25 janvier 2018

« Pentagon Papers » : quand l'intérêt des gouvernés prime celui des gouvernants


A l’heure des fake news et du trumpisme relatif, le film de Steven Spielberg consacré aux Pentagon Papers apporte une note rafraîchissante et optimiste dans le monde brutal et sans règles que veut imposer le locataire de la Maison blanche. Le film auquel le critique du Monde accorde quatre carrés noirs (le maximum) les mérite bien. De quoi s’agit-il ? Tout simplement de la défense de la liberté de la presse face à un Nixon qui, en digne successeur des Eisenhower, Kennedy et Johnson, a poursuivi la guerre du Vietnam en sachant très bien qu’elle était perdue ! Et surtout, en faisant croire au peuple américain que les soldats morts au Vietnam parviendrait à empêcher Ho Chi Minh de gagner cette guerre asymétrique. On sait aujourd’hui que Nixon avait les moyens de stopper cette guerre qu’il poursuivit afin de gagner les présidentielles…mais c’était avant le Water Gate et le scandale qui causa finalement sa perte.
Les Pentagon Papers : un lanceur d’alerte au cœur du dispositif des services secrets a photocopié et rendu publics des documents classés secret défense démontrant les mensonges d’état permanents des différents présidents des Etats-Unis. Steven Spielberg nous montre la lutte que mènent le New York Times d’abord et le Washington post, ensuite, contre le silence et les tentatives avortées de Nixon de les faire taire.
Ceux qui aiment le bruit des rotatives, l’odeur de l’encre, le plomb et les linotypes, la fièvre d’une rédaction et la passion des journalistes d’investigation, se laisseront prendre au jeu de Tom Hanks dans le rôle de Ben Bradlee, rédacteur en chef du Washington Post et de Kay Graham, la propriétaire du Post, prête à tout, malgré les risques économiques et les poursuites éventuelles. Il faudra une décision de la Cour suprême des Etats-Unis pour que l’intérêt des gouvernés soit privilégié face à celui des gouvernants. Un grand film à l’honneur d’une presse indispensable au bon fonctionnement de la démocratie et à l'équilibre des pouvoirs.

23 janvier 2018

Les conférences de la SED : La Seine n'a pas de secret pour Jean Baboux


Jean Baboux (à gauche) et Jean-Pierre Binay. ©Jean-Charles Houel
Jean Baboux, ancien  professeur d’histoire et de géographie, membre d’une société savante de Vernon, était l’invité de la Société d’études diverses de Louviers, samedi, pour évoquer la navigation ancienne sur la Seine. A l’évidence, le sujet passionne l’orateur lequel, en une heure trente, avec gravures et photographies à l’appui, a souligné le rôle essentiel du transport fluvial au fil des siècles.

La Seine n’est pas seulement un objet d’étude pour les peintres et les romanciers. La batellerie y tient évidemment une place éminente puisque le transport par fleuve, s’il est plus lent, n’en est pas moins le mode de déplacement le plus économique et donc le plus écologique. Avant les écluses et la régulation du fleuve (on est bien placé dans l’agglomération Seine-Eure avec le barrage et les écluses de Poses) et avant l’invention des machines à vapeur, il était compliqué de descendre la Seine et encore plus de la remonter. D’autant que les fleuves sont des éléments naturels capricieux créateurs de difficultés pour les hommes devant faire face aux crues, aux courants scélérats, aux débits inégaux alors même qu’ils étaient dépendants des chevaux ou de la traction humaine pour effectuer leurs manœuvres. Qui ne souvient des chemins de halage ?

S’y ajoute la présence des ponts, à Vernon comme à Pont-de-l’Arche, qui comprenaient il n’y pas si longtemps un nombre d’arches tel que les bateliers devaient faire confiance à des chefs de ponts comme autant d’aides aux passages sans encombres mais payants ! Même si des moulins étaient installés sous ces ponts pour bénéficier de l’énergie hydraulique, l’évolution des techniques a permis la construction de ponts à deux ou trois arches facilitant le déplacement des barges, des péniches, des pousseurs.

