29 avril 2017

Richard Jacquet inaugure son local de campagne à Louviers


Nicolas Mayer-Rossignol est venu soutenir Richard Jacquet (à droite).
Pour Richard Jacquet l’entre deux tours de l’élection présidentielle n’est pas synonyme d’inaction. Bien au contraire. Depuis plusieurs semaines, le candidat de la proximité fréquente les villes et les villages de la 4e circonscription de l’Eure actuellement détenue par François Loncle. Le maire de Pont-de-l’Arche avait donc invité des élus, des militants et les sympathisants de la fédération de l’Eure du PS mais pas seulement puisque des membres de EELV (Alexis Fraisse) ou du PRG (Diego Ortega) étaient présents, à l’inauguration de la permanence du candidat socialiste implantée sur la Place de la Porte de l’eau à Louviers, dans un quartier historique et central de la ville chef-lieu.

Sans mettre son drapeau dans sa poche, Richard Jacquet est un militant-élu de longue date, le potentiel successeur de François Loncle tient tout d’abord à évoquer le difficile premier tour des forces qu’il soutenait tout en appelant sans hésiter une seconde, les électeurs (trices) de l’Eure à voter pour Emmanuel Macron dont il ne prononça pas le nom mais celui du sigle de son mouvement « En Marche ! » Pour lui, le danger de l’élection de la candidate du Front national est réel. Il faut donc que tous les républicains s’unissent et se rassemblent pour empêcher son accession au pouvoir, un désastre pour le pays. Et pour les territoires puisque le programme frontiste comprend la disparition des régions et des intercommunalités : « Même si je ne suis pas toujours d’accord avec le président de Seine-Eure, il faut reconnaître tous les bienfaits de la communauté d’agglomération pour les communes et leurs habitants. »

Passée cette nécessaire évidence, Richard Jacquet et, avant, lui Nicolas Mayer Rossignol, ancien président de la région haut-normande, se plurent à vanter (tant pis pour l’égo) les qualités mises en avant pour légitimement espérer la victoire en juin prochain : l’expérience, l’ouverture, l’honnêteté, l’écoute, la bonne connaissance de la circonscription sans oublier un programme fondé sur le social, l’emploi, la sécurité et surtout les services publics. Pendant ses pérégrinations dans les communes, Richard Jacquet a constaté (et regretté) l’absence, ici d’une école, là, d’une poste, là encore d’une service de proximité essentiel au bien-être des habitants.

Il aura évidemment l’occasion après le second tour de la présidentielle, de décliner ses propositions concrètes tant auprès des maires que des citoyens. Il sera aidé par une équipe convaincue partout à Louviers, Val-de-Reuil, Gaillon, le Roumois, un réseau d’amitiés dans la tradition des campagnes électorales réussies. Mais cela, on le saura vraiment le 18 juin.

Voter Macron : « Si nous ne faisons pas ce minimum, nous sommes des salauds »…


« Il y a une chose à faire, une seule, mais elle ne suffira pas : voter Macron pour faire barrage au FN. C’est un minimum. Si nous ne faisons pas ce minimum, alors là, nous sommes des salauds. Des salauds qui se pensent protégés et qui se foutent du reste. » Christine Angot a trouvé les mots justes avant ce second tour. Si nous ne votons pas Macron le 7 mai, nous sommes des salauds. C’est exactement ce que je pense. Et ce n’est pas le ralliement alimentaire de Dupont-Aignan qui y changera quoi que ce soit. Debout la France se couche alors que le maire d’Yerres se réclame du gaullisme ! Quelle caricature, quel dévoiement, quelle honte !
Heureusement, dès hier soir, des membres de ce parti tel que Dominique Jamet ont immédiatement démissionné. Ils ont compris que ce qui nous est présenté comme un accord de gouvernement est une farce. Il s’agit en réalité d’un accord financier pour permettre à Dupont-Aignan de faire face à ses dépenses de campagne. Marine Le Pen met la main à la poche. Elle achète un candidat sans scrupules qui nous montre enfin son vrai visage : un politicien aussi falot que véreux. Dupont-Aignan serait-il le Doriot contemporain des années trente ? Lui aussi finira dans la poubelle de l’histoire.

