25 février 2017

Les conférences de la SED de Louviers : « Victor Hugo et la Normandie » le 11 mars à 16 heures


Jean-Pierre Binay, président de la SED, au micro. (photo JCH)
La prochaine conférence de la Société d’Études diverses aura lieu le samedi 11 mars, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l’Hôtel de Ville de Louviers. Nous aurons le plaisir d’accueillir une nouvelle fois Gérard Gengembre, professeur émérite à l’Université de Caen et spécialiste de la littérature du XIXe siècle. Il évoquera les liens qui unissent la Normandie et l’auteur des Misérables : « Victor Hugo et la Normandie ».

Dans la vie et l’œuvre de Victor Hugo, la Normandie occupe une place privilégiée. De 1834 à 1837, elle fut d’abord l’objet de pérégrinations amoureuses avec sa maîtresse Juliette Drouet, escapades qui s’inscrivent aussi dans ce rapport aux lieux, paysages et monuments que constitue le voyage romantique. Puis, en 1843, ce fut la mort de Léopoldine, le drame de Villequier, brisure de l’âme, qui sublime cette partie de la vallée de la Seine en lieu mémoriel sacré. Ce sera enfin l’exil dans les îles anglo-normandes, de 1851 à 1870, où, avec famille et maîtresse, l’écrivain s’installe dans un refus exemplaire et obstiné. Trois Normandie, marquant trois moments hugoliens : aucune autre province, aucun autre pays ne compte autant dans l’univers du créateur, du père, de l’amant.

D’autre part, voici les quelques modifications apportées, à la suite de l’assemblée générale, dans le conseil d’administration de la SED : Président : Jean-Pierre Binay, vice-présidents : Claudine Jeulin, Claude Cornu, trésorier : Gilles Bethon, trésorier adjoint : Claude Duflo, secrétaire : François Charmot, secrétaire adjoint : Patrick Masson, archiviste : Christian Gateau, chargés de mission : Claude Blanluet  (relations extérieures) Yvette Petit-Decroix (patrimoine) membres : Roland Hazard, Katy Robert, Jean Queré.

Candidats à la présidentielle : « Pas touche à la Sécu ! »


Le ou les candidats qui se risqueraient à toucher à la Sécurité sociale feraient bien d’y regarder à deux fois. François Fillon, il y a quelques semaines, avait envisagé une sécurité sociale à deux vitesses, la SS prenant en charge les gros risques et le système mutualiste ou assurantiel prenant en charge les petits. La définition des gros et petits risques a fait l’objet d’un large débat dans l’opinion puisque les supporteurs du candidat de la droite et du centre (du centre de moins en moins depuis que Bayrou soutient Macron) ont eu un mal fou à s’accorder sur le petit et le gros rhume !
Face au tollé général, François Fillon a enrichi (il faut comprendre modifié) son programme en faisant marche arrière et en affirmant, dorénavant, vouloir maintenir le système existant. L’alerte avait été chaude mais qui sait s’il ne reviendrait pas dessus une fois au pouvoir.

Si j’évoque la Sécurité sociale c’est parce que, familialement, je viens d’être confronté à une urgence médicale qui m’a fait apprécier au plus haut point le fonctionnement de notre système médical et hospitalier. Qu’il s’agisse du médecin de ville (familial), du laboratoire d’analyses, du service des urgences de l’hôpital des Feugrais, du service de soins médicaux dudit hôpital, le patient a été pris en mains dans des délais raisonnables et avec une efficacité réelle. Il aura suffi d’une carte vitale et d’une attestation de mutuelle pour que le malade soit rassuré et voie ses troubles disparaître au fil des heures…

Je n’ignore pas que 30 % des personnes ayant besoin de soins ne vont pas chez le médecin pour des raisons financières. Je n’ignore pas non plus que certains candidats à l’élection présidentielle osent proposer de supprimer l’aide médicale gratuite ainsi que celle attribuée aux étrangers en situation irrégulière. C’est sans doute leur part d’inhumanité. La sécurité sociale pour tous et partout doit donc être protégée. Emmanuel Macron et Benoît Hamon, notamment, se sont engagés à ne pas supprimer un seul poste dans la fonction hospitalière. Ils ont compris l’absolue nécessité de préserver un système de santé performant et sans doute l’un des meilleurs (le meilleur ?) du monde. Alors « pas touche à la sécu ! »

