28 avril 2018

Trois réflexions au débotté : l'interdiction des «néonics» La LDH et les lycéens, la soirée politique du 14 mai

 Fini les néonics
 L’interdiction des néonicotinoïdes votée, récemment par la commission européenne est évidemment une grande et bonne nouvelle. Depuis des années, les apiculteurs responsables se battent contre ces produits dont la toxicité est désormais avérée. Malgré les intenses campagnes des lobbys phytosanitaires, les gouvernements des principaux pays européens dont la France, en première ligne, se sont ralliés aux conclusions des scientifiques faisant de ces « néonics » des produits dangereux pour les abeilles dont rien ne prouve par ailleurs qu’ils concouraient à l’augmentation du volume des récoltes.
Cette victoire sur le lobby chimiste est due, en particulier, à l’unité du combat mené depuis plusieurs années par les apiculteurs, certes, rejoints par un grand mouvement citoyen puisque plus des 5 millions d’Européens ont signé les pétitions demandant l’interdiction des produits dangereux.


Les participants au concours de plaidoiries. ©A.dePréville
Les lycéens avocats
Chaque année, la section de Louviers de la Ligue des droits de l’Homme organise un concours de plaidoiries ouvert aux lycéens des deux établissements de Louviers : Les Fontenelles et Decrétôt. J’ai eu le privilège de participer au jury chargé de classer les intervenants. Sans  entrer dans le secret des délibérations, j’ai apprécié l’extrême sérieux avec lequel des problèmes aussi complexes que le harcèlement scolaire voire plus, les mariages forcés, la situation des Rohingyas, la justice en Pologne, ont été traités. On imagine mal la difficulté réelle que représente le fait de parler en public devant 100 personnes (les élèves des classes concernées étaient présents) le trac inhérent, sans oublier la construction d’un texte lu ou appris à restituer avec le maximum de précision et de contenu. Un classement a été établi qui a reflété le sentiment général d’un jury très heureux de constater que l’Education nationale (donc les professeurs) sait s’intéresser au monde qui va sans nier le tragique de l’Histoire.

Pour le CAG, la culture a beaucoup compté. ©jean-charles Houel
Politique au Moulin
A l’évidence, la soirée du 14 mai à 20 h 30 au Moulin, sera une date importante dans ce mois du cinquantième anniversaire des événements de mai 1968. Même s’ils ne seront pas le pivot de la présentation du livre d’Hélène Hatzfeld, ils ne pourront être éludés tant ce qui s’est passé à Louviers et en France a pesé sur des décennies de vie sociale et politique. Le contenu du livre de celle qui a enquêté à Louviers pendant plusieurs années malgré la difficulté de trouver des sources diversifiées, met en exergue une tentative concrète de changer la vie à l’échelle d’une commune dont les habitants-citoyens auront été les acteurs plutôt que de simples…électeurs. La période couverte par « La politique à la ville, inventions citoyennes à Louviers » va de 1965 à 1983. Deux périodes de pouvoir et une longue traversée dans l’opposition. Elles seront décrites avec photos (de moi-même) et explications contextualisées localement et nationalement.
François-Xavier Priollaud, maire UDI, n’a pas hésité, malgré la personnalité des intervenants, à programmer une Grande Rencontre municipale démontrant un esprit d’ouverture certain. Il est vrai que ce jeune maire n’a pas vécu ces périodes agitées à Louviers quand les murs avaient autant la parole que les élus et les groupes aspirant à gouverner. Je ne doute pas qu’il s’imprègnera du climat d’alors ainsi que l’exprimeront sans doute les acteurs et actrices d’une époque d’un combat politique conduit sans concession, avec humour, mais clairement révélateur des soubresauts de la société qui se poursuivent aujourd'hui.