La campagne de Marine Le Pen n’aura donc été, lors de ce second tour, composée que de mises en scène, d’images photoshopées ou vieilles d’une dizaine d’années (voir les tracts) de coups médiatiques comme sur le parking des Whirlpool avec distribution de sifflets et de croissants, de tentatives visant à embobiner les insoumis comme cet appel aux mélenchonistes ! Alors là, il fallait oser « parler fourbe » comme le déclare Alexis Corbières, porte parole des insoumis. Oser draguer la gauche de la gauche quand on est la droite de la droite démontre autant une insincérité absolue qu’une limite à la crédibilité du discours des Le Pen. 

Christine Angot écrit encore : « Les gens n’étaient pas prêts à voir la France tomber aux mains du FN en 2002. Maintenant, ils le sont pour une majorité d’entre eux. Il y a ceux qui le revendiquent et votent au premier tour. Et il y a ceux à qui ça ne plaît pas et qui sont prêts à faire avec. » En ce qui me concerne, je ne suis pas prêt à faire avec. Même si je regrette les erreurs de Hollande, conteste certains aspects du programme de Macron, je considère que la politique du pire ne sera jamais la solution. Car elle reviendrait à punir ceux-là même qui votent Le Pen et qui ont le plus besoin de la solidarité nationale.

28 avril 2017

Mélenchon veut qu'on fasse le « sale » boulot (1) sans y joindre sa voix


A l’heure où j’écris ces lignes, Jean-Luc Mélenchon n’a pas encore publié sa vidéo sur Youtube. Le président de la France insoumise préfère en effet les monologues aux conférences de presse quand les journalistes peuvent lui poser des questions, même dérangeantes. Il doit rendre publique sur son site sa position d’avant le second tour autrement dit il doit annoncer qu’il réservera son choix à sa propre personne dans l’isoloir, le 7 mai prochain. Quel courage !

Ses porte-parole ont beau assurer et répéter en boucle « pas une voix pour le FN »ils savent très bien que 20 % des électeurs (trices) de Mélenchon au premier tour ont l’intention d’apporter leurs voix à l’ex-future présidente du Front national. Après avoir réfléchi, Mélenchon veut qu’Emmanuel Macron soit le plus mal élu possible. Toute sa stratégie démontre qu’il veut garder les mains libres et ne pas être, un tant soit peu, associé à la victoire de l’ancien ministre de l’économie. Mélenchon, comme beaucoup de ses amis d’ailleurs, préfèrent laisser les autres faire le « sale » boulot, de leur point de vue, en votant Macron et en assurant la défaite de la fille Le Pen. C’est habile mais totalement immoral. C’est purement politique mais lourd de conséquences pour le futur voire le futur immédiat des élections législatives. 

Personne ne sait ce qu’il va se passer le 7 mai et encore moins les 11 et 18 juin. C’est donc faire un pari audacieux sur l’avenir, pari risqué comme toute décision répondant à des calculs par définition incertains puisqu’il s’agit de comportements humains subjectifs. Mélenchon aimerait un Macron à 52 % quand la plupart des hommes et femmes de gauche (et de droite aussi) le voudraient le plus haut possible à 60 voire 65 % afin de briser l’élan du FN dont les agissements des derniers jours nous montrent le vrai visage de ce parti extérieur aux valeurs républicaines. Quand des milliers de militants FN crient, comme hier soir à Nice, « Macron on t’encule », quand le FN désigne un président de parti (viré en 24 heures) négationniste, quand une Marine Le Pen réécrit l’histoire de France, quand ce parti se gave indûment d’argent européen, quand un Jean-Marie Le Pen conteste la cérémonie d'hommage à Xavier Jugelé, le policier tué à Paris, parce qu'homosexuel…il est du devoir de tout démocrate de TOUT faire pour empêcher ces gens-là d’arriver au pouvoir.
(1) Voter Macron

27 avril 2017

Le nouveau président du FN, Jean-François Jalkh, rattrapé par des déclarations négationnistes