Sur la Seine, on transportait et on transporte encore de tout. Des denrées alimentaires, des matériaux de constructions, des céréales, des voitures, des gravats… Sachant que le tonnage utile par voyage se chiffre en plusieurs centaines de tonnes (même plusieurs milliers bientôt) à comparer aux tonnages transportés par route. On ne comprend pas pourquoi, même si c’est plus lent évidemment, le fleuve n’est pas plus ou mieux utilisé.

22 janvier 2018

La fédération de l'Eure du PS déplore le mauvais classement des députés « En marche » de notre département


La fédération de l'Eure du Parti socialiste communique :
« Chaque année l’association Regards Citoyen et le magazine « Capital » sont à l’origine du classement des députés les plus dynamiques de l’Assemblée Nationale. Plusieurs domaines sont ainsi passés au crible : la présence et les interventions en commission, celles dans l’hémicycle et enfin les amendements proposés.
Photo d'archives.
Grâce à la loi sur le non-cumul des mandats votée par la Gauche, les députés de l’Eure n’ont plus de responsabilités locales d’envergure. Cette mesure doit permettre aux parlementaires d’être désormais à 100% consacrés au travail parlementaire. C’est une grande mesure de modernisation de notre démocratie. En effet, et contrairement à ce qui pouvait se passer auparavant, les députés de l’Eure actuels ne dirigent plus aucun exécutif local.
Malgré ces mesures, les socialistes de l’Eure vous informent du très mauvais classement des parlementaires LREM du département. Le magazine Capital s’en émeut : « Parmi les cancres LREM, donc : la très médiatique Claire O’Petit, qui s’était illustrée cet été en demandant aux jeunes “d’arrêter de pleurer” suite à la baisse des APL, se place en queue de notre classement. La députée de l’Eure a visiblement préféré son rôle de “Grande gueule” sur RMC à son job de parlementaire : en six mois, elle n’a totalisé que 9 présences en commission (bien-en dessous de la moyenne qui est de 30), n’a pondu aucun amendement et n’est même jamais intervenue dans l’hémicycle. »
Mais elle n’est pas seule. En effet, les députés En Marche de l’Eure sont parmi les plus mauvais de France ! Mme Tamarelle-Verhaeghe est ainsi 386ème sur 577 ; Monsieur Goutteffarde est 361ème sur 577 ; Madame Gipson est 333ème et Monsieur Questel, 299ème. Pas un-e député-e de l’Eure n’est dans la « bonne » moitié du classement. Il faut dire qu’ils ont de qui tenir : Guy Lefrand était 314ème député sur 577 en 2010 ( !) et Bruno Le Maire était il y a huit mois encore dans le dernier quart des mauvais élèves !
Décidément, les députés de l’Eure sont « En Marche », mais ils ne se pressent pas pour rejoindre l’Assemblée…»

NDLR : Ce classement, pris au pied de la lettre, est effectivement négatif pour les députés cités. Mais pour être tout à fait exhaustif, il devrait prendre en compte les travaux en commission, la présence dans l’hémicycle (sans intervention) les amendements signés (mais non déposés personnellement) les travaux et réunions en circonscription. Les députés sont des représentants de la nation. Comme tels, n'est comptabilisée que leur seule activité au Palais Bourbon. Les services de l’Assemblée nationale sont d’ailleurs invités à améliorer leur manière de qualifier (et donc de classer) l’activité parlementaire qui actuellement n’est que purement quantitative.

Quelques réflexions au débotté : l'abandon du projet de NDDL, les prisons au bord de l'asphyxie, le Vaudreuil un village normand