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25 avril 2018

« Inventions citoyennes à Louviers (1965-1983) » : une histoire à deux voix le 14 mai à 20 h 45 au Moulin



À l’occasion de la sortie du livre d’Hélène Hatzfeld « La politique à la ville, inventions citoyennes à Louviers (1965-1983) »(1) et dans le cadre des grandes rencontres municipales,  une histoire à deux voix » aura lieu le 14 mai à 20 h 45 au Moulin avec la participation de l’auteur et en s’appuyant sur la projection d’une partie des archives photographiques de Jean-Charles Houel, ancien journaliste à La Dépêche de Louviers. 
Les deux invités de la soirée souligneront l’originalité de « L’imagination au pouvoir » à Louviers comme l’affirmait Le Nouvel Observateur, en 1969, dans un reportage sur « l’aventure du docteur Martin » élu maire en 1965. Quelques années plus tard, un livre demanda même : « Louviers, sur la route de l’autogestion ? »(2)
 
Un demi-siècle s’est écoulé, l’histoire de la ville interpelle toujours. Que s’est-il passé pendant près de vingt ans ? Hélène Hatzfeld a enquêté dans les archives et auprès des acteurs de l’époque. Elle en fait le récit en historienne dans son livre. Elle resitue expériences, espoirs, débats et désenchantements dans leur temps. Sans nostalgie, ce livre questionne cette expérience : ce qui a été inventé alors fait-il écho aux questions d’aujourd’hui ? Quelle participation, quels pouvoirs pour les citoyens dans la cité ? Tous les Lovériens sont invités à cette soirée dont la programmation en mai ne doit rien au hasard.
Hélène Hatzfeld est docteur d’État en science politique et agrégée de Lettres classiques. Elle a publié notamment Faire de la politique autrement ? Les expériences inachevées des années 1970, Presses universitaires de Rennes, Adels, 2005 et Les légitimités ordinaires. Au nom de quoi devrions-nous nous taire ?, L’Harmattan, Adels, 2011.
   Jean-Charles Houel a été rédacteur dès 1966 auprès du Dr Martin, maire, avant de devenir journaliste puis rédacteur en chef adjoint à La Dépêche en 1971. Il a milité activement au sein du CAG (comité d’action de gauche) au pouvoir à Louviers jusqu’en 1983. »
1 1) Publié aux Presses universitaires de Rennes avec le soutien de l'Institut Pierre Mendès France, de la Fondation Jean Jaurès et du CRH-Lavue UMR CNRS 7218.
L    Le livre sera en vente lors de cette soirée, le 14 mai.
(  2) Christophe Wargny, édition Syros, 1976

23 avril 2018

Mariani veut un accord entre LR et le FN. Il est en train de gagner


Des activistes de Génération identitaire ont joué les montagnards des collines à vaches pour créer une frontière entre la France et l’Italie et montrer aux migrants errants qu’ils ne sont pas les bienvenus dans notre pays. Quand ils ont occupé Nevache, dans le val Claret (Haute-Alpes) j’ai pensé à Maurice Pons qui y a vécu pendant quelques années et s’est inspiré de l’air ambiant pour écrire ce magnifique roman que furent « Les Saisons ». Justement. Dans « Les Saisons », l’étranger est confronté aux clichés et lieux communs des habitants fort méfiants. 
 
Les membres de génération identitaire appartiennent à la frange nationaliste de la droite extrême. Ils ont souhaité, la semaine dernière, faire un coup de communication alors même que Gérard Colomb, le ministre de l’Intérieur, faisait voter sa loi durcissant les conditions d’accueil et d’hébergement des étrangers. Les sanctions contre les aidants seront allégées mais à quel prix ! Même des députés LRM ont refusé de voter la loi ou se sont abstenus.

Le plus dur et le plus difficile à vivre sont pourtant devant nous. La pression aux frontières va inexorablement grossir. Conditions climatiques, déclassement économique, l’Europe occidentale est vécue comme un eldorado. Il faudra bien que les autorités européennes se préoccupent d’une situation que l’anarchie actuelle n’aide pas. 

Mais le coup de com de Génération identitaire colle aux déclarations et autres boniments des groupes LR et FN de l’Assemblée nationale, qui, comme par hasard, émettent sur la même longueur d’onde. Tant mieux. Que la droite extrême de Wauquiez et l’extrême droite de Le Pen marchent ensemble, cela a le mérite de la clarté. Finalement Mariani, en proposant un accord politique LR-FN ne fait qu’entériner un état de fait. On le verra, semaine après semaine, la similitude de pensée deviendra copie conforme d’un programme, non de gouvernement, mais d’opposition forcenée.