscription de l’Afrique de l’Ouest. Qu’il y ait eu un conflit en cours entre lui et sa victime, M. Faure ne fait pas de doute. Ils s'étaient notamment disputés une investiture législative à Paris. On attend d’un élu de la nation plus de maîtrise, plus de circonspection, mais on a tort. Car les hommes et leur cerveau reptilien sont toujours à l’œuvre. Il suffit parfois de peu de chose pour passer de la colère à la violence physique. Justement. Les responsables de la République en marche souhaitent que leur député démissionne de son mandat après avoir quitté le mouvement. Ce serait bien le moins. Mais dans ce domaine, rien n’est sûr. On a connu bien des élus (n’est-ce pas M. Fillon ?) mis en examen ou inquiétés pour X raisons qui n’ont pas décroché. Il faut croire que le pouvoir et son exercice sont des drogues puissantes dont l’addiction guette tout un chacun.


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