La famille et le clan Fillon ont encore du mouron à se faire


Les Fillonistes se rassurent. Ils ont tort. En décidant d’ouvrir une instruction contre X dans l’affaire des emplois présumés fictifs et donc de mettre en action une instruction avec trois juges, le Parquet national financier n’exonère pas François Fillon, son épouse, Pénélope, ses enfants et Marc Joulaud, son suppléant, de leurs responsabilités éventuelles.
Au contraire cette saisine des juges contre X va leur permettre d’élargir leurs enquêtes à tous ceux et toutes celles qui pourraient avoir concouru à des faits répréhensibles tels que : « détournements de fonds publics, abus de biens sociaux et recel, trafic d’influence et manquement aux obligations de déclaration à la Haute autorité sur la transparence de la vie publique ».
Si François Fillon retrouve quelque quiétude pendant sa campagne ses proches ne bénéficieront pas de la même sérénité. Protégé par son immunité parlementaire, il va pouvoir en prendre à son aise même si les juges d’instruction le convoquent en parution volontaire. Je ne doute pas qu’il réagira comme Marine Le Pen et refusera de se rendre dans le bureau des magistrats pendant la campagne électorale. Il n’en ira pas de même pour Pénélope et leurs enfants.

En regrettant le vote de la loi récente (celle du 16 février) je ne croyais pas si bien dire puisque le PNF a décidé de choisir la voie de l’instruction pour éviter que la prescription ne s’applique à certains faits ! Lorsque la nouvelle loi sera publiée (dans quelques jours donc), il sera possible que les faits précédent la période de douze années avant leur publicité soient prescrits. Je posais la question de savoir à qui profiterait cette loi. On a aujourd’hui la réponse. Elle aurait pu profiter à François Fillon comme elle profitera à d’autres cols blancs éventuellement coupables de faits délictueux. Ce n’est évidemment pas une avancée démocratique. C’est même un sacré recul bien peu conforme aux nécessités du temps. Les citoyens attendent de nos élus une certaine exemplarité et surtout la fin de certains avantages considérés comme des privilèges. Il est absolument impératif qu’une future loi sur la moralisation de la vie politique — exigée par François Bayrou notamment — révise cette loi du 16 février 2017 adoptée sans même que certains députés de gauche se rendent compte de leur bévue.

Il n’empêche. Si François Fillon échappe (provisoirement) aux contraintes judiciaires, l’enquête va suivre son cours. Il serait pour le moins étonnant — même si cela ne plaît pas à Gilbert Collard, ancien avocat, député FN — que les juges d’instruction décident de prendre des vacances et cessent leurs investigations. La famille et le clan Fillon ont encore du mouron à se faire.

24 février 2017

Les conférences de la Société libre de l'Eure : « La vie littéraire et politique du vicomte de Chateaubriand »


Dans le cadre de ses conférences mensuelles, la Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l’Eure, association laïque fondée en 1798 sous le Directoire, a invité le samedi 4 mars Laurent Nagy, docteur en histoire et enseignant. Cette conférence est intitulée « La vie littéraire et politique du vicomte de Chateaubriand ». Elle aura lieu comme de coutume aux Archives départementales de l’Eure à Évreux, 2 rue de Verdun, à partir de 14 h 30.

Avec François René de Chateaubriand l’histoire rejoint la littérature et inversement. Les quatre-vingts années de la vie de François René de Chateaubriand (1768-1848) sont parmi les plus mouvementées de l’histoire de France. Il a vécu les révolutions de 1789, 1830, 1848. Il a connu la monarchie traditionnelle avec Louis XVI, la monarchie restaurée avec Louis XVIII et Charles X, puis la monarchie bourgeoise avec Louis-Philippe qu’il a rejetée. Il a traversé le Consulat et l’Empire, qu’il a cru pouvoir servir. Déraciné, émigré, voyageur perpétuel, Chateaubriand a inventé dans ses écrits le romantisme français.

Dans cette conférence, présentée par Laurent Nagy, nous suivrons cet homme qui participa, tout au long de sa vie, à l’histoire politique et intellectuelle de son temps et qui influença grandement la littérature française. En liaison avec  son dernier ouvrage et en utilisant des illustrations d’époque (via un PowerPoint), le conférencier présentera cette personnalité attachante et parcourra avec les auditeurs ces années bouleversées de l’histoire politique de la France

Laurent Nagy est l’auteur de nombreux ouvrages et articles consacrés à la période allant de la Révolution française à la Révolution de 1830. Il est bien connu de la Société libre devant laquelle il a déjà présenté en 2014 « La Restauration. Les Bonapartistes à l’assaut de la monarchie (1814-1830) » et en 2016 « Les Cent-Jours, aspect politique et militaire ».

