6 décembre 2017

Johnny Hallyday était passé par Louviers en 1979


Johnny Hallyday à Louviers. ©Jean-Charles Houel
Johnny Hallyday est mort au cours de la nuit dernière. Cette grande figure du rock and roll, du twist, de la chanson, du cinéma et du spectacle surtout, avait emprunté la route de Louviers en 1979. L’Union commerciale et artisanale alors présidée par Christian Bestin, sauf erreur de ma part, avait invité les Lovériens et les fans à assister à un concert donné sur la Place du Champ de ville et sous chapiteau. Plus de 3000 spectateurs assistèrent à cette fête alors même que Johnny Hallyday occupait le haut de l’affiche depuis plusieurs années.
Ce concert forcément mémorable puisque ce fut la seule apparition du chanteur à Louviers appartient désormais au patrimoine national et local. 1979 c’était l’année de sortie de « ma gueule » une chanson qui allait l’accompagner parmi ses disques d’or jusqu’ à la fin de sa vie. Sur la scène, sous le chapiteau, Johnny fut égal à lui-même. Généreux, infatigable, rempli d’une énergie débordante, avec une voix dont personne ne dit suffisamment la flamme qu’elle allume et le frisson qui nous parcourt.
J’entendais ce matin sur France Inter Johnny interprétant « que je t’aime ». Et je me disais, avec des chansons pareilles et une interprétation aussi émouvante, Hallyday se créera une légende et une forme d’immortalité. Des générations familiales n’ont de cesse, déjà, de cultiver son souvenir.

5 décembre 2017

Jean-Luc Mélenchon devrait apprécier les journalistes insoumis(e)s


Je ne parviens pas à comprendre. D’où vient la haine recuite de Jean-Luc Mélenchon à l’égard de la presse. Quand il entend le mot journaliste, JLM ne sort pas son revolver mais une litanie de critiques, de méchancetés le tout emballé dans un discours violent destiné à blesser. Il était récemment l’invité de l’émission politique de France 2 avec pour interlocutrice principale Léa Salamé. Cette journaliste-animatrice n’est pas réputée pour être spécialement hostile à qui que ce soit. On dit même d’elle qu’elle exerce son métier avec compétence et une forme d’objectivité, l’objectivité réelle n’existant pas. Je ne suis pas béat devant mon écran et une distance sied pour apprécier les morceaux de bravoure des politiques. Car ne nous leurrons pas, s’ils acceptent de participer à ces émissions, ils en connaissent les limites et les avantages.

Ce soir-là Jean-Luc Mélenchon a été mis sur le gril, comme n’importe lequel des invités politiques. Il est vrai que le style des journalistes de télévision a évolué. Plus d’agressivité, plus de droit de suite, plus d’interpellations. Que je sache, Jean-Luc Mélenchon n’est pas homme à se laisser manœuvrer ou duper. Il a une très forte expérience de la politique et des débats. Il défend une idéologie qui n’est pas la mienne mais elle a le mérite d’être cohérente, étayée, charpentée. Je ne l’ai jamais vu être déstabilisé. Au contraire, c’est lui qui d’habitude sème le trouble, parvient à confondre ses détracteurs qu’il humilie parfois. Souvent d’ailleurs s’agissant de jeunes journalistes ou d’intervieweurs timorés et pas assez cultivés.

Alors quoi ? Devra-t-on se contenter de la chaîne Mélenchon (bientôt avec Gérard Miller) pour écouter sa voix et entendre ses arguments ? Devra-t-il pour autant éviter toute contradiction, toute mise en cause de ses propositions sous prétexte que ses interlocuteurs ne sont pas des insoumis ? D’ailleurs le nom lui-même de son mouvement exige qu’il s’y conforme en souhaitant que les citoyens, quel que soit leur fonction, quel que soit leur place dans le débat, ne se soumettent à aucun gourou, aucun diktat, aucun Dieu ni maître.

La campagne « euphorique » et gagnante de Pierre Mendès France à Grenoble : Déjà cinquante ans…


Georges Kiejman, l'ami mendésiste.©JCH
Léone Nora est présente. Cette vieille dame digne et élégante, ancienne collaboratrice de Pierre Mendès France n’a pas voulu rater la commémoration du 50e anniversaire de l’élection de PMF dans la seconde circonscription de l’Isère en 1967. Michel, le fils de l’ancien maire de Louviers et Joan son épouse, sont également assis dans les travées de la salle Colbert de l’Assemblée nationale où ils ont été rejoints par Pierre Joxe, ancien président du Conseil constitutionnel ou encore François Loncle, successeur de PMF à Louviers et cela pendant 32 ans. Des témoins grenoblois ont également fait le voyage.

