5 décembre 2017

Jean-Luc Mélenchon devrait apprécier les journalistes insoumis(e)s


Je ne parviens pas à comprendre. D’où vient la haine recuite de Jean-Luc Mélenchon à l’égard de la presse. Quand il entend le mot journaliste, JLM ne sort pas son revolver mais une litanie de critiques, de méchancetés le tout emballé dans un discours violent destiné à blesser. Il était récemment l’invité de l’émission politique de France 2 avec pour interlocutrice principale Léa Salamé. Cette journaliste-animatrice n’est pas réputée pour être spécialement hostile à qui que ce soit. On dit même d’elle qu’elle exerce son métier avec compétence et une forme d’objectivité, l’objectivité réelle n’existant pas. Je ne suis pas béat devant mon écran et une distance sied pour apprécier les morceaux de bravoure des politiques. Car ne nous leurrons pas, s’ils acceptent de participer à ces émissions, ils en connaissent les limites et les avantages.

Ce soir-là Jean-Luc Mélenchon a été mis sur le gril, comme n’importe lequel des invités politiques. Il est vrai que le style des journalistes de télévision a évolué. Plus d’agressivité, plus de droit de suite, plus d’interpellations. Que je sache, Jean-Luc Mélenchon n’est pas homme à se laisser manœuvrer ou duper. Il a une très forte expérience de la politique et des débats. Il défend une idéologie qui n’est pas la mienne mais elle a le mérite d’être cohérente, étayée, charpentée. Je ne l’ai jamais vu être déstabilisé. Au contraire, c’est lui qui d’habitude sème le trouble, parvient à confondre ses détracteurs qu’il humilie parfois. Souvent d’ailleurs s’agissant de jeunes journalistes ou d’intervieweurs timorés et pas assez cultivés.

Alors quoi ? Devra-t-on se contenter de la chaîne Mélenchon (bientôt avec Gérard Miller) pour écouter sa voix et entendre ses arguments ? Devra-t-il pour autant éviter toute contradiction, toute mise en cause de ses propositions sous prétexte que ses interlocuteurs ne sont pas des insoumis ? D’ailleurs le nom lui-même de son mouvement exige qu’il s’y conforme en souhaitant que les citoyens, quel que soit leur fonction, quel que soit leur place dans le débat, ne se soumettent à aucun gourou, aucun diktat, aucun Dieu ni maître.

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