Entrée libre et gratuite.
Société libre de l’Eure, 2 rue de Verdun 27025 Evreux cedex. – http://societe-libre-eure.org

Un chef du Ku klux klan soutient Marine Le Pen. L'UKIP battu à une législative en Angleterre. Frédéric Duché est-il toujours l'assistant de Franck Gilard ? Vers une Union de toute la gauche en France ?


Qui se ressemble s’assemble : 
l’ancien chef du Ku klux klan soutient Marine Le Pen. Ne vient-elle pas de recevoir le soutien appuyé de l’ancien leader du Ku Klux Klan, le mouvement suprémaciste américain, raciste, antisémite, et xénophobe. Ce mouvement d’extrême droite s’est rendu célèbre au 20e siècle en lynchant nombre d’Afro-américains et en regrettant l’esclavage des temps anciens. Le KKK avait soutenu la campagne de Donald Trump qui avait feint de ne pas connaître les leaders de ce mouvement infréquentable. En plaçant les fondamentaux de Marine Le Pen dans la lignée de ceux de son père Jean-Marie, l’ancien leader du KKK ne fait que reconnaître une évidence. Malgré les apparences et les faux semblants, Marine Le Pen est la digne fille de JMLP et de ses idées fixes.
Libération titre aujourd’hui : « tête haute mains sales » pour qualifier les aventures judiciaires nombreuses du FN, qu’il s’agisse des emplois présumés fictifs à Strasbourg, du financement bizarroïde des campagnes électorales, ou encore des déclarations de patrimoine inexactes. Une dizaine d’amis de Marine Le Pen sont mis en examen et des procès devraient se tenir dans les mois qui viennent. J’invite les électeurs du FN — ils ne doivent pas être nombreux à lire ce blog — à réfléchir à deux fois avant de mettre le bulletin FN dans l’urne. Il ne symbolise pas ce qu’ils croient. D’autant plus que Marine Le Pen a refusé de répondre à une convocation des juges en charges des affaires. A-t-elle quelque chose à se reprocher ?

La défaite des amis de Farage
La large défaite du candidat de l’UKIP, hier, lors d’une législative partielle en Grande-Bretagne est rassurante. Les britanniques d’une circonscription qui avait voté à plus de 65 % pour le Brexit ont élu un travailliste et renvoyé à ses études le successeur de Nigel Farage à la tête du mouvement de droite extrême. C’est une bonne nouvelle et une claque pour ceux et celles qui croyaient avoir un boulevard anti-européen.
Même si les conséquences du Brexit ne se sont pas encore sentir concrètement, bien des signes négatifs apparaissent : volonté de départ de nombreux médecins étrangers, risque d’expatriation d’universités et de banques, perte d’investissements industriels, alors même que les accords économiques avec les Etats-Unis demeurent hypothétiques. A l’évidence, Theresa May sent bien que le Brexit va créer plus que des turbulences en Grande-Bretagne et que les Ecossais et les Irlandais notamment, ne vont pas se laisser faire. La frontière physique entre les deux Irlande, notamment, ne sera pas rétablie !

Frédéric Duché, assistant de Franck Gilard ?
Une mesure de transparence nécessaire vient d’être prise par le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone. Il a décidé de faire publier sur le site de l’AN la liste précise des assistants parlementaires des 577 députés. Pour notre département, on peut découvrir les noms des assistants parlementaires des cinq députés, la plus conforme me semblant être celle de François Loncle, député de la 4e circonscription dont les quatre assistants sont connus pour l’efficacité et la réalité de leur travail.
J’ai découvert que Franck Gilard, député des Andelys, avait comme assistant Frédéric Duché. Même si j’imagine que la liste a été mise à jour, je m’interroge tout de même sur la présence de M. Duché. S’il s’agit bien du même homme, ce dernier est maire des Andelys, vice-président du Conseil départemental, président de la communauté d’agglomération de Vernon, Pacy etc. n’en jetez plus !
Comment, à moins qu’il ne s’agisse de son hologramme, M. Duché fait-il pour remplir correctement toutes ces fonctions et assurer le fonctionnement, même partiel, de la permanence de son mentor ? Une réponse serait appréciée.