Il n’y a pas de hasard. Par qui Marine Le Pen se fait-elle remplacer à la tête du Front national le temps d’une campagne de second tour ? Par un certain Jean-François Jalkh dont le pédigrée mérite d’être mieux connu. Âgé de 59 ans, ce député européen (mis en examen dans l’affaire des assistants présumés fictifs au Parlement de Strasbourg) est un vieux routier du FN. Pendant quarante ans, il a tout connu. Les frasques de Jean-Marie Le Pen, les dissidences des Mégret et compagnie et assumé l’héritage idéologique légué par son père à Marine Le Pen dont il est l’un des bras droits.
Mais nos actes nous suivent et nos déclarations aussi. Ce monsieur Jalkh a donné, il y a quelques années, une interview (1) à une doctorante dans laquelle il a tenu des propos négationnistes (enregistrés) mettant en cause — vous allez bien lire — l’usage du Zyklon B dans les chambres à gaz nazies et assurant que Faurisson était un négationniste crédible car sérieux. Proche de Bruno Gollnish, le nouveau président du FN est demeuré un admirateur du Maréchal Pétain allant même jusqu’à être présent à des cérémonies d’anniversaire de la mort du père de la collaboration avec l’occupant ! Négationniste dans la ligne antisémite de JMLP, pétainiste, toutes les qualités requises pour diriger le FN !

Mais Marine Le Pen aurait dû y regarder à deux fois avant d’introniser ce monsieur que je considère comme infréquentable tout comme le sont les anciens membres du GUD composant sa garde rapprochée. Quand on a des amis comme ceux-là on peut bien parader sur le parking de l’usine Whirlpool à Amiens et y séjourner dix minutes de le temps de faire quelques selfies ouvriéristes avant de regagner la capitale toutes affaires cessantes. L’avantage du face à face du second tour est qu’il permet de révéler le vrai visage et la vraie vie de Marine Le Pen. Derrière un sourire mécanique et carnassier se cache une personnalité brutale, à la violence contenue mais réelle. Les ouvriers et les employés qui votent pour elle votent pour une illusion et une mystification. Il est encore temps pour eux de comprendre que le vote FN est un vote funeste, inutile et désespéré. Désespérant aussi.

(1) Jalkh n’a aucun souvenir de cet entretien. Ben voyons…

26 avril 2017

Le FN au second tour : Je ne m'y résous pas et les Français ne devraient pas s'y résoudre !


Je ne m’y résous pas. Et personne dans la France de 2017 ne devrait s’y résoudre. La normalisation du Front national et la présence de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle devraient choquer des millions de consciences. Et soulever un  vent de révolte, pacifique certes, mais indispensable à la vitalité des symboles forts de notre République. Que l’héritière du domaine de Montretout ait surtout montré le visage hideux d’une France d’hier, la France de 1500 ans d’histoire et de la pureté de la race, voilà qui devrait nous empêcher de dormir sur nos deux oreilles. Car la France ne se dissout pas dans la monarchie ni dans les guerres coloniales si chères à son père et à sa famille politique.

Je ne me résous pas à entendre Marine Le Pen sur les chaînes de télévision, invitée au 20 heures dénoncer « un front républicain pourri » après avoir exigé qu’on supprime le drapeau européen du décor, ou Florian Philippot, son bras droit en supermenteur fustiger ledit drapeau comme « torchon des oligarchies ». Les mots ce ces bateleurs précèdent les actes. Leur haine de l’autre, de tout ce qui n’est pas eux, autorise tous les excès et tous les coups bas alors même qu’ils usent et abusent d’un système qui les nourrit. Marine Le Pen devrait être mise en examen comme Fillon l’a été. Lui a payé, elle paiera.

La normalisation du Front national, parti antirépublicain, me choque. Je ne parviens pas à comprendre comment nos concitoyens des campagnes qui n’ont jamais vu un immigré dans les rues de leur village abreuvent de leurs suffrages ce parti de l’anti-France. Car notre pays, s’il est admiré et respecté dans le monde entier, l’est bien au nom de valeurs universelles, au nom des Lumières qui continuent d’éclairer le monde. 

Le dimanche 7 mai, et je pèse mes mots, le vote des Français vaudra choix de civilisation. Les Français auront à choisir entre la « vieille » France des Le Pen et du ressentiment ou celle des républicains et des démocrates attachés à un système — je n’ai pas peur du mot — dans lequel l’Etat, les fonctionnaires, jouent leur rôle régalien-régulateur et les salariés, entrepreneurs, créateurs, assument leur utilité sociale.

