7 avril 2017

Les pudeurs de gazelle de Cambadélis à l'égard des dissidents


JC Cambadélis et François Loncle sont de vieux amis.
La direction du Parti socialiste est d’une faiblesse insigne. Alors que des membres du PS : candidats, ministres importants, élus de tous niveaux, dont plusieurs députés, rejoignent Emmanuel Macron, Jean-Christophe Cambadélis a des pudeurs de gazelle comme dirait Jean-Luc Mélenchon. Il prend des pincettes et use de formules plus que prudentes pour tenter de sauver ce qui, de son point de vue, peut l’être. Donc, il ne sanctionne pas les nouveaux frondeurs ou plutôt les dissidents. Qu’ils aient signé la charte sur l’honneur les engageant à soutenir le vainqueur de la primaire de gauche, qu’ils aient parraîné le leader d’En Marche, qu’ils aient renié leurs promesses d'antan ne gênent pas plus que cela le Jean-Christophe, premier secrétaire du PS.

Mettons nous un instant à sa place. Son candidat (Benoît Hamon) dévisse dans les sondages au grand dam de ceux qui chaque jour mouillent le maillot, collent des affiches, distribuent des tracts sur les marchés, payant sans doute à la fois une stratégie hésitante et la revanche des Vallsistes. Il se doit donc éviter d’insulter l’avenir et de ne pas trop taper sur Emmanuel Macron devenu un adversaire-futur-candidat du PS lors d’un second tour éventuel opposant EM à Marine Le Pen. Il doit aussi éviter de subir une Bérézina lors des élections législatives de juin qui risquent, pour le PS, d’être bien pires que celles de 1993 de sinistre mémoire. Donc Cambadélis — c’est ce qu’il réussit le mieux — doit ménager la chèvre et le chou. Tantôt il sermonne, tantôt il promet de sanctionner, le tout demeurant, comme disent les politiques, des paroles verbales. Le sabre de Cambadélis est un sabre de bois. Il ne fait plus peur à personne.

Prenons un exemple local. François Loncle, le député de Louviers, parrain d’Emmanel Macron lors du recueil des 500 signatures, explique aux journaux locaux qu’il ne souhaite pas démissionner du Parti socialiste, qu’il n’adhère pas à en Marche, mais qu’il apportera sa personne ou son soutien au futur candidat d’En Marche dans la 4e circonscription ! Certes, lui ou un autre, ne pourra obtenir l’investiture PS et donc le financement du Parti du moins sur le papier. Gageons que la réalité du lendemain du 7 mai conduira Camba et ses acolytes à faire preuve de réalisme comme le PS le fait à chaque fois qu’il exclut l’un de ses membres. La rédemption ne tarde jamais à entériner le choix des électeurs(trices) et les exclus reviennent au bercail en triomphant. Cette façon de faire de la politique lasse les citoyens. Alors que ces derniers exigent plus de transparence et plus de probité, on les voit mal récompenser les artisans du mélange des genres et des adeptes de la confusion. Du moins sur le papier…

5 avril 2017

Assez des pleurnicheries et des jérémiades de François Fillon


Il va nous faire pleurer. Il faut pourtant qu’il cesse de jouer les victimes ; de se faire passer pour le souffre douleur du soi-disant cabinet noir, des magistrats, des médias, de Christian Estrosi…victime de quoi au juste ? Ce ne sont tout de même pas les juges ni les policiers qui ont inventé les — éventuels — emplois fictifs de Madame et des enfants ? Ce ne sont pas ses concurrents de gauche qui ont reçu en cadeaux costumes et montres de luxe ? Ce ne sont pas les journalistes de Mediapart qui ont fait un montage photo sur laquelle on voit Fillon l’entremetteur, Poutine et le milliardaire libanais à Moscou. Il y en a plus qu’assez des jérémiades et des pleurnicheries de François Fillon. Quand on se présente à la présidence de la République soit on est clean et basta ! Soit on est moins propre qu’on le disait et alors on assume !