Jean-Luc Mélenchon fait toujours forte impression. 
Jean-Luc Mélenchon chez M-Real à Alizay. (photo RH)
Qu’il soit à une tribune de meeting ou à la télévision, il sait argumenter et riposter. Hier soir, sur France 2, les deux journalistes de service ont dû mesurer à quel point il fallait être affûté et préparé pour affronter le leader de la France insoumise. Face à Philippe Torreton, il s’est passé quelque chose. Le comédien, insistant sur l’écologie et la nécessité de protéger la flore et la faune, mais également sur le besoin d’union pour faire gagner la gauche et donc l’environnement lors des prochaines élections, a interpellé JLM lui demandant de ne pas renoncer à cette union indispensable à la victoire. Que Yannick Jadot et Benoît Hamon aient réussi à se mettre d’accord, hier, est déjà un grand pas. Mais il reste encore bien des marches à gravir avant lundi, date d’envoi des parrainages des maires et autres élus.

Indices graves OU concordants
Les journalistes de grands quotidiens nationaux font tous la même erreur. Quand ils évoquent la possibilité de mise en examen de certain(e)s, ils écrivent systématiquement : « s’il est avéré que des indices graves ET concordants etc. » le code de procédure pénale ne dit pas cela. Les juristes évoquent des « indices graves OU concordants ». Les puristes admettront que le sens de la phrase n’est pas tout à fait le même car la mise en examen éventuelle ne répond pas à l’addition des deux conditions mais au choix de l’une ou de l’autre ce qui est loin d’être synonyme.


22 février 2017

Choquant et injuste : le nouveau délai de prescription pour abus de bien social voté par le Parlement


Les parlementaires n’ont pas conscience des ravages que cause l’approbation de certains textes même lors d’un quinquennat finissant. Le dernier exemple en date illustre l’écart séparant les députés et sénateurs des citoyens dont l’une des principales revendications est l’égalité de traitement devant la loi.

Ainsi, une proposition de loi sur la prescription pénale, adoptée définitivement le 16 février par le Parlement, vient d'entériner une mesure qui pourrait potentiellement permettre aux auteurs d'abus de biens sociaux, de prise illégale d'intérêts ou encore de fraude fiscale d'échapper plus facilement à des poursuites lorsque les faits sont anciens.

Si, dans les cas "classiques" les délais ont été doublés, de 3 à 6 ans pour les délits et de 10 à 20 ans pour les crimes, un amendement du gouvernement est venu assouplir le délai de prescription pour certaines infractions "astucieuses". Pour ces dernières infractions, la jurisprudence avait acté le report du point de départ du délai de prescription au moment où elles ont été découvertes (et non au moment où les faits ont été commis). En clair, pour un délit entrant dans cette catégorie, la prescription de 3 ans ne démarrait qu'à partir du moment où les faits étaient mis au jour.

Des remarques de la Cour de Cassation ont conduit les parlementaires à porter à 12 ans le délai de prescription des délits en col blanc mais avec un bémol majeur : ce délai court dorénavant de la date de la commission des faits et non pas de la date de leur découverte. S’agissant de l’affaire Fillon, par exemple, les faits commis avant 2005 (2017 moins douze ans) seraient prescrits si la nouvelle loi avait eu cours puisque les évènements relatés par le Canard enchaîné ont été révélés cette année. A l’évidence, cette constatation est plus que choquante voire injuste. Qui protège qui ?

Interrogés par France Inter, hier à l’Assemblée nationale dans « le moment Meurice », Georges Fenech, ancien magistrat, député LR, s’en est tenu au texte nouveau sans vouloir le commenter malgré les relances du journaliste. Quant à François Loncle, député de Louviers, lui aussi interrogé, il s’est emmêlé les pinceaux ne sachant plus très bien (1) s’il avait ou non approuvé le texte, un texte contre lequel il voterait lors d’une nouvelle lecture sauf que la loi a été adoptée définitivement pour éviter les navettes avec le Sénat….
(1) Il a déclaré être spécialiste des affaires étrangères pas des travaux de la commission des lois.