Emmanuel Laurentin, médiateur, a toutes les peines du monde à obtenir raison d’un matériel de diffusion capricieux. La salle a tout de même revu et réécouté le débat contradictoire qui opposa PMF et Georges Pompidou quelques jours avant le premier de l’élection législative de 1967. Quel débat, ponctué de cris, de vociférations, d’insultes…dans une salle majoritairement hostile (avec la présence du SAC de sinistre mémoire). PMF fit front avec un sang froid et un sens de la répartie acquis au fil des campagnes euroises pas toujours paisibles (1).

André Azoulay, président de l'IPMF.©JCH
PMF à Grenoble et pas dans l’Eure en 1967 ? Alors même que les Lovériens se sentaient orphelins de leur grand homme, déjà en 1962 à Evreux (2) ils le voyaient partir dans le Dauphiné, coupant définitivement le cordon avec son département de cœur et d’action ! Georges Kiejman — il a le sens de la formule — souligne que « Grenoble a choisi PMF plus que lui n’a choisi Grenoble. » En effet. La ville d’Hubert Dubedout connaît alors un développement industriel sensible, les forces politiques de gauche (excepté le PCF), les intellectuels, les syndicats, vibrionnent et l’environnement universitaire se montre favorable à l’homme du « discours à la jeunesse ». Car PMF, toujours, a le regard tourné vers l’avenir. Et le PSU, notamment, à ce moment de l’histoire, est un parti politique qui compte. Michel Hollard, présent à Paris, hier, le jeune secrétaire fédéral de ce parti à 26 ans, a pris le temps d’expliciter le contexte local en soulignant les contradictions internes à la gauche mais aussi les avantages de la personnalité accueillie dans sa ville : l’action, la rigueur, la vérité, le rôle du citoyen, dont Georges Kiejman assure que PMF en avait une idée sublimée !

Face à ce dernier, un gaulliste ordinaire. C’est d’ailleurs pourquoi Pompidou avait souhaité l’aider dans le combat local. Il faut se souvenir du contexte. En 1967, les forces de gauche ont le vent en poupe, pour la première fois depuis 1958, il existe une chance de les voir majoritaires au Palais Bourbon. La séquence dans laquelle Pompidou interpellé par PMF sur ce qu’il ferait en cas de défaite de la droite, est révélatrice de la toute puissance de ceux qui allaient susciter la vague bleue en 1968 — en surfant sur la peur et l’anticommunisme — et de la frayeur qu’elle a suscitée dans leurs rangs. Elle est aussi parlante quant au mépris affiché à l’égard d’une gauche alors dominée par le parti communiste français lequel — rappelons le pour mémoire, aux municipales de 1965 à Grenoble — avait exigé le poste de maire et la majorité absolue dans le conseil ! On sait ce qu’il advint…

Avec 54 % de suffrages, PMF gagne Grenoble et revient sur les bancs d’une chambre du Parlement. Mais quelques mois plus tard, mai 68, sa révolte, ses grèves, ses barricades, ses accords de Grenelle, conduisent à la dissolution de l’Assemblée nationale et la victoire écrasante des gaullistes. A Grenoble, Jean-Marcel Jeanneney, bien aidé par les communistes, est élu avec 130 (160 ? soit 0,2% d’écart) voix d’avance du PMF après une campagne indécente et violente. A Grenoble (comme à Louviers d’ailleurs) la droite agite le drapeau noir et effraie le bon peuple. L’idylle n’aura pas duré longtemps. Deux ans après sa défaite, PMF tombe malade et abandonne la politique active non sans commenter jusqu’à sa disparition, surtout à l’international, les principaux événements notamment ceux du conflit Israël-Palestine, où il a tenté de concilier ce qui demeure encore aujourd’hui, inconciliable.

PMF a adoubé François Loncle en 1978.©Jean-Charles Houel
André Azoulay, président de l’Institut Pierre Mendès France, a raison d’évoquer la modernité de la parole mendésiste. Le rôle de l’IPMF est justement de porter haut cette parole dont les échos résonnent jusque dans les discours des principaux candidats aux postes éminents. J’ose évoquer un petit point de désaccord avec Georges Kiejman. Ce dernier, ami indéfectible de PMF, militant infatigable à Evreux et Grenoble, après qu’il eut évoquer le climat affectif des relations humaines aussi denses qu’euphoriques avec PMF surtout pendant la campagne de Grenoble, assure que s’il avait « souvent économiquement raison, PMF eut parfois tort politiquement ». Il cite les premières mesures du gouvernement Mauroy (3) suivies du tournant de la rigueur (économique celle-là !) prouvant pourtant, s’il en était besoin, que PMF avait une fois de plus raison. C’était déjà l’origine du conflit entre PMF et le général de Gaulle à la sortie de la guerre. Avec le temps, on sait maintenant que René Pleven avait économiquement tort. Et le général de Gaulle avec.
(1) J'ai personnellement (javais 10 ans) souvenir d'une campagne violente à la salle des fêtes de Louviers en 1956 avec intervention des paras de « Biaggi »…j'ai retenu ce nom, j'ignore toujours qui cet homme était vraiment. 
(2) lors des législatives de 1962, PMF a fait le choix d’affronter Jean de Broglie, ministre du général de Gaulle dans une circonscription d’Evreux. Il y avait pourtant un désir de Mendès France à Louviers. Le chagrin qu'il éprouva en 1958 (battu au premier tour par Rémy Montagne) était encore trop fort.
(3) J’avais interviewé PMF quelques semaines avant les législatives de 1981 en soutien à la candidature de François Loncle. Il avait refusé de commenter les mesures économiques de l’exécutif Mauroy-Mitterrand. Son silence valait plus que prudence.