(article à paraître dans La Dépêche du jeudi 27 avril)

25 avril 2017

Christine Boutin : la ringardise et le passéisme


Christine Boutin.
S’il est des soutiens parfois indigestes pour des hommes et femmes de gauche notamment en faveur d’Emmanuel Macron, il en est de réellement problématiques pour la crédibilité de la candidate FN au second tour. C’est le cas du soutien de Christine Boutin en faveur de Marine Le Pen. Mme Boutin symbolise à elle seule la ringardise et le passéisme en politique. Elle est de celles qui ont toujours eu tort dans leur choix et dans leurs engagements. Je me permets de le souligner car Christine Boutin est l’une des responsables d’un parti politique et soumise en tant que telle à la critique publique.

Mme Boutin a évidemment le droit individuel d’être opposée à l’IVG, au mariage pour tous, à l’adoption pour les couples homosexuels…elle a même été condamnée pour homophobie ce qui ne devrait pas faire plaisir à Florian Philippot, bras droit de Marine Le Pen et lui même homosexuel. Elle appartient donc au vieux monde et se montre incapable d’accepter les différences et le changement.
Mais Christine Boutin a plus d’une corde à son arc. Militante catholique intégriste, ne comptez pas sur elle pour qu’elle manifeste sa compassion ou sa sollicitude à l’égard des progressistes ou des réformistes. Mme Boutin appelle donc au vote « révolutionnaire »…en votant pour Marine Le Pen. Se rend-elle compte que ce vote n’a absolument rien de révolutionnaire, Marine Le Pen représentant la vieille France qui trouve ses origines dans l’antisémitisme, la collaboration et le poujadisme dont son père fut un élu très représentatif ? Rien d’étonnant donc que cette sympathisante de « Sens commun » (le groupe de la Manif pour tous) se positionne à l’extrême-droite.

Une extrême droite qui, à tort ou à raison, continue de faire peur à la majorité des Français. Les thèses du Front national, la personnalité de ses dirigeants, le ton constamment agressif de Marine Le Pen, spécialiste de la démolition et de l’insulte, adepte des fausses nouvelles, inquiète les citoyens. Il ne fait pas de doute qu’une élection de Marine Le Pen à la Présidence obligerait ces derniers à engager un mouvement de résistance et de désobéissance civique. Si des lois scélérates étaient approuvées, si des textes portant atteinte aux libertés fondamentales se trouvaient légitimés par un vote du Parlement, il va de soi que les hommes et les femmes de progrès devraient agir pour en limiter la portée voire obtenir leur suppression.
Marine Le Pen n’est pas la favorite du second tour. Je n’ai pourtant pas l’impression — à voir dans les jours qui viennent — qu’Emmanuel Macron ait bien compris qui il avait en face de lui. Elle le pilonne à longueur de journée et de nuit mais ses réactions tardent. S’agit-il de stratégie ou d’indifférence ? En matière électorale, rien n’est jamais acquis. A bon entendeur…

24 avril 2017

Marc-Antoine Jamet : « il faut voter Macron »


« Le résultat de l’élection présidentielle est pour le Parti Socialiste, nationalement comme dans notre département, une profonde déception. Le score trop bas de Benoît Hamon, dans l’Eure comme ailleurs, est la conséquence de trahisons inadmissibles, du refus de revendiquer le bilan du quinquennat qui s’achève, de l’absence de coopération entre l’équipe du candidat et celle du parti, ce qui n’était pas le cas dans notre département, d’une campagne qui aurait pu être plus attrayante et mieux organisée. L’électorat de François Hollande, parce qu’il ne voulait pas perdre, s’est divisé en deux, rejoignant les dynamiques de victoire qui portaient Jean-Luc Mélenchon et, surtout, Emmanuel Macron. Il faut en tirer les conclusions qui s’imposent pour la refondation de la Gauche.