L’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes est justifié
Macron s’est dédit. D’accord. Mais avait il d’autre choix ? En mettant fin au feuilleton Notre-Dame-des-Landes, le président de la République et le gouvernement Philippe ont évidemment adopté la solution la plus rationnelle, la plus écologiste, la plus raisonnable aussi eu égard au contexte local. Que les Retailleau et les Ayrault, complices de gouvernements incapables pendant des décennies de nous sortir de l’ornière, crient au scandale, grand bien leur fasse. ! Leur cri est un cri de dépit et finalement d’impuissance. Qu’il doit être dur d’avaler la pilule administrée par un Premier ministre qui, en huit mois, propose une solution technique et économique, conforme aux exigences du temps : rareté de l’argent public, frein aux grands projets mal calibrés, respect de l’environnement sans oublier le développement économique.
Emmanuel Macron, sans doute mal informé du contenu du dossier, s’est imprudemment engagé pendant la campagne électorale. Il avait dit qu’il respecterait le résultat de la consultation populaire qui vit l’aéroport de NDDL approuvé à 55 %. Mais face aux évidences, il a eu l’intelligence de se désavouer publiquement, ce que les politiques ne savent pas souvent faire. Nantes-Atlantique sera donc aménagé, la piste allongée, la lutte contre le bruit engagée puisque 6000 riverains souffrent de la proximité de la piste. Au final, le dossier Notre-Dame-des-Landes aura été un point de fixation aux épisodes parfois violents et jamais définitifs.

Prisons : après tant d’années de laxisme…
L’état de maintes prisons françaises est lamentable. Surpopulation donc exiguïté, manque d’hygiène, difficultés de surveillance accrues…la prison a été le parent pauvre des gouvernements qui se sont succédé pendant des décennies. Macron récolte la patate chaude et, comme c’est normal, c’est à lui de résoudre en deux semaines, les conséquences des années de laxisme à l’égard des gardiens, sous-payés et en nombre insuffisant. Pourtant le signal d’alarme a été tiré à de nombreuses reprises. Le délégué de l’observatoire des prisons se bat depuis des années pour que les pouvoirs publics prennent en considération le mal-être des gardiens et le mal-vivre des détenus.
Aux conditions déplorables s’ajoute un élément nouveau : la radicalisation de certains prisonniers devenus des bombes à retardement prêts, à tout moment, à passer à l’action violente. Comment protéger les gardiens de ces attaques aux buts mortels ? Nicole Belloubet, ministre de la Justice, discute avec les syndicats mais la base est remontée. Elle veut plus de moyens, plus de gardiens, des meilleurs salaires, des lieux mieux adaptés pour contrer la menace.

« Le Vaudreuil un village normand »
Photo de la couverture du livre.
Je n’ai pas encore lu in extenso le livre consacré au « Vaudreuil un village normand » fruit de la collaboration de la Société d’études diverses de Louviers et sa région, des « Amis de Notre-Dame du Vaudreuil » et de la commune elle-même. Il a été mis en vente dès hier. On ne peut qu’être intéressé par l’histoire d’un village dont les pierres, les hommes, les paysages, racontent une vraie richesse normande. Magnifiquement illustré et mis en page, le livre s’attache à narrer le passé prestigieux du château, des églises, des maisons de caractère sans oublier les épisodes douloureux des guerres ou de l’occupation. On lira avec attention l’histoire d’Edgar Raoul-Duval, magistrat, député, membre d’une droite éclairée devenu ami de Flaubert qui vint quelques fois au Vaudreuil. J’ai été sensible aussi au récit de Claude Cornu : le vice-président de la SED consacre quelques pages à l’histoire des familles juives du Vaudreuil traquées par les nazis dont des enfants ont été sauvés par la solidarité et la discrétion de quelques Valdéroliens.
Écrire sur le Vaudreuil sans évoquer le golf de Jean-Claude Forestier ou Claude Loiseau (voir photo) qui deviendra le « peintre » du village et des bords de l’Eure aurait été impensable puisque la rivière a joué un rôle important dans le développement du Vaudreuil. Rôle qu’elle continuera à jouer dans les décennies à venir.
Une question enfin. Je comprends bien qu’un livre consacré au Vaudreuil évoque surtout le passé et le présent de cette ville. Mais un chapitre consacré à la création de la ville nouvelle voisine ainsi qu’aux conséquences sur le développement urbain et industriel de toute la région du Vaudreuil n’aurait peut-être pas été de trop. Pendant longtemps cette ville nouvelle n'a-t-elle porté le nom du Vaudreuil ?