21 février 2017

Donald Trump ou Marine Le Pen : la même grossièreté pataude


Donald Trump le menteur
Franchement, cela devient fatigant. J’admire la presse américaine, du moins la presse sérieuse, pas les sites de l’extrême droite quoi, qui ne se lasse pas de relever les mensonges permanents de Donald Trump et de l’interpeller sur ses contradictions devenues quotidiennes. La dernière saillie du président américain est tout simplement invraisemblable. Tenant meeting pour sa campagne de 2020 — on n’est jamais trop précautionneux — le narcissique malfaisant a réitéré ses charges contre les immigrés, ces méchantes personnes terroristes en puissance. Citant la liste des pays et des villes malheureusement victimes de ces fanatiques, il a évoqué la Suède qui, selon Trump, avait été victime, la veille, d’une attaque terroriste islamique !
« La Suède, vous vous rendez compte, la Suède qui a accueilli des étrangers…» sauf que la Suède n’a pas connu d’attentat et que l’imagination de Trump était, une fois de plus, débordante et mensongère. La question ? Comment lutter contre la pratique de cet homme qui, non seulement, selon un député travailliste britannique, possède un cerveau de protozoaire, mais qui en plus, assène fausse nouvelle sur fausse nouvelle. Chez Trump, tout est falsifié, déformé, trompeur, équivoque, inexact. Les journalistes sont vilipendés, critiqués, malmenés, surtout quand il leur vient à l’idée de contester les affirmations insensées de l’occupant de la maison blanche. Comme Trump paraît inépuisable, et surtout insensible aux remarques, les journalistes vont devoir faire preuve d’une patience infinie. Et leurs lecteurs avec.

Marine Le Pen et le voile libanais
Marine Le Pen a l’habitude d’affirmer que quand on est invité ou qu’on s’invite chez quelqu’un, on est prié de respecter son hôte et de se plier aux us et coutumes du pays qui vous accueille. Selon moi, il devrait en aller de même avec les signes religieux. Il ne me viendrait pas à l’idée de pénétrer dans une mosquée sans enlever mes chaussures ni d’entrer dans une église en portant un short et un Marcel. Cela s’appelle du tact pour soi-même et de la déférence pour ceux et celles qui tiennent à ces conduites pour le moins polies.
Alors qu’elle avait été informée, hier, de la nécessité pour elle de porter un foulard afin de rencontrer un dignitaire sunnite au Liban, Marine Le Pen a refusé de se voiler les cheveux et a créé un incident démontrant qu’elle n’est pas encore mure pour les échanges diplomatiques. C’est d’autant plus incompréhensible que celle qui aspire aux plus hautes fonctions avait tenu à faire de ce voyage au Liban un événement marquant de sa campagne présidentielle. C’est raté. A l’avenir, elle devra faire preuve, sinon de classe — ne demandons pas l’impossible — du moins d’une certaine élégance. Mais il semble que cette qualité se fasse de plus en plus rare.

19 février 2017

Quelques réflexions au débotté : fillon se discrédite, Macron se repent, l'andropause est-elle un naufrage ? Mélenchon et le corbillard, Frau le révolutionnaire


François Fillon se renie et se discrédite
En assurant qu’il irait jusqu’au bout de la campagne présidentielle et ne renoncerait pas en cas de mise en examen ou de renvoi en correctionnelle, François Fillon revient sur une de ses promesses. N’avait-il pas déclaré solennellement que si la justice décidait de le poursuivre il ne pourrait continuer d’être le candidat de la droite et du centre et se retirerait de la course présidentielle. Quelles que soient les raisons invoquées par l’ancien maire de Sablé-sur-Sarthe, ce reniement a plusieurs conséquences. Il discrédite, une fois de plus, la parole politique, il réduit à néant la confiance qu’on peut accorder à ceux qui se disaient honnêtes, il favorise le populisme qui se nourrit de ces trahisons et de la remise en cause de la parole donnée.
François Fillon ne semble pas être conscient de l’importance de son choix. Quand bien même 70 % des électeurs de droite souhaitent son maintien dans la campagne (faute de plan B) l’immense majorité des citoyens de toutes opinions (71%) fustigent une attitude qui n’est pas celle d’un homme responsable et digne. François Fillon devrait savoir « qu’un seul mensonge fait plus de bruit que cent vérités » et qu’un renégat aura bien peu de chances d’obtenir la majorité des suffrages des Français. Les casseroles n’ont pas fini de faire entendre leur vacarme.