Au-delà de cette défaite que nous surmonterons, il faut tout faire pour éviter que soient menacées la République et la démocratie. La France des droits de l’Homme, la France des lumières, ne peut devenir la France de la médiocrité et du mépris, la France de la hargne et de la haine. Le Front National, Marine Le Pen et le groupe de petits jeunes gens qui l’entourent porteraient dans notre pays, par leur incompétence et leur violence, le désordre et la misère, la guerre civile et la misère. Son programme serait un terrible recul pour l’éducation et la culture, un coup porté au renouvellement urbain et à la protection sociale, une remise en cause de la structure des familles et du droit des étrangers, la fin de l’Europe et de l’influence de la France dans le monde, un frein au développement économique. Collectivités ou individus, les plus faibles, les plus petits en seraient les premières victimes. C’est le paradoxe du soutien que ceux-ci apportent à l’extrême droite qui les tuera. L’exaspération a guidé cet électorat populaire vers la Gauche radicale et la Droite extrême plus que la réflexion. Il faut en tirer des leçons pour le reconquérir.

Dans ce contexte, il n’y a qu’un seul moyen pour faire barrage au Front national, s’appuyer sur l’alliance des progressistes et des républicains, un seul outil pour enrayer le déclin dans lequel il nous entraînerait, voter pour Emmanuel Macron. C’est ce à quoi j’appelle, sans la moindre retenue, sans la moindre équivoque, tous les socialistes de l’Eure, ceux qui composent le peuple de Gauche sur ce territoire et, au-delà, toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté.

Pour les socialistes, le bon combat est toujours le suivant, celui de l’avenir. C’est pourquoi, après ce second tour, il nous faudra, appuyés sur de nouvelles réalités, mais aussi sur nos valeurs de toujours, laïcité et solidarité, sur nos idées de fond, la justice sociale et l’égalité des chances, soutenir et faire gagner nos candidats : Martine Seguela, Richard Jacquet, Marie-Claire Haki, Jean Louis Destans et Laetitia Sanchez.

(Communiqué de Marc-Antoine Jamet, Premier secrétaire de la fédération de l'Eure du PS)

La France n'est pas mûre pour la dictature. Emmanuel Macron doit être élu Président de la République le 7 mai


Le dépouillement à Louviers. (photo JCH)
La coalition anti-Le Pen en cours de constitution sous la forme d’un Front républicain va permettre à Emmanuel Macron de devenir le prochain président de la République. On ne voit pas quelle catastrophe démocratique ou sécuritaire, pourrait empêcher le leader d’En Marche de gagner le second tour de l’élection présidentielle. En prenant la première place du classement des onze, Emmanuel Macron préempte la finale. Marine Le Pen (et sa mondialisation sauvage) ne parviendra pas à passer de 21 % des suffrages à 50 % des voix plus une. Les sondages accordent entre 62 et 64 % des voix à Emmanuel Macron le 7 mai prochain.

Les sondages de premier tour — c’est à noter — avaient prévu, à quelques décimales près, le résultat qui, finalement, s’est inscrit sur nos écrans dimanche soir. Ainsi, il n’y avait pas de vote caché pour Fillon ni de Marine Le Pen à 30 % comme l’assuraient ses affidés. Fillon a payé casch ses déboires judiciaires tandis que Marine Le Pen a perdu des voix au bénéfice de Jean-Luc Mélenchon. Même si les colères ne sont pas de même nature, les Français « y en a marre » ont voté à 40 % pour les deux candidats les plus extrêmes créant d’ailleurs chez Mélenchon un sentiment d’amertume très lisible dans la déclaration du soir du chef de la France insoumise. Eu égard à la haute tenue intellectuelle de Jean-Luc Mélenchon la lecture de son texte fut à la fois laborieuse et dépitée. A l’évidence, Jean-Luc Mélenchon aura du mal à digérer une 4e place, certes excellente, mais au goût amer compte tenu des espérances qu’il plaçait dans la conclusion de la course engagée avec Fillon et Le Pen. Mélenchon, en bottant en touche et en prenant pour prétexte la consultation des 450 000 sympathisants de son mouvement avant de se prononcer pour le second tour, a à l’évidence raté sa soirée. Il ne voulait pas apporter ses voix sur un plateau à Macron mais qu’il est loin le candidat aux législatives de Hénin-Beaumont qui faisait de Marine Le Pen sa rivale prioritaire et l’ennemie de la démocratie !