Mais voici la meilleure. Répondant à Jean-Jacques Bourdin (sur BFM) qui lui demandait « s’il mettait de l’argent de côté », François Fillon a répondu tout de go qu’il lui était impossible d’épargner. Bien que, sur les quatre dernières années, François Fillon ait perçu plus de 24 000 euros par mois (tout compris, indemnités parlementaires plus société 2F) il ne parvient pas à joindre les deux bouts. Alors là, c’est le bouquet ! Mais pour qui nous prend-il ? Les députés, élus depuis 1981 comme lui, n’ont cependant aucun souci à se faire côté retraite. Nul besoin pour Fillon de se constituer un patrimoine ou un portefeuille d’actions ou d’assurances vie. Quand il touchera sa retraite de député, il lui tombera entre 5 et 6000 euros par mois ! On a connu pire situation, non ? L’ancien Premier ministre propose quand même de repousser l’âge de la retraite à 65 ans pour les autres et il ajoute : « pensez à vos vieux jours : épargnez autant que vous pourrez pour améliorer votre quotidien ». Mais lui ne peut pas mettre pas d’argent de côté. Il est même contraint d’en emprunter à sa fille pour payer ses impôts ou de demander un prêt à M. Ladreit de la Charrière pour financer des travaux domestiques. Mais que fait-il de son argent (et de celui de sa femme) ? Le sport auto serait-il un puits sans fond ?

On aura tout vu et tout entendu de la part de ce Fillon-là. Il n’est pas encore admissible aux restos du cœur. Peut-être le Secours catholique (ou Sens commun ?) pourra-t-il lui venir en aide en cas de coup dur ? Si jamais il était condamné à rembourser des revenus indus par exemple ?

(article à paraître dans La Dépêche de ce jeudi)

2 avril 2017

Législatives : Richard Jacquet devra-t-il affronter François Loncle ?


Sur le marché de Louviers ce samedi.
Tenir jusqu’au 23 avril. Ne rien lâcher. S’appuyer sur des convictions sincères. Faire campagne contre vents et marées. Contre les traîtrises et les aléas d’une campagne chaotique, notamment au sein du Parti socialiste et face à un député sortant qui laisse entendre la possibilité de se représenter. Dans un entretien publié par TV5, François Loncle évoque, sans conditionnel (est-ce dû à une interprétation du journaliste ?) sa candidature aux législatives dans la 4e circonscription de l’Eure où il est élu depuis 1981 avec une interruption de 1993 à 1997. Richard Jacquet, candidat PS et soutien de Benoît Hamon, va donc devoir conjuguer force intérieure et hauteur de vue pour ne pas céder à la tentation de livrer un combat singulier que tout justifierait pourtant quand on a, comme il l’a fait, soutenu le sortant et ses campagnes pendant tant d’années.

Peut-être, ce serait heureux, s’agit-il d’un poisson d’avril daté du 31 mars ? Rien n’interdit d’être en avance sur le calendrier. Mais quand François Loncle évoque la constitution d’un groupe composé de progressistes avec Manuel Valls aux commandes, on ne peut que s’interroger. Quand il déclare inscrire sa démarche sous le sigle de la majorité présidentielle, nos yeux s’écarquillent. S’agit-il de la majorité ancienne ou de la majorité future ? Et avec qui ? Si Fillon est élu (gardons-en nous) l’étiquette ne colle plus. Majorité présidentielle, voilà un slogan bien pratique sous tous rapports…gageons qu'une mise au point publique s'imposera dans les meilleurs délais.

Revenons à Richard Jacquet. Le maire de Pont-de-l’Arche peut compter sur des soutiens vaillants.  Pour preuve, la présence samedi sur le marché de Louviers, d’une cohorte de « camarades » — un substantif approprié — venus l’entourer et distribuer avec lui. Certes, Richard Jacquet n’a pas la notoriété du sortant mais il a pour lui le rajeunissement, le renouvellement, un travail de terrain reconnu et offre une vraie solution pour le futur. Car si Emmanuel Macron a raison sur un point, c’est bien sur cette nécessité de changement dans le personnel politique. Cette élection doit donc être l’occasion de tourner la page, parfois glorieuse, parfois moins, d’un livre ouvert en 1981.

Ce qu’il faut retenir de la campagne présidentielle c’est que, cette fois, le vainqueur de l’élection suprême ne pourra pas tout. Il devra notamment s’appuyer sur une majorité parlementaire dont les contours sont aujourd’hui bien flous et bien incertains. La 4e circonscription, classée à gauche, peut donc se doter d’un député de terrain, dont la personnalité affiche des qualités recherchées : clarté, simplicité, convivialité, fidélité…Jacquet.