Emmanuel Macron demande pardon
Emmanuel Macron, en affirmant que « la colonisation a été un crime contre l’humanité » a confondu définition juridique et histoire. S’il est vrai qu’un crime contre l’humanité répond à une imputation précise incluant la volonté génocidaire, la colonisation n’en a pas moins été l’occasion de crimes humains nombreux commis sur des populations vulnérables. La France n’a pas été exempte de ces crimes souvent barbares, toujours inadmissibles. Emmanuel Macron, baigné par le confort de sa visite en Algérie, est sans doute allé au-delà de sa pensée.
Etait-ce une raison pour demander pardon aux pieds-noirs et aux harkis qu’il aurait, soi-disant, blessés ? Nombre d’historiens considèrent que son propos, sans doute excessif, était une bonne occasion pour rappeler ce que fut l’action de la France dans les territoires de divers continents et quelles conséquences elles eurent pour des peuples autochtones victimes d’exactions et de crimes abominables. Ces crimes ne furent pas commis par les Français ordinaires mais par des armées organisées au service d’une idéologie raciste et conquérante. Mais attention aux anachronismes : Jules ferry était un colonialiste forcené qui voulait apporter la civilisation aux sauvages ! Qui penserait comme cela aujourd’hui ?

Du capitaine de pédalo au corbillard
Jean-Luc Mélenchon avait glosé « sur le capitaine de pédalo » qu’était, selon lui François Hollande et l’image avait fait florès. Amateur de métaphore notable, le chef de la France insoumise affirme aujourd’hui qu’il ne montera pas à bord du corbillard symbolisé par le mouvement de ceux qui soutiennent Benoît Hamon. Dans les sondages, Hamon se situe à 16 % des intentions de vote et Mélenchon à 12 %. Le rapport d’avant la primaire de la gauche est plus qu’inversé puisqu’il donnait Mélenchon à 14-15 % et le candidat PS à 5, 6%. Certes, on n’ignore pas ce que valent des sondages faits deux mois avant le premier tour. Quand on sait que 50 % des électeurs de la primaire de droite ont choisi Fillon quatre jours avant le premier tour de ladite primaire, on doit se montrer circonspects et prudents. Tout de même, On ne voit pas pourquoi Benoît Hamon devrait s’effondrer au point de n’être plus qu’un figurant. Déjà, l’hémorragie de parlementaires PS vers Macron tant promise et tant redoutée à gauche n’a pas eu lieu et seuls quelques députés et sénateurs aigris (dont une majorité de ne se représentera pas) franchiront le rubicon. Localement, le député Loncle pourrait bien en être. Alors Jean-Luc Mélenchon s’obstinera, poursuivra sa mission impossible et obtiendra un beau succès d’estime. Jusqu’à la prochaine fois.

L’andropause est-elle un naufrage ?
La prochaine fois ce sera en 2022. Et si j’en juge par le message que m’a adressé un lecteur (1) de ce blog, mécontent d’une remarque le concernant, M. Mélenchon aura 70 ans et pourrait bien être victime de l’andropause dont mon correspondant considère qu’il s’agit d’un naufrage. Un naufrage testiculaire, sans doute, qui n’affecte pas — normalement — les cellules cérébrales. Certes, cet éminent élu local n’a que la cinquantaine. Lui aussi connaîtra le poids des ans. Aurait-il tort d’insulter l’avenir ?
A mon tour donc de lui transmettre un message. Un citoyen lambda indépendant des puissances d’argent et des lobbies, autonome par rapport à toutes les forces politiques, n’ayant aucunement l’intention de concourir pour obtenir un mandat, a parfaitement le droit de commenter les engagements, les déclarations, les positions de ceux qui se présentent devant les électeurs. Cela a un nom : cela s’appelle la démocratie. Et tant que les lois de ce pays permettront aux hommes et aux femmes de bénéficier de la liberté d’expression, j’avoue que j’en userai sans modération.
(1) Je tais son nom par respect pour ses mandats et la confiance que lui ont accordée les électeurs de sa commune et de son canton.

Bernard Frau « trompé et abusé »
Bernard Frau a été touché au cœur par mon récent billet sur ses pérégrinations politiciennes. Dans une réponse rendue publique sur le site de Mediapart mêlant méchanceté et acrimonie, le candidat à la candidature de la France insoumise dans la circonscription de Louviers reconnaît « qu’il a longtemps été abusé et trompé » avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui, un révolutionnaire ! Dans cet aveu explicite tout est dit : Génération écologie : abusé ! PS : trompé ! Pasqua-de-Villers : abusé ! MODEM : trompé ! France insoumise : il est trop tôt pour répondre à la question. Attendons les prochains développements.