Revenons sur le score de Fillon. Avec ses presque 20 % des suffrages, le candidat de la droite et du centre a conservé son noyau dur…mais a perdu la chair du fruit. Les juppéistes, les Le mairistes, des centristes de l’UDI, n’ont pas apprécié le comportement à la fois méprisant et hautain d’un Fillon obstiné…à faire perdre son camp. De même que François Hollande avait trop tardé à virer Cahuzac, la droite aurait dû avoir le courage de virer Fillon quand il en était encore temps. Ce dernier n’était plus depuis longtemps le candidat qui avait gagné la primaire. Abîmé, il conduisait la droite dans le mur en klaxonnant. C’était écrit. C’est fait.

Jacob Celik et FX Priollaud au Moulin. (photo JCH)
 Emmanuel Macron a bénéficié de circonstances favorables comme aucun candidat avant lui n’y avait réussi. Une droite amputée de sa probité, une Le Pen empêtrée dans les affaires, un Hamon trahi mais animateur d’une campagne calamiteuse, ont conduit nombre d’électeurs de Gauche et de droite à voter pour lui…malgré son inexpérience et sa fragilité. J’avais écrit que Macron possédait une qualité : celle d’apprendre vite. Il n’aura pas assez d’un mois pour battre Marine Le Pen, désigner un Premier ministre et constituer un gouvernement, investir 577 candidats et préparer les législatives, définir les quatre ou cinq priorités de son action.

A Louviers et dans la circonscription, les candidats de juin se déclarent. François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, candidat UDI aux législatives, Richard Jacquet maire de Pont-de-l’Arche, candidat PS, appellent tous les deux à voter Macron le 7 mai. FXP ne votera pas « contre » Marine Le Pen mais « pour » Macron. Il écrit : « J’appelle au rassemblement autour d’Emmanuel Macron car il est désormais le seul en situation de porter les valeurs de la République. Il ne réussira pas seul. C’est le destin de notre pays qui est en jeu et je souhaite que sa victoire soit la plus large possible le 7 mai prochain. »
Quant à Richard Jacquet, il commente : « Le projet du FN divise alors que nous avons le devoir de nous rassembler. Le FN propose le repli sur soi alors que l’Europe, certes imparfaite, nous a garanti la paix. Le FN propose un programme rétrograde alors que nous recherchons un projet d’avenir. Le projet du Front National est tout ce que je combats. D’ici le 7 mai, nous devrons convaincre et je prendrai ma part à faire que le score du FN soit le plus bas possible.
Emmanuel Macron porte désormais le rassemblement de tous les démocrates et je lui apporterai ma voix au second tour. Je souhaite que ce rassemblement indispensable puisse se faire dans le respect des sensibilités de chacun. Celui, qui, je l’espère sera le prochain Président de la République, doit entendre les attentes fortes du peuple de gauche qui aura choisi au premier tour, par conviction, un autre candidat. »
La France n’est pas mure pour la dictature. Ni pour une « démocrature » à la Erdogan ou à la Poutine-Trump. Marine Le Pen représente ce qu’il ya de pire en démocratie : démagogie, violence verbale, intoxications, et aussi absence de probité eu égard aux emplois fictifs du Parlement européen si décrié par ailleurs par le FN. Les républicains authentiques feront le choix de la raison en élisant Emmanuel Macron, sans enthousiasme excessif ni espoir insensé.

Les résultats dans le canton de Louviers (comprenant la ville de Louviers, Andé, Heudebouville, Incarville, Saint-Etienne et Saint-Pierre-du-vauvray, Vironvay) : inscrits 15 965, votants 11968, exprimés, 11639.
Dupont-Aignan : 632 (5,43%) Le pen : 2985 (25,65%) Macron : 2578 (22,15 %) Hamon : 768 (6,60 %) Arthaud : 93 (0,80 %) Poutou : 176 (1,51%) Cheminade : 16 (0,14%) Lassale : 81 (0,70 %) Mélenchon : 2280 (19,59 %) Asselineau : 115 (0,99 %) Fillon : 1915 (16,45 %)