3 décembre 2017

Les conférences de la SED de Louviers : l'architecture pré-romane et romane dans l'Eure le 16 décembre


Eglise romane dans l'Eure.
La prochaine conférence de la Société d’Études Diverses aura lieu le samedi 16 décembre, à l’heure et au lieu habituels : à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l’Hôtel de Ville de Louviers.
Après la Renaissance, c’est à l’art roman que nous nous intéresserons. Pour en parler, nous accueillerons un spécialiste de cette période, Nicolas Wasylyszyn, Ingénieur du Patrimoine, adjoint au Chef de l’Unité départementale de l’Architecture et du Patrimoine de l’Eure. Vu l’ampleur du sujet, c’est un aspect de l’art roman dans le département qu’il abordera : « Archéologie du bâti des églises antérieures à 1050 dans le nord de l’Eure ».

L’architecture pré romane et romane précoce de Haute-Normandie a depuis longtemps retenu l’attention de nombreux historiens de l’art et archéologues qui ont défini les caractères remarquables de ces édifices. Récemment, les travaux de Jacques Le Maho et Jim Morgenstern sur l’église de Saint-Pierre-de-Jumièges ont permis d’avancer sur ce sujet en reculant la date d’édification de ce monument du XIe au IXe siècle.
En 1997, un pré-inventaire des édifices dédiés à Saint-Martin avait mis en valeur le caractère précoce de plusieurs églises par rapport aux canons de l’architecture de la seconde moitié du XIe et du début du XIIe siècle. Sur les bases de ce travail, un inventaire plus large a été réalisé sur les églises de Haute-Normandie présentant des archaïsmes architecturaux. Ce corpus en regroupe actuellement 78, identifiées comme romanes précoces. Par des recoupements architecturaux, toponymiques, topographiques, on pouvait déjà avancer l’hypothèse que ces églises ont été construites entre la seconde moitié du Xe et le début du XIe siècle.
Des datations récentes au radiocarbone réalisées sur des fragments de bois prélevés dans les mortiers de l’église du hameau de Pierre Ronde, dans la nouvelle commune de Mesnil-en-Ouche (canton de Bernay), et de celle de Calleville (canton de Brionne) semblent confirmer cette hypothèse. Nous découvrirons tout cela en images au cours de la conférence.

L'assemblée générale de « Sortir du nucléaire » aura lieu à Louviers le 9 décembre


1977 à Louviers. ©Jean-Charles Houel
Communiqué :
« La prochaine assemblée générale de Sortir du Nucléaire 27 aura lieu le samedi 9 décembre de 14h30 à 16h30 à Louviers, salle des colonnes (cour de la mairie).
L'actualité montre de plus en plus que le nucléaire est une source d'énergie dangereuse, polluante et toxique, coûteuse pour les finances publiques et nos porte-monnaie, qui empêche la recherche et le développement des énergies renouvelables.
Que ce soit les incidents quotidiens, la pénurie d'électricité qui se profile, le démarrage de l'EPR de Flamanville annoncé pour 2018, malgré les défauts de la cuve et du couvercle du réacteur, le casse-tête des déchets nucléaires qui débordent des centrales et que les nucléocrates veulent enfouir en grande profondeur au mépris de la population de la Meuse et des générations futures... le fiasco technologique, humain et financier est chaque jour mis en évidence.

Pour apporter notre contribution à la bataille antinucléaire, nous avons besoin de nous retrouver et d'échanger. La présence du plus grand nombre est recommandée.
Au menu :
— situation générale du nucléaire. Où en sont les EPR de Flamanville, d'Hinckley Point, d'Ilkiluoto? Où en est le projet CIGEO d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure ?
bilan des activités de SDN 27 et perspectives pour 2018
— discussion du renouvellement des cotisations aux associations amies et au réseau (ou pas).
— renouvellement du bureau (les volontaires pour participer peuvent se faire connaître avant l'AG)
— cotisations (10 euros ou 5 euros)
— autres sujets (selon les demandes)
Nous clôturerons notre AG